Jérôme Policand est le Team Principal d’Akkodis-ASP qui engage les Lexus RC F GT3 en WEC. Après une première saison compliquée, les voitures japonaises réalisent un bien meilleur début de saison. Présent lors de la conférence de presse de l’ACO pour un prix, le Français a bien voulu répondre aux questions d’Endurance Live…
Cette année, ca se passe vraiment mieux en WEC…
« Oui, ça pouvait être difficilement moins bien en même temps. Ce qui est dommage, c’est qu’à partir du Mans 2024, on a montré des améliorations qui ne se sont pas vraiment concrétisées par des résultats. Et c’est toujours pareil, c’est un nouveau programme, un nouveau championnat, une nouvelle voiture, une nouvelle homologation de la Lexus et ce WEC est uns sacrée logistique quand même ! On ne va pas dire qu’on était en retard, mais on a été dans le rush pendant 6 à 7 mois. Cet hiver on est allée au Qatar faire deux jours d’essai, faire des tests aéros à Lurcy-Levis pendant trois jours, des tests de ligne droite qui sont très importants pour préparer justement les 24 Heures du Mans. Au final, c’est tout un ensemble, on comprend un peu mieux la voiture et les pneus. On a aussi des équipages un peu plus homogènes. Cela commence à payer, il y a encore des imperfections mais ce qui est agréable, c’est qu’avec une voiture qui a 10 ans, on voit qu’elle a encore du potentiel, qu’on peut se battre au moins pour le podium. »
Est-ce qu’une hiérarchie s’est dessiné à travers les essais?
« Une hiérarchie est trop difficile encore à définir. Je pense que Ferrari, Aston Martin et Porsche sont un peu devant. De notre côté, on est vraiment très proche. Maintenant, il y a un facteur qu’on a encore un peu de mal à maîtriser, c’est la dégradation des pneus et cela dépendra aussi des conditions météos et des températures du week-end. On le sait : nous ne sommes pas les meilleurs dans ce domaine et notre voiture est la plus lourde du plateau. On a tendance à perdre de la performance un peu plus vite que les autres. Cela reste le Mans. Notre objectif est un top 5 et je pense que c’est possible. »

Pour la deuxième année de suite, vous avez récupéré un pilote come Jake Hawksworth. Il connaît par cœur la voiture. Qu’est-ce qui vous amène ?
« Ça nous aide beaucoup, au même titre que Ben (Barnicoat) qui s’est blessé en VTT) au début de l’année. Ils pilotent la Lexus depuis six ans maintenant et la connaissent par cœur. C’est une voiture vraiment spéciale, plus un petit prototype adapté au GT qu’une vraie GT. Il y a une fenêtre de performance qu’il faut bien trouver au départ. Ce qui est bien, c’est que sur les points un peu limite de la voiture, ces deux pilotes les évacuent tout de suite. On sait qu’au niveau électronique, elle est un peu obsolète comme tout ce qui est anti-patinage, launch control en sortant des stands. Jake, par exemple, nous permet de nous focaliser sur les vrais détails pour améliorer sa performance absolue. C’est top d’avoir des pilotes comme ça.
Que pouvez nous dire sur la nouvelle voiture ?
« On a fait trois séances d’essai l’année dernière, une au Pôle Ricard, une à Spa et une à Motorland (Espagne).Mais on était là plus pour le côté logistique : monter les pneus, mettre l’essence, mais on n’a pas été impliqué dans le développement de la voiture. Ce côté-là se fait plus entre le Japon et Toyota Gazoo Racing en Allemagne. Maintenant, il y a un principe d’homologation, à la fois avec la voiture de route et celle de piste qui est en cours. Nous suivrons ce que nous dit Toyota. Nous sommes très focus sur la Lexus 2025, on sait qu’il y a du potentiel et qu’il reste encore la moitié du championnat. On est concentré dessus. »

Une date officielle pour la récupérer la nouvelle Lexus ?
« Non. Et en plus, on va dire que l’IMSA est un petit peu prioritaire parce que la première course sera à Daytona en janvier de l’année prochaine. Ils vont surement être les premiers servis. »