Pilote expérimenté et fin connaisseur des rouages de l’ELMS, Job van Uitert entame sa deuxième saison avec IDEC Sport, qui fête ses 10 ans cette année, dans un environnement en pleine structuration. Entre ambitions sportives, équilibre humain et exigences techniques, le Néerlandais revient sur un début de saison contrasté et partage sa vision d’une campagne 2025 qu’il espère placer sous le signe de la performance et de la régularité.
Barcelone marquait votre première course de la saison 2025. Quel bilan tirez-vous de ce week-end ?
« Cela a été compliqué. Honnêtement, nous n’avons jamais trouvé le bon rythme. En qualifications, j’ai signé ce que je pensais être un excellent tour… mais j’e finis seulement 10e. Ce n’est pas pour cela que je cours. Je vise la pole, pas la 10e place. Le châssis semblait bien équilibré, mais il nous manquait cruellement d’adhérence. Nous avons couru après cette performance tout le week-end. Une erreur stratégique en début de course nous a fait perdre un tour, et en ELMS, sur une course de quatre heures, c’est quasiment irrattrapable. On s’est battus jusqu’au bout, on prend quelques points avec une 8e place. Mais on aurait pu viser bien mieux, surtout quand on voit la victoire de la voiture sœur. Bravo à eux, mais j’aurais aimé que ce soit nous. »
Vous entamez votre deuxième saison avec IDEC Sport. Vous vous sentez plus à l’aise ?
« Oui, totalement. Dès ma première année, l’accueil a été excellent, l’ambiance est très familiale. Cette année, le projet a grandi avec l’arrivée de Genesis. Plus de personnel, deux voitures, une structure plus professionnelle. Malgré cela, IDEC reste une équipe où chacun se parle d’égal à égal. Je tire mon chapeau à Nicolas Minassian pour la manière dont il a géré cette transition pendant l’hiver. Il a su construire une équipe solide sans perdre l’ADN humain du projet. »

Vous partagez cette saison le volant avec Paul-Loup Chatin. Qu’est-ce que cela change ?
« Beaucoup de positif. Paul-Loup et moi nous connaissons depuis 2018, nous avons toujours eu une bonne relation. C’est un pilote rapide, expérimenté et un excellent coéquipier. J’étais très heureux d’apprendre que nous allions rouler ensemble. Mais je tiens aussi à souligner que j’ai eu la chance d’avoir de supers coéquipiers ces dernières années. Reshad (De Gerus), l’an passé, était aussi un grand pilote et un excellent gars. Dans les deux cas, j’ai partagé l’auto avec des personnes talentueuses et humaines. »
Le Castellet, votre course à domicile, approche (départ à 12 heures ce dimanche). Quel est votre objectif ?
« Clairement : la victoire. Je ne viens pas pour finir deuxième. J’adore ce circuit, j’y ai déjà signé une pole. L’an passé, nous avions terminé deuxièmes avant de recevoir une pénalité qui nous a rétrogradés. Cette fois, je veux concrétiser. Je vais donner 120 %. On ne peut jamais prévoir une course, mais on veut être prêt à tout donner. »
Quels sont vos objectifs pour le reste de la saison ?
« Le championnat est encore long. On n’a pas eu le meilleur départ, mais ce n’est pas rédhibitoire. D’autres ont été champions malgré un abandon. L’objectif, c’est d’être dans le top 3, voire de jouer le titre. Le niveau n’a jamais été aussi relevé, chaque saison est plus compétitive. Mais je veux des podiums, des victoires, et des trophées à ramener à la maison. »

Vous étiez sur le podium au Mans en 2024. Peut-on espérer une répétition ?
« C’est l’objectif. Le Mans est à part. Il faut survivre pendant 24 heures. Aujourd’hui, c’est devenu un sprint. Chaque année, le niveau monte. Ce n’est pas que je régresse, c’est que tout le monde progresse. Cela me pousse à toujours m’améliorer : limiter les erreurs, tirer plus du set-up, mieux guider l’équipe. Chaque année, j’y vais avec plus d’expérience, et chaque fois je découvre de nouveaux défis. C’est ce qui rend cette course si unique. »
Avez-vous d’autres programmes en parallèle cette année ?
« Non, pour l’instant, c’est uniquement l’ELMS et Le Mans. J’ai couru à Daytona et en Asian Le Mans Series, mais c’est terminé. J’avais un projet pour les 24 Heures de Spa en GT, mais ça ne s’est pas concrétisé. »
Un retour en IMSA est-il envisagé ?
« Je le souhaite vivement ! L’IMSA est un championnat incroyable, avec un vrai esprit de course. Là-bas, on laisse les pilotes se battre. Ici, en Europe, tu peux faire une course parfaite et prendre une pénalité pour un détail. À Daytona, on a gagné avec Tower Motorsport… mais on a été disqualifiés après deux jours (usure maximale autorisée dans la zone réglementée du bloc de protection sur le dessous de la voiture trop importante, ndlr). On a dépassé la limite de 2 mm. Aucune influence sur la performance, mais la sanction est tombée. D’autres ont été moins sévèrement jugés dans des cas similaires. Ça laisse un goût amer. Malgré cela, j’ai adoré cette course. Si une opportunité se présente en IMSA, je fonce. Mais les places sont chères. Les équipes là-bas ont déjà d’excellents pilotes. Il faut juste réussir à se faire une place. J’espère que ce sera pour bientôt. »
