Bilan à la pause estivale (2) : BMW et Alpine au coude à coude, Peugeot souffre !

En ayant quitté le paddock de São Paulo, le championnat a déjà passé le cap de sa première moitié de saison. Suite de notre point constructeur par constructeur avec ceux classés de la 5e à la 8e place.

BMW : une fiabilité qui pose problème, un potentiel qui ne peut pleinement s’exprimer.

Autre victime des remontées de Cadillac et Porsche, BMW qui avait joué un joker evo durant l’intersaison pour changer de fournisseur de freins et enfin régler ce problème récurrent. Toutefois, il semble que ce souci soit toujours d’actualité avec une alerte à Spa, puis une nouvelle au Brésil. Et ce n’est pas tout : le Mans a mis à mal la température de la batterie sur une des M Hybrid V8. Quand à la seconde, elle a connu un moteur récalcitrant, alors qu’un top 5 était envisageable. Pas rassurant quand on se souvient des températures l’an dernier à Austin, théâtre de la prochaine rencontre. Que le beau début de saison semble loin pour l’alliance germano-belge qui ne semble plus en mesure de jouer devant. Il semble légitime d’attendre une victoire de la part du team, au regard des ressources engagées, mais force est de constater qu’elle ne semble pas à l’ordre du jour, malgré deux solides équipages !

©️DPPI / FIAWEC

Alpine : le point de comparaison avec BMW toujours d’actualité

Hormis les soucis de fiabilité, le constat dressé pour BMW semble parfaitement compatible avec la marque dieppoise associée à Oreca pour le châssis et dont les A424 sont exploitées par Signature. L’équipe est solide, les équipages aussi, la fiabilité au rendez-vous, de quoi positiver malgré un Le Mans en dessous des attentes. Mais les 16 points d’écarts avec BMW peuvent se faire sentir sur la fin de saison et c’est dès à présent qu’il faut se remobiliser. Si la n°36 fait figure de vaisseau amiral, de part ses résultats et l’homogénéité de son équipage, la 10e place au mans et la 9e au Brésil ne sont pas satisfaisantes, quand on se souvient qu’elle avait juste avant enchaîné deux podiums (Imola, puis Spa). De plus, au terme de la 5e manche, le bilan comptable de la voiture sœur, la n°35, pénalise clairement le résultat d’ensemble, avec seulement deux entrées dans la points : une 8e place en Belgique et une 9e place au Mans. Engranger des points est certes une bonne chose, mais si c’est dans la 2e partie du tableau quand les rivaux sont plutôt dans la première, cela ne suffit pas…

Photo Julien Delfosse / DPPI

Peugeot : une nouvelle auto en fin de compte ? 

Les années passent et se ressemblent un peu chez le Lion. Oui, la 9×8 est plus que reconnaissable, mais pour être reconnu, il faut d’abord être vu. Il est évident que l’équipe d’Olivier Jansonnie ne figure pas dans le bon groupe pour remplir ce critère. En positif, citons Spa Francorchamps avec un podium largement jouable avant un contact avec une BMW aux Combes. La n°93 finit 9e au Qatar et en Italie, alors oui, on peut considérer que la manche brésilienne est positive avec une 6e et une 7e place. Mais est ce réellement le cas ? Voilà trois ans que l’auto roule désormais à plein temps (première course à Monza en Juillet 2022), ce qui fait d’elle la plus ancienne Hypercar après la GR010. Elle a connu une nouvelle carrosserie en avril 2024 à Imola (avec le fameux aileron), et selon les dires de la marque sochalienne, le premier roulage de test au Paul Ricard avait montré que cette Evo se comportait bien mieux que ce qui était prévu par les simulations. Nous attendons toujours de le voir car l’équipe d’exploitation fait clairement le boulot. Les pilotes ont déjà montré des signes d’impatience…et le directoire aussi. Alors stop ou encore : fin du programme ou nouvelle auto ? On pourrait se diriger vers la 2e solution, on devrait en savoir plus lors de ce 2e semestre 2025.

©️MPS Agency

Aston Martin : de l’apprentissage, et de la régularité.

A l’inverse de son V12, Aston Martin ne fait pas de bruit, mais avance. Si on regarde les résultats, on ne peut pas nier le step franchi après un début de saison en retrait. Au Qatar et en Italie, les deux Valkyries finissent bonnes dernières. Mais depuis Spa une tranche du classement semble accueillir les anglaises : en Belgique, les deux autos vertes prennent les 13 et 14e places, au Mans, elles sont 12e et 14e quand au Brésil elles accrochent les 13e et 16e places avec de surcroît une lutte très surprenante avec Toyota. Les points ne semblent plus très loin sur le papier, mais il y a beaucoup de monde devant et bien plus expérimentés. Le zéro pointé en fin de saison semble réaliste sauf en cas de faits de course particulier, mais peut réellement leur en vouloir ?

©️MPS Agency

L’oeil du fan : ce n’est pas en tant que rédacteur que je souhaite finir ce bilan, mais en tant que fan qui suit le WEC assidûment depuis son retour en 2012 (Merci le GTE ! ^^). Il n’a échappé à personne que depuis le Brésil, pas mal de voix se sont soulevées, quelque soit le milieu (paddock, spécialistes, médias, fans…), avec tous les débordements que le monde des réseaux sociaux nous a donné l’habitude de voir, mais aussi parfois avec du recul et de l’analyse sur le sujet de la BOP. J’aimerais pour ma part apporter un autre regard qui ne justifie pas tout bien sûr, mais qui n’est pas non plus abordé jusque là : cette saison 2025 est ô combien particulière, et hormis le tableau diffusé quelques jours avant la course, nous n’avons pas autant d’éléments que le législateur pour l’interpréter. Loin de moi l’idée de tenter de la justifier ou de la défendre, puisque nous n’avons pas non plus ces éléments pour se faire. Nous avons cependant tendance à tout mettre sur le compte de cette dernière, alors que la réalité est plus nuancée. Par exemple, il est vrai que Ferrari finit loin au Brésil, mais sans l’unsafe release en fin de course, elle pouvait marquer davantage de points. On est tenté de comparer 2024 avec 2025, mais force est de constater que cette saison, nous avons moins de faits de courses à des moments clés : en 2024, la course de Spa Francorchamps avait déjà dessiné son classement avant le déclenchement du drapeau rouge qui a chamboulé le classement, car en pleine vague de ravitaillement. Il n’a pas plu à Imola en 2025…et s’il en avait été de même en 2024, le podium était déjà fixé en moins de deux heures de course… Le changement de dynamique actuel peut générer une fin de saison bien plus excitante, mais il faudra de toute façon tirer les enseignements de 2025 pour l’année prochaine.

©️DPPI / WEC

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