Reshad de Gerus, la chronique : entre fatigue, fierté et frustration !

Suite et fin des chroniques « 24 Heures du Mans » de Reshad de Gerus, pilote Iron Lynx (Oreca n°9). Dernier épisode, bien entendu, la course…

« Les 24 Heures du Mans sont terminées mais ce fut intense. Le samedi, une fois au circuit, ce fut le warm-up pour le pilote qui prenait le départ. De notre côté, c’était Jonas Ried, le pilote Silver, qui a fait le warm-up. Ensuite, c’était l’heure de manger, de se poser un peu avant la longue procédure de mise en grille, la gridwalk, etc. Ça, c’était assez long.

Nous, pilotes, on n’est pas sur la gridwalk pendant toute la durée. On arrive vraiment à la fin, avant l’ouverture de la cérémonie de départ qui est assez exceptionnelle. Un moment fort que j’apprécie beaucoup, surtout quand il y a la Patrouille de France, le drapeau du départ qui arrive avec les militaires qui descendent en rappel de l’hélico. C’est assez fort en émotion. Bien évidemment, quand on entend la Marseillaise, on se dit que ça va commencer et on y est réellement. Les spectateurs ont vécu des émotions fortes, beaucoup de monde était présent lors de l’événement (332 000, ndlr).

©️ MPS Agency

C’est ensuite le départ de la course. Tout le monde est concentré. On se dit que c’est le début et maintenant, le plus dur est devant nous. Tout s’est relativement bien passé pour nous. Il n’y a pas eu beaucoup de Full Course Yellow, pas beaucoup d’incidents de manière générale. Certains étaient un peu plus partis dans l’optique d’attaquer du début à la fin, d’autres qui un peu plus conservateurs, comme nous sur le début de course. Peut-être un peu trop. Ça a attaqué fort dans cette catégorie du début à la fin. C’était assez impressionnant. Il fallait suivre le rythme, mettre du gros rythme, et tout ça sans faire d’erreur. De mon côté, j’ai réussi à le faire et suis très content de ma course. Je pense que je n’étais pas le plus rapide, mais en tout cas, j’ai montré que j’étais capable de concrétiser avec mon expérience, peu importe les conditions, que ce soit le coucher de soleil, le lever du jour, de nuit, que j’étais constant, que je ne faisais pas d’erreurs, que j’étais bon dans le trafic.

C’était une bonne course. Après, forcément, on termine à la quatrième position, au pied du podium LMP2. C’est sûr que c’est un petit peu frustrant. On s’est pris deux pénalités, deux drive through en fin de course qui nous coûtent  le podium. C’est dommage, mais bon, ça fait partie de l’expérience. Il ne faut pas oublier qu’on était un équipage très jeune, 20 ans de moyenne d’âge. Ca fait aussi partie de la prise d’expérience.

En tout cas, je suis content d’avoir contribué à cette expérience avec Iron Lynx, d’avoir pu accompagner Macéo (Capietto) et Jonas (Ried), qui ont fait un très bon travail, et les avoir permis de rallier l’arrivée pour la première fois dans leur carrière. C’était cool de montrer que même avec un équipage jeune, on est capable de rivaliser avec les meilleurs et les plus expérimentés.

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C’était vraiment sympa, donc très content de manière générale, même si ça reste un petit goût d’amertume le fait de ne pas monter sur le podium (après celui de 2024 avec IDEC Sport, ndlr). Mais en tout cas, tout s’est bien passé, ça a été vraiment intense. Dans la voiture, il fallait vraiment s’accrocher. C’était épuisant mentalement parce qu’il fallait toujours être concentré. On n’avait pas vraiment de temps pour se reposer. J’ai dormi deux heures sur l’ensemble des 24 Heures du Mans, deux fois une heure, donc c’est peu.

Après, le fait de voir la ligne d’arrivée était vraiment une bonne expérience. On est tous contents de ce qu’on a réussi à accomplir et ça restera une belle édition des 24 Heures du Mans pour nous !

Un grand merci à toutes celles et ceux qui m’ont suivi au fil de ces chroniques. Partager cette aventure unique des 24 Heures du Mans 2025, de l’intérieur, a été un vrai plaisir. A bientôt ! »

Reshad de Gerus 

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