À la fois pilote et patron du team Virage, Julien Gerbi a effectué un retour remarqué en European Le Mans Series en s’imposant aux 4 Heures de Spa-Francorchamps sur la Ligier JS P325 n°8 LMP3 en compagnie de Daniel Nogales et Rik Koen. Une victoire symbolique pour l’équipe polonaise qui confirme son potentiel après un début de saison compliqué et se projette déjà vers de nouveaux objectifs.
Julien, qu’est-ce qui vous a motivé pour faire votre retour en ELMS ?
« On a connu un début de saison assez difficile. La performance était là, que ce soit dans la voiture, l’équipe ou les pilotes, mais nous n’arrivions pas à concrétiser. C’était aussi la première année de notre pilote Bronze en ELMS (Jacek Zielonka, ndlr). Il avait déjà roulé en Le Mans Cup et en Ultimate Cup avec succès, mais à mi-saison, il a préféré redescendre en Le Mans Cup pour reprendre confiance. Nous avons donc engagé une troisième voiture pour lui et, assez vite, l’idée est venue que je reprenne le volant et sorte de ma retraite. On en a discuté avec les pilotes, les associés et la décision a été prise fin juillet. »
Qu’est-ce que ça vous fait de gagner à Spa après ce retour ?
« C’est une sensation fantastique, surtout après ce début de saison compliqué. Nous avions besoin, pour l’équipe comme pour les pilotes, les sponsors et le staff, d’obtenir enfin un résultat. Cette victoire a été un vrai soulagement pour tout le monde. »

Quels ont été les moments clés de la course ?
« Le premier, c’était clairement notre rythme. Dès les essais du mercredi (Test collectifs, ndlr), on savait que la voiture était performante, comme on l’avait déjà vu à Barcelone, au Castellet ou à Imola. Ensuite, il fallait éviter les erreurs durant nos trois relais aussi bien en piste qu’aux stands. À ce niveau, on a été irréprochables. Cette régularité, combinée à notre vitesse, nous a permis de nous placer en tête après le dernier arrêt et de garder l’avantage jusqu’au drapeau à damier. »
Est-ce difficile de gérer à la fois votre rôle de pilote et celui de patron du team Virage ?
« Oui, c’est très compliqué surtout avec le nombre de voitures et de pilotes que nous engageons. Il y a énormément de choses à gérer au sein de la structure, mais aussi avec les pilotes, notamment en Ligier European Series et en Michelin Le Mans Cup. Cela demande une organisation stricte : je dois assister à toutes les réunions, celles des programmes que je dirige comme celles liées à mon rôle de pilote en ELMS. Heureusement, Pierre (Rouen, le team amanger) et Philippe (Gautheron, le directeur technique) m’aident beaucoup. Le plus difficile reste la proximité des sessions : à Spa, j’ai dû manquer la fin de certaines courses en Ligier European Series pour être prêt à prendre le volant en ELMS juste après. Mais tout est une question de discipline, d’organisation et de volonté. »

Quels sont les objectifs de team Virage pour la suite de la saison ?
« Continuer sur cette lancée. À Spa, nous avons vécu un week-end exceptionnel : pour la première fois, nous étions sur le podium dans toutes les courses disputées. En Ligier European Series, nous avons gagné et signé des podiums, en Michelin Le Mans Cup nous étions encore sur le podium, et en ELMS nous avons gagné. Depuis le début de l’année, nous savions que le potentiel était là dans toutes les catégories, il manquait seulement la concrétisation. Maintenant qu’elle est arrivée, l’objectif est de répéter ce type de résultats sur les deux dernières manches. »
Et quelles sont vos ambitions personnelles et celles de Team Virage ?
« Personnellement, je veux surtout bien finir la saison et aider l’équipe à aller chercher d’autres résultats en ELMS. Pour Team Virage, l’un des grands objectifs est notre première participation en tant que structure propre à l’Asian Le Mans Series. Nous y serons engagés avec nos voitures, ce qui est une étape importante. Ensuite, l’an prochain, nous repartirons avec les mêmes projets : ELMS, Michelin Le Mans Cup et Ligier European Series, avec une structure et un nombre de voitures similaires. »
