Gabriele Tarquini (Genesis) :   »Ce projet me fait vibrer ! »

Gabriele Tarquini reprend du service, mais cette fois sans casque ni combinaison. L’ex-champion du monde de tourisme est devenu directeur sportif de Genesis Magma Racing, nouvelle écurie engagée dans l’aventure endurance avec Genesis, marque premium du groupe Hyundai. L’Italien dévoile les coulisses d’un programme ambitieux dont les débuts sont attendus en 2026 en WEC.

Il n’était pas surprenant de croiser Gabriele Tarquini dans le paddock des 24 Heures du Mans 2025 en compagnie de représentants de Hyundai Motorsport. Le constructeur coréen était venu prendre le pouls en vue du futur engagement de sa division premium Genesis dont la LMDh GMR-001 débutera en 2026. En attendant, c’est en LMP2 avec IDEC Sport que l’équipe s’immerge dans l’univers de l’endurance. L’officialisation de Genesis Magma Racing a eu lieu au cœur du village du Mans, avec la présence du prototype et de ses dirigeants, dont le légendaire Tarquini, surnommé « il Cinghiale » (le sanglier), qui a participé à l’épreuve en 1985 avec Brun Motorsport (Porsche 956 avec Massimo Sigala et Oscar Larrauri, abandon moteur à la 23e heure).

© Genesis Magma Racing

Nommé en août 2024,  Gabriele Tarquini précise que la première phase de structuration a été menée par Mia Sharizman mais qu’il a lui-même contribué à constituer l’effectif, notamment en attirant deux pointures : André Lotterer et Pipo Derani. Fort de son expérience en WTCR où il a côtoyé Cyril Abiteboul (team principal de Genesis Magma Racing), l’Italien s’est lancé dans cette nouvelle aventure avec enthousiasme malgré son absence d’expérience directe en endurance. « C’est un pari, bien sûr, mais j’ai des années de sport auto derrière moi. Je suis en train de constituer l’équipe technique et de choisir les pilotes, tout en m’imprégnant du fonctionnement en Endurance grâce à notre programme LMP2 en ELMS avec IDEC Sport. J’étais à Barcelone et je serai probablement à Spa et à Silverstone avant le début des essais avec la LMDh. »

Gabriele Tarquini reste encore partiellement impliqué dans le monde du tourisme jusqu’à la fin de l’année, mais il admet qu’il devra progressivement s’en détacher pour se consacrer pleinement au projet Genesis. Cette transition s’accélérera d’autant plus que les essais de développement du prototype débuteront dès le 20 août avec un shakedown, avant les essais plus poussés en septembre. Il précise que la voiture doit être homologuée en novembre, un calendrier extrêmement serré pour concevoir, fiabiliser et optimiser une LMDh.

Côté pilotes, outre Lotterer et Derani, Genesis souhaite composer des équipages mêlant expérience et jeunesse. « Nous avons Jamie Chadwick et Mathis Jaubert sous la main et ils participeront probablement aux premiers tests. Mais nous discutons aussi avec d’autres pilotes, présents au Mans. Pour l’instant, nous ne pouvons rien annoncer car la plupart sont encore sous contrat ailleurs. »  En parallèle, l’ingénieur en chef du projet, Justin Taylor, arrive avec une solide expérience acquise chez Audi, Ferrari ou encore Cadillac.

©️ Genesis

L’un des choix techniques les plus audacieux est la conception du moteur en interne. Il s’agira d’un dérivé du bloc utilisé en WRC sur la Hyundai i20, dont l’architecture a été modifiée pour répondre aux exigences du règlement LMDh. « Nous avons doublé les turbos et les cylindres. Ce moteur est déjà sur banc d’essai. Il est compact, éprouvé et adapté à notre calendrier très contraint. »

Et l’homme de 63 ans, fidèle à son tempérament de compétiteur, ne cache pas qu’il aimerait bien tester la voiture au shakedown, « si on me le permet », glisse-t-il avec un sourire. Pour lui comme pour Genesis, tout reste à construire mais l’enthousiasme, la rigueur et l’envie d’innover sont bien là.

© Genesis Magma Racing

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