Il y a 40 ans disparaissait le pilote allemand Stefan Bellof sur le circuit de Spa-Francorchamps.
Le 1er septembre 1985 reste une date tragique dans l’histoire du sport automobile. Ce jour-là, sur le circuit de Spa-Francorchamps, l’Allemand Stefan Bellof perdait la vie dans un accident survenu dans l’Eau Rouge vers le Raidillon, au volant d’une Porsche 956 du team Brun Motorsport. Il n’avait que 27 ans.
Né le 20 novembre 1957 à Gießen, Stefan Bellof se fait rapidement remarquer en karting, avant de passer à la monoplace. Son style agressif et son naturel en piste séduisent les observateurs. En Formule Ford, puis en Formule 3 allemande, il accumule victoires et podiums, avant de briller en Formule 2 européenne au début des années 1980.
Dès 1983, il rejoint Porsche en Championnat du monde d’endurance. Associé à des pilotes confirmés comme Derek Bell et Jochen Mass, il démontre une vitesse exceptionnelle. Le 28 mai 1983, lors des qualifications des 1 000 km du Nürburgring, Bellof entre dans la légende. Avec la Porsche 956, il claque un chrono de 6’11’’13 sur la mythique Nordschleife, un record qui restera intact pendant 35 ans. « Ce qu’il a fait ce jour-là était tout simplement incroyable. Personne n’osait attaquer le Nürburgring comme lui », se souviendra Derek Bell. Ce record ne sera battu qu’en 2018 par Timo Bernhard dans la Porsche 919 Hybrid Evo, une voiture d’une autre génération.

En parallèle, Bellof est recruté en 1984 par l’écurie Tyrrell en Formule 1. Dès sa première saison, il se distingue par son audace et sa vitesse. Le Grand Prix de Monaco 1984, disputé sous une pluie battante, reste sa course la plus marquante. Parti dernier sur la grille, il remonte un à un ses adversaires et termine troisième derrière Alain Prost et Ayrton Senna. « Bellof aurait pu gagner cette course si elle n’avait pas été interrompue. Il était l’un des rares capables de tenir tête à Senna et Prost sous la pluie », dira plus tard Jackie Stewart. Initialement classé troisième, Stefan Bellof sera disqualifié quelques semaines plus tard à la suite de l’annulation de tous les résultats de l’écurie Tyrrell en 1984 pour cause de tricherie. Il disputera 20 GP avec l’équipe britannique.

Le 1er septembre 1985, lors des 1 000 kms de Spa-Francorchamps, Bellof pilote une Porsche 956 privée de Brun Motorsport en compagnie de Thierry Boutsen. Dès les premiers tours, il lutte pour la tête avec Jacky Ickx, figure de l’endurance et pilote officiel Porsche. Ce dernier a pris la tête grâce à un ravitaillement plus court et le pilote allemand veut absolument le dépasser. Au niveau de l’Eau Rouge, les deux voitures s’accrochent. La Porsche de Bellof percute les rails de plein fouet et prend feu. Malgré les efforts des commissaires, le pilote allemand est décèdé. Il avait 27 ans. « J’ai vu Stefan dans mes rétroviseurs, il était plus rapide que moi. Nous sommes arrivés côte à côte, et tout est allé très vite », confiera Jacky Ickx, profondément marqué par le drame.

La disparition de Stefan Bellof a laissé un vide immense. Niki Lauda le considérait comme l’un des pilotes les plus doués de sa génération : « Bellof était un talent pur, un futur champion du monde. Sa mort a privé l’Allemagne d’un héros bien avant Schumacher. » Son nom reste associé à la vitesse absolue. En 2015, le Nürburgring a rebaptisé une portion de la Nordschleife Stefan-Bellof-S, hommage à son tour record et à sa légende.

Ses plus grands exploits
- Tour record du Nürburgring Nordschleife en 6’11’’13 (1983)
- Champion du monde d’endurance 1984 avec Porsche avec six victoires (Monza, Nürburgring, Spa-Francorchamps, Imola, Fuji et Sandown) associé à Derek Bell, Hans-Joachim Stuck et John Watson.
- Icône de la Porsche 956, une voiture aussi fascinante que redoutable
Quarante ans après sa disparition, Stefan Bellof incarne toujours le destin brisé d’un prodige. Comparé à Jim Clark ou Gilles Villeneuve, il reste dans la mémoire collective comme l’étoile filante de l’endurance et de la Formule 1, celui qui aurait pu changer l’histoire s’il avait eu le temps de réaliser son plein potentiel.
