Le 13 juin dernier, lors de la conférence de presse de l’ACO en marge des 24 Heures du Mans, Ligier Automotive a été officiellement désigné, aux côtés d’Oreca, comme l’un des deux constructeurs retenus pour la prochaine génération de LMP2 à partir de 2028. Endurance Live s’est entretenu avec Franck Tiné sur les ambitions du constructeur, son approche technique et son engagement dans toute la pyramide de l’endurance.
« Ligier a toujours été présent, mais cette fois, nous devenons un partenaire majeur de l’ACO dans les courses, ce qui change tout » explique Franck Tiné. Pour Ligier, cette sélection est l’aboutissement d’un travail de fond, face à une concurrence resserrée par la volonté de l’ACO de ne retenir que deux châssis. « Le fait d’avoir seulement deux constructeurs réduisait les chances. C’était un vrai challenge, plus intense que ce qu’on avait connu auparavant. On tenait absolument à faire partie de cette nouvelle aventure. C’est dans notre ADN. »
Fort d’un succès constant en LMP3 avec la JS P320 et maintenant la JS P325, Ligier voit cette montée en gamme comme une suite logique. « Monter d’une catégorie, avec un nouveau châssis, était une priorité. Nous sommes fiers et très pressés de commencer. » Contrairement à la génération actuelle, basée sur la JS P217, le futur prototype LMP2 sera conçu à partir d’une feuille blanche. « Ce sera une voiture entièrement nouvelle, issue d’un concept inédit. Bien sûr, on utilisera toute l’expérience accumulée dans les autres programmes. Chaque projet nous a appris quelque chose. » L’approche de Ligier se veut donc pragmatique, ambitieuse, mais enracinée dans son savoir-faire.
Quant à un retour du constructeur en LMDh (aprés avoir collaboré avec Lamborghini), notamment en WEC, IMSA ou Asian Le Mans Series qui autorisera les Hypercars privées dès 2026, la porte est grande ouverte. « On y travaille. Toute l’expérience acquise avec notre premier châssis nous a énormément appris. Si un constructeur frappe à la porte, Nous sommes prêts et nous serons ravis de collaborer. Ce serait une excellente nouvelle de voir une LMDh sortir à nouveau de Magny-Cours. »
Ligier est aujourd’hui présent à toutes les strates de la pyramide de l’endurance avec la JS2 RS en Ligier European Series, LMP3 en Michelin Le Mans Cup et en European Le Mans Series, bientôt en LMP2, et potentiellement LMDh. Un engagement transversal qui exige beaucoup, mais qui fait aussi la richesse du projet. « Bien sûr, c’est du travail, mais c’est aussi une opportunité exceptionnelle de recueillir des retours très variés, de la part de pilotes et d’équipes aux profils très différents. La notion de pyramide est centrale pour nous, notamment à travers la Ligier European Series organisée par Le Mans Endurance Management. On y bâtit une base solide pour de jeunes pilotes, qui peuvent ensuite évoluer en LMP3 puis en LMP2. Notre objectif est aussi de détecter des talents, de former des pépites qui feront les beaux jours des 24 Heures du Mans demain. Et on espère sincèrement qu’un jour, un pilote issu de notre série pourra monter sur la plus haute marche du podium au Mans. C’est l’objectif ultime. »
