À la veille de la finale du Championnat du monde d’endurance à Bahreïn, Frédéric Makowiecki dresse, pour Endurance Live, le bilan d’une saison pleine d’enseignements pour Alpine. Entre satisfaction, lucidité et ambition, le pilote français aborde la dernière course de l’année avec un esprit offensif.
Frédéric, que retenez-vous de votre saison et de l’évolution de l’Alpine A424 ?
« Globalement, c’est vraiment une saison positive où on a montré de très belles choses. Je suis très content du travail de l’équipe et fier de ce qu’on a accompli. Mais on a aussi traversé des phases plus compliquées où l’on a été en difficulté. Donc, au final, une saison encourageante, mais encore perfectible. L’objectif maintenant est d’être de manière plus régulière aux avant-postes, de combler les manques qu’on a identifiés. L’hiver sera à la fois long et court : il va falloir travailler dur, surtout avec les changements à venir sur les pneus et le package aéro. On va voir si on peut franchir un nouveau cap. Dans l’ensemble, je suis satisfait de la performance qu’on a su démontrer par moments, il faut juste réussir à la reproduire plus souvent. »
Bahreïn est exigeant sur les pneus et la gestion de l’énergie. Comment allez-vous aborder cette finale ?
« Ce sont justement des points qui, en général, nous conviennent plutôt bien. La voiture a souvent montré qu’elle gérait correctement la dégradation des pneus. Mais ici, la piste évolue énormément : les températures, le dépôt de gomme, tout change très vite. À nous d’avoir la bonne réponse, la bonne spécification de pneus, de bien interagir avec les systèmes et les réglages de la voiture. Il faut savoir s’adapter rapidement sinon on peut perdre beaucoup de temps en un seul relais et se retrouver décroché du bon groupe. L’objectif est vraiment de rester au contact tout au long de la course, sinon ça devient très compliqué de revenir. »
Quel rôle comptez-vous jouer dans cette ultime épreuve ? Attaquant ou garant d’un résultat solide ?
« On veut attaquer. À ce stade, on n’a plus rien à jouer au championnat, ni Plotes ni Constructeurs. Donc notre but est de continuer à progresser.
On veut montrer que, comme à Fuji, quand on travaille bien, on peut provoquer la réussite. Ce n’est pas le hasard, c’est le fruit du travail. J’ai confiance en l’équipe pour qu’on poursuive sur cette dynamique et qu’on parvienne à répéter ce genre de performances plus régulièrement. »
Quel serait pour vous un bon scénario de fin de saison à Bahreïn ?
« Je serais content avec un top 5, très content avec un podium. Et évidemment, mieux, ça se prend (sourire). Mais plus que le résultat brut, ce que j’aimerais vraiment, c’est qu’on fasse une course complète, maîtrisée, avec de la sérénité dans le travail, c’est à dire sans ces moments de stress qui peuvent nous faire perdre un peu nos moyens. Si on parvient à faire ça, une course pleine, avec une équipe à 100 % et un fonctionnement optimal, je serai le plus heureux des pilotes. Et je pense que ça ira naturellement de pair avec un bon résultat. »

