La date limite pour s’inscrire au FIA WEC 2026 était le 27 novembre 2025, la liste officielle des engagés devrait tomber prochainement. Endurance Live vous propose un tour d’horizon des équipes et pilotes pressentis.
L’arrivée de Genesis Magma Racing, les transferts de pilotes clés et le retrait du programme usine Porsche font déjà de la saison WEC 2026 un événement intéressant alors que la liste des engagés n’est même pas sortie (cela ne serait tarder). Entre quelques incertitudes en Hypercar et une catégorie LMGT3 qui bouge pas mal, la nouvelle règlementation avec le « success handicap » qui remplace la BOP actuelle, le championnat s’apprête à révéler son futur visage. On fait le point…
L’arrivée de Genesis Magma Racing avec sa GMR-001 constitue un signal fort pour l’Hypercar, une catégorie qui continue d’attirer de nouveaux acteurs. Le programme coréen rejoint un plateau déjà composé de Ferrari, Toyota, Alpine, Peugeot, Cadillac, Aston Martin et BMW, promettant de belles batailles. Du côté des pilotes, Genesis va aligner André Lotterer et Pipo Derani pour l’expérience, Mathys Jaubert et Daniel Juncadella transfuge de L’ELMS tandis que Mathieu Jaminet et Paul-Loup Chatin viennent renforcer l’équipe et faire profiter de leurs connaissances acquises chez Porsche pour l’un, Alpine pour l’autre.
Les équipages se recomposent également ailleurs : Alpine doit encore remplacer Mick Schumacher qui s’est dirigé Outre Atlantique en IndyCar Series alors qu’il a été pressenti pendant un moment pour rejoindre CadillacPour suppléer le pilote allemand, le nom de Victor Martins, actuel pensionnaire de F2 et vainqueur d’une des deux courses le week-end dernier au Qatar, court dans le paddock pour le remplacer. Antonio Félix da Costa a déjà rejoint l’équipe pour compenser le départ de Paul-Loup Chatin vers Genesis.
Aston Martin pourrait annoncer d’un changement d’équipage avec Mattia Drudi vu lors du dernier Rookie Tests de Bahreïn. AF Corse pourrait se réorganiser autour de Yifei Ye, avec des noms de la filière Ferrari tels qu’Alessio Rovera, Zhou Guanyu ou Arthur Leclerc susceptibles de rejoindre le programme. Au niveau de l’équipe officielle Ferrari aucun changement de pilote n’est à enregistrer tout comme chez Toyota. Peugeot a recruté Nick Cassidy, officialisé Théo Pourchaire et enregistré le faux départ de Stoffel Vandoorne de retour chez le Lion. Cadillac Jota Hertz a engagé Jack Aitken pour remplacer le néo retraité Jenson Button. Il fera cause commune sur la n°38 avec Earl Bamber, son équipier en IMSA, et le toujours vert Sébastien Bourdais tandis que BMW a reconduit tous ses pilotes 2025 pour assurer stabilité et performance.
Les premiers jokers d’évolution connus pour 2026 donnent déjà le ton. Cadillac-JOTA travaille sur un double Joker, un combo freinage (passage à Brembo) et aéro pour rendre la voiture plus stable, moins sensible à l’air sale de la voiture précédente et gagner en Vmax. Alpine prépare une mise à jour aérodynamique pour gagner en stabilité. Toyota et BMW iront dans la même direction avec des ajustements aéro. Ces derniers pourront faire la différence dans la saison.
Le départ du programme usine Porsche complexifie le panorama. La réglementation WEC exige deux voitures officielles (ce qui a valu le retrait de Lamborghini et Isotta Fraschini fin 2024) pour qu’une équipe cliente puisse s’inscrire, plaçant Proton Competition dans l’incertitude (surtout financière). L’avenir de la Porsche 963 en 2026, y compris sa participation aux 24 Heures du Mans, reste donc incertain, fragilisant la densité du plateau Hypercar. Il ne faut pas oublier qu’une invitation pour le champion IMSA, donc Porsche, est toujours dans l’air. Affaire à suivre, mais peu d’espoirs cependant.
Face à ces turbulences en Hypercar, la catégorie LMGT3 s’affirme comme un socle stable du WEC. Sept constructeurs Ferrari, Porsche, BMW, Mercedes‑AMG, Lexus, Aston Martin et Corvette garantissent la diversité de la grille.
Quelques changements notables marquent 2026 : l’absence surprise des Iron Dames, l’arrivée de Garage59 pour sa première saison en WEC en place de United Autosports qui va se charger du programme McLaren Hypercar. Quant à Lexus, BMW, Ferrari, Ford, Corvette et Aston Martin, ils devraient aligner des équipages partiellement renouvelés.
La saison 2026 apparaît déjà comme un moment de vérité pour le WEC. Quatre facteurs détermineront son orientation :
- L’apparition d’un « success handicap », ce système d’ajustement des performances, applicable aux catégories Hypercar et LMGT3 (mais pas aux 24 Heures du Mans), permettra d’adapter la masse et/ou la puissance des voitures en fonction de leurs résultats passés. Inspiré de mécanismes déjà en place en GTE, l’objectif est de maintenir un équilibre entre les concurrents et d’optimiser le spectacle en piste.
- La performance de Genesis : le succès ou l’échec de ce nouveau programme influencera l’attractivité du championnat pour d’autres constructeurs potentiels. Il ne faut pas oublier que Ford et McLaren arrivent en 2027 et que d’autres sont intéressés.
- La résolution de l’équation Porsche : la confirmation ou non de la présence de la 963 aura un impact direct sur la crédibilité et la densité de la catégorie reine.
- La solidité du LMGT3 : cette catégorie doit continuer à offrir un joli spectacle avec de belles bagarres en piste grâce à un plateau fourni.
2026 pourrait bien être une année charnière pour le WEC. Les évolutions techniques, les règles qui bougent, l’arrivée d’une nouvelle marque et le départ d’autres acteurs créent une vraie période de transition. Du côté des Hypercar comme des LMGT3, les transferts de pilotes et la formation des équipages vont définir le visage du championnat pour l’année à venir.

