Nouveauté de la saison 2024, la catégorie LMGT3 s’apprête à vivre sa deuxième édition des 24 Heures du Mans en configuration complète, avec un plateau riche, diversifié et particulièrement relevé. Pour cette édition 2025, vingt-quatre équipages représentant neuf constructeurs s’affronteront sur le circuit de la Sarthe, mêlant pilotes professionnels, gentlemen drivers expérimentés et équipes prestigieuses issues du WEC, de l’IMSA ou de l’ELMS. Tour d’horizon des forces en présence, entre prétendants à la victoire, outsiders ambitieux et structures en quête de revanche.
Ferrari en force pour la gagne ! (Ferrari 269 GT3 VISTA AF Corse – Kessel Racing – Richard Mille AF Corse – Ziggo Sport Tempesta)
Ferrari aligne cinq 296 GT3 pour les 24 Heures du Mans 2025 et est le constructeur le plus représenté en LMGT3. Vista AF Corse s’impose comme l’équipe phare avec deux victoires (à Fuji et Bahreïn) en 2024 et une en 2025 (Spa pour la n°21) et un podium pour la n°54. Des équipages constants et performants, comme celui de la n°21 emmené par François Hériau, régional de l’étape, et un grand Alessio Rovera placent Vista parmi les prétendants à la victoire. Kessel Racing, en progression régulière ces dernières saisons, vise le podium grâce à un équipage homogène, renforcé par l’expérience précieuse de Daniel Serra. Richard Mille AF Corse, brille en ELMS avec une victoire au Castellet : un top 5 au Mans est envisageable, voire un podium selon le déroulé de la course. Enfin, Ziggo Tempesta Racing vainqueur du GT World Challenge en Bronze Cup, dispose d’un trio solide, mais devra s’adapter rapidement au trafic et aux exigences du WEC, un défi crucial face à des concurrents plus expérimentés. La marque italienne dispose de sérieux atouts pour viser la victoire et imposer sa suprématie dans la catégorie.
Points forts :
- Voiture performante.
- Le nombre de 296 GT3
- Équipages expérimentés.
Points perfectibles :
- Pas mal de rookies comme chez Ziggo Tempesta et Richard Mille AF Corse
- Ferrari n’a pas gagné depuis un moment en GT au Mans.
- Choix stratégiques parfois douteux.





Porsche dans les favoris (Porsche 911 GT3 R Iron Dames – 1st Phorm – Manthey)
Porsche aligne trois voitures en LMGT3 pour les 24 Heures du Mans 2025. Les Iron Dames, engagées sur une Porsche 911 GT3 R, n’ont pas encore signé de podium cette saison en WEC, leur meilleur résultat étant une 5e place à Spa, après une 7e au Qatar et une 6e à Imola. En revanche, elles ont brillé en ELMS avec une victoire lors de la première manche. Célia Martin remplace cette année Sarah Bovy et découvre donc Le Mans. L’équipe Manthey 1st Phorm a offert à Porsche sa première victoire LMGT3 de 2025 à Imola grâce à un trio redoutable composé de Ryan Hardwick (un des pilotes Bronze le plus performant), Riccardo Pera et Richard Lietz, vainqueur de l’édition 2024 avec EMA (18 participations). Manthey Racing engage une troisième voiture, grâce à son invitation d’office glanée en Asian Le Mans Series 2024–2025 : l’équipage est formé par le Hongkongais Philip Au, le Néerlandais Loek Hartog et l’Autrichien Klaus Bachler. Reste à voir si cette voiture sera compétitive sur 24 heures. Porsche dispose de sérieux atouts pour viser un nouveau succès au Mans, mais la course sera longue et la gestion du trafic sera décisive !
Points forts :
- Équipages expérimentés et complémentaires.
- Bonne régularité et gestion de course.
- Manthey représentante Porsche en GTE Pro depuis des décennies, victoires aux 24 Heures du Mans (2013, 2018 et 2022) et vainqueur GT3 en 2024.
- Parfaite connaissance de la 911 GT3 R
Points perfectibles :
- Difficultés à s’imposer depuis le début de l’année en dépit d’une victoire. Mais au Qatar et à Spa, les 911 ont souffert.
- Quid de la voiture n°90 qui sera la moins expérimentée de l’écurie



BMW, l’attente d’un succès (BMW M4 GT3 Team WRT)
BMW progresse régulièrement et s’impose comme un prétendant sérieux au podium. La voiture n°46, pilotée par Valentino Rossi et ses coéquipiers, a signé une pole position à Imola et termine régulièrement dans le top 5. Le second équipage, la n°31 menée par Augusto Farfus, a complété cette montée en puissance avec un podium au Qatar (3e place). L’équipe belge WRT semble parfaitement armée pour relever le défi sarthois : après une deuxième place au Mans en 2024, elle peut compter sur des équipages solides et expérimentés, mais devra tempérer leurs ardeurs. Après leur première victoire en 2024, BMW vise un nouveau succès en 2025 et mise sur les 24 Heures du Mans pour relancer sa course au championnat. La marque de Munich apparaît comme un candidat naturel à la victoire au Mans, mais attention à la gestion de course des pilotes !
Points forts :
- Montée en puissance course après course.
- Voitures rapides en qualifications.
- WRT, un vrai savoir faire en GT3.
Points perfectibles :
- Manque de constance au niveau des résultats.
- Quelques erreurs de stratégie à corriger.
- Pilotes à canaliser en course (Bronze et Silver).


Akkodis ASP, l’outsider (Lexus RC F GT3)
L’équipe française Akkodis ASP aligne deux Lexus RC F GT3. Au Qatar, la Lexus n°78 termine 4e après une pénalité qui lui coûte le podium. À Imola, l’équipe décroche son premier podium avec une 3e (et une 4e place). À Spa, la n°78 a signé une pole position historique, la première pour Lexus en WEC. Bien que la voiture soit la plus vieille du plateau (la nouvelle devrait arriver en 2025 ?), Akkodis ASP affiche une belle progression à l’approche des 24 Heures du Mans. L’arrivée de Jack Hawksworth, champion IMSA 2023, apportera une précieuse expérience sur une voiture qu’il connaît parfaitement grâce à son engagement en IMSA avec Vasser Sullivan. Un podium, voire mieux, pourrait être envisageable si la fiabilité ne leur joue pas de mauvais tours !
Points forts :
- Du mieux en 2025 par rapport à l’an dernier. Les performances s’améliorent en qualifications et en course.
- La Lexus RC F GT3 montre une bonne fiabilité.
- Voiture auréolée en IMSA, championne GTD Pro en 2023.
- Grosse expérience du team AKKODIS en GT3 avec, entre autres, des victoires sur des courses de 24 Heures (Spa).
- En 2024, Jack Hawksworth avait apporté un vrai boost à l’écurie. En sera-t-il de même cette année ?
Points perfectibles :
- Abandon lors de la première course au Qatar, ce qui a impacté le classement général.
- Des limitations dans le système électronique de la voiture peuvent affecter ses performances.
- Une voiture vieillissante


Corvette doit se ressaisir (Corvette Z06 GT3.R TF Sport – AWA Racing)
Pour TF Sport, la saison démarre en force avec une victoire éclatante au Qatar, mais peine à se confirmer lors des manches suivantes à Imola et Spa. L’équipe devra améliorer la fiabilité et le rythme pour retrouver le haut du classement aux 24 Heures du Mans. Après une première année d’apprentissage avec la voiture, la performance tarde encore parfois à se concrétiser cette saison. L’équipage phare, composé de Ben Keating le meilleur pilote Bronze du plateau, Dani Juncadella, expert du GT, et Johnny Edgar, jeune espoir prometteur et champion ELMS 2024, a le potentiel pour viser le podium, voire la victoire. De son côté, l’écurie canadienne AWA, tout droit venue de l’IMSA, fait ses débuts au Mans. Elle est invitée grâce au Bob Akin Award, qui récompense le meilleur pilote Bronze en catégorie GTD : un titre décroché en 2024 par Orey Fidani, actuel pilote de l’équipe. Corvette arrive au Mans avec de solides ambitions, entre expérience et découverte, la performance doit être de mise pour figurer sur le podium.
Points forts :
- Excellent rythme de course sur longs relais.
- Équipages expérimentés et homogènes
- Ben Keating, le Bronze le plus rapide
- L’expertise et l’expérience de TF Sport qui compte deux victoires au Mans en GTE (2022 et 2020)
- L’histoire et le palmarès de Corvette au Mans.
- Charlie Eastwood et Daniel Juncadella, deux bons capitaines d’équipage.
Points perfectibles :
- L’auto va vite, mais où en est-on niveau fiabilité ?
- Performance en dent de scie cette saison surtout depuis Imola
- AWA 1ere édition : quid de la compétivité de son équipage qui va découvrir le circuit sarthois.



Aston Martin peut créer la surprise (Vantage AMR LMGT3 Heart of Racing – Racing Spirit of Léman)
Aston Martin est représentée par deux écuries : Heart of Racing et Racing Spirit of Léman, alignant respectivement les voitures n°27 et n°10. Si la fiabilité des Vantage GT3 est au rendez-vous, le manque de rythme pur face à des concurrents expérimentés en WEC reste un frein. Heart of Racing mise sur son expérience en IMSA et un line-up solide, notamment avec Mattia Drudi, vainqueur des 24 Heures de Spa en 2024, et Zach Robichon, lauréat des 24 Heures de Daytona en 2022. De son côté, Racing Spirit of Léman continue son apprentissage du championnat du monde d’endurance, mais s’en sort avec les honneurs en devançant certaines équipes bien établies. Le duo Valentin Hasse-Clot / Derek DeBoer, ensemble depuis deux saisons, est renforcé par l’arrivée d’Eduardo Barrichello, ce qui laisse entrevoir une performance solide. Aston Martin mise sur la régularité, une gestion propre du trafic et la fiabilité. Dans un plateau LMGT3 particulièrement dense, une place dans le top 5 est envisageable, voire mieux si la stratégie et les conditions de course leur sont favorables.
Points forts :
- Excellente fiabilité.
- L’un des constructeurs les plus fidèles avec Porsche et Ferrari (grosse expérience)
- Bonne gestion de la dégradation des pneus.
- Heart of Racing, championne IMSA GTD 2022, 6e au Mans 2023.
Points perfectibles :
- Manque de performance globale (et de résultats donc).
- Equipage de la n°10 avec deux Rookies.


Proton Competition : rééditer le podium de l’édition 2024 (Ford Mustang GT3)
Proton Competition a connu un début de saison mitigé avec ses deux Ford Mustang GT3 (n°77 et n°88) dont une a pris feu au Qatar. L’équipe a montré une nette amélioration lors de la troisième manche à Spa-Francorchamps en décrochant un podium avec Dennis Olsen (P3), tandis que Ben Tuck plaçait l’autre voiture au pied du podium (P4). Déjà performante en IMSA où il vient de gagner la course de Détroit, la Mustang GT3 affiche un bon potentiel, notamment grâce à son moteur V8 atmosphérique puissant. Toutefois, elle reste en retrait face à la concurrence en WEC, notamment en termes de régularité et de performances. Reste à voir si cette montée en puissance se confirmera lors des 24 Heures du Mans 2025.
Points forts
- L’équipe montre des signes d’amélioration, notamment en stratégie et gestion de course.
- Expérience du Mans de Proton (victoire aux 24 Heures du Mans 2018 en GTE Am).
- Voiture performante en IMSA .
- Fiabilité éprouvée comme le montre sa victoire aux 24 Heures de Daytona.
- une 3e place en LMGT3 en 2024 au Mans.
Points perfectibles :
- L’équipe devra travailler sur la constance des performances mais aussi sur des arrêts parfaits pour rivaliser avec les leaders de la catégorie.
- Multiplication des programmes pour Proton Competition
- En retrait niveau performance face aux cadors du LMGT3.


McLaren : en quête d’un bon résultat au Mans 30 ans plus tard ( (720S GT3 Evo United Autosports)
La première course de la saison au Qatar a révélé un potentiel prometteur pour United Autosports, avec une belle 2ᵉ place de la voiture n°59 pilotée par le Français Sébastien Baud, tout proche de la victoire. La suite a toutefois été plus compliquée, marquée par des contacts et un cruel manque de performance. De son côté, la n°95 montrait de belles promesses avec une pole position décrochée par Sean Gelael en ouverture de saison, avant de sombrer avec un accrochage et un abandon à Spa. Avec deux équipages solides, l’équipe peut viser un podium aux 24 Heures du Mans, à condition d’améliorer sa gestion de course. Malgré une belle progression depuis son arrivée en WEC en 2024, United Autosports dispose des atouts pour briller au Mans, mais devra allier fiabilité, constance et stratégie parfaite pour espérer convertir son potentiel en résultat majeur dans une catégorie LMGT3 plus disputée que jamais..
Points forts :
- Bon équilibre châssis/puissance et de bonnes performances.
- Sa victoire de 1995 avec la F1 GTR (article à venir).
- L’expertise et l’expérience de United Autosports en Endurance (victoire 24 Heures du Mans LMP2 en 2020 et 2024).
Points perfectibles :
- Trop d’incidents en course
- Les McLaren seront-elles suffisamment fiable sur 24 heures ?
- United est très expérimentée mais ne brille pas assez en GT3


Mercedes : un retour attendu mais difficile (AMG GT3 Iron Lynx)
Pour Iron Lynx, le passage de Lamborghini à Mercedes cette saison ne s’est pas fait sans douleur. L’écurie peine à convertir son potentiel en résultats. Bien que les voitures disposent d’une bonne vitesse de pointe et d’équipages homogènes, leur compétitivité reste à prouver en WEC. La Mercedes-AMG GT3 est pourtant éprouvée et victorieuse dans d’autres championnats comme le GT World Challenge ou en IMSA. L’équipe devra faire preuve de plus de rigueur et hausser son niveau de performance pour espérer briller au Mans. Désormais avec trois voitures engagées, dont deux équipages stables depuis trois saisons sur les n°60 et n°61, les regards se tournent vers la n°63, engagée grâce au titre GT3 ELMS. On y retrouve le duo père-fils Stephen et Brenton Grove, encadré par le pilote officiel Mercedes Luca Stolz. Iron Lynx devra transformer son potentiel en résultats concrets, car seule une course sans faute lui permettra d’obtenir un bon résultat.
Points forts :
- Voiture rapide sur un tour.
- Retour de la marque après 26 ans d’absence, côté de sympathie élevée avec les couleurs « Flèches d’Argent »
- Équipages homogènes.
- Une fiabilité à toute épreuve : l’auto a tout gagné sur 24 heures : Nurburg, Spa, Daytona.
Points perfectibles :
- Trop d’erreurs..
- Des difficultés au niveau des performances depuis le début de la saison.
- Découverte de la voiture pour Iron Lynx
- Quid de la voiture n°63 qui sera la moins expérimentée de l’écurie.
- L’équipage de la n°60 qui change à quelques heures du Pesage (notre article)



La liste des pilotes engagés Ici
Rendez-vous le samedi 14 juin prochain, à 16 heures, pour le grand départ de la 93e édition des 24 Heures du Mans !