Wayne Taylor : « Voir mes deux fils courir à mes côtés au Mans a été un moment fort ! »

Présent pour la première fois aux 24 Heures du Mans avec son propre team éponyme, Wayne Taylor revient sur un début de saison IMSA difficile, son lien historique avec Cadillac et l’émotion de voir ses deux fils alignés sur la grille. Entretien avec une référence de l’endurance, vainqueur au Mans et à Daytona, qui rêve désormais d’un programme WEC complet à l’avenir… avec Cadillac ! 

Cadillac Wayne Taylor Racing a connu des semaines bien chargées entre la manche IMSA à Detroit le 31 mai, les 24 Heures du Mans les 14 et 15 juin et Watkins Glen dans la foulée. Mais ce triptyque était important, il fallait performer car le début de saison a été un peu compliquée pour les autos de Detroit. Avec un premier podium sur les terres Cadillac, la suite s’est soldée par un abandon au Mans mais une 2e et 3e places à Watkins Glen. « Le début de saison a été difficile » avoue Wayne Taylor « Vous savez, nous n’avions pas une très bonne BOP au départ, mais comme toujours, l’IMSA a corrigé le tir. Donc, ça a probablement été les quatre premières courses les plus déprimantes que j’ai jamais connues (Daytona, Sebring, Long Beach et Laguna Seca, ndlr). Cependant, à Detroit, nous avons obtenu un bon résultat, un podium, et nous sommes arrivés au Mans avec un peu plus d’optimisme. »

En tout cas, une chose est certaine : le fait d’être revenu dans le giron Cadillac, après une parenthèse Acura, ravit le patron du Wayne Taylor Racing. « Je suis très heureux d’être à nouveau associé à Cadillac, avec qui je travaille depuis de nombreuses années. J’ai également participé à de nombreux programmes General Motors lorsque j’étais encore pilote : Oldsmobile, Pontiac, Corvette, Intrepid. J’ai aussi fait Le Mans avec eux. à trois reprises (de 2000 à 2002), d’excellents souvenirs. »

© Courtesy of IMSA

L’un des événements de la 93e édition des 24 Heures du Mans a été la présence de Wayne Taylor Racing pour la première fois. Evidemment, c’était une vraie volonté de la part de l’ancien pilote et patron du team. « Le Mans est quelque chose que je voulais accomplir dans ma carrière en tant que pilote puis en tant que propriétaire d’équipe. Je n’aurais jamais imaginé devenir propriétaire, mais c’est devenu aussi important pour moi que ma carrière de pilote. Toute la famille a presque tout gagné depuis 2017, lorsque Ricky, Jordan, Max (Angelelli), Jeff Gordon et moi-même étions ensemble à Daytona. C’était une vraie aventure familiale. Lorsqu’on nous a proposé de faire un programme Cadillac en IMSA à deux voitures, il était évident de mettre chacun de mes fils dans une voiture différente. Lorsque l’opportunité de s’inscrire au Mans s’est présentée, j’ai été agréablement surpris qu’on accepte notre candidature sous la bannière de Cadillac Racing. »

Mais l’un des faits les plus importants à ses yeux était la présence de Ricky et de Jordan, ses deux fils,  sur la même voiture portant le nom Taylor et au Mans. « Cela représentante tellement pour moi, je n’arrive pas à l’expliquer, surtout parce que mes deux enfants sont dans la voiture. Je ne pense pas que cela ait déjà été fait par quelqu’un d’autre. Je suis très fier et je peux vous dire que j’ai été très ému lorsque le moment du départ approchait. C’est probablement ce que j’ai connu de plus fort de ma carrière, cela ne fait aucun doute.»

©️MPS Agency

En plus du cocon familial, un autre élément était important pour le pilote / patron de 69 ans désormais (ce 15 juillet) : la course sarthoise. « Le Mans est une épreuve spéciale pour moi. La victoire avec la Ferrari 333 SP dans la catégorie LMP1 en 1998 (engagée par Doyle-Risi Racing avec Fermin Velez et Eric van de Poele) a été un moment particulier dans ma carrière. Et puis mon tout premier Le Mans avec la Porsche 962 Leyton House (Porsche Kremer Racing avec son compatriote George Fouche et Franz Konrad, ndlr) lorsque nous avons terminé 4e au classement général. Et même si nous n’avons pas obtenu un excellent résultat, ce fut un honneur d’être invité à piloter avec Martin Brundle et Nissan, ce fut un moment fort (1997 avec la R390 GT1 et Jörg Müller). Presque chaque course au Mans a été un moment hors du commun. »

Le mans 1998©️ Racingshoots

Le Mans a été compliquée pour le Wayne Taylor Racing mais on pouvait s’y attendre puisque c’était la première fois pour bon nombre de personnes de l’écurie américaine. Eliminée en Hyperpole 1 le jeudi, la Cadillac V-Series.r n°101 (avec Filipe Albuquerque comme 3e pilote) n’a pas vu le petit matin. Elle a dû abandonner aux mains du pilote portugais pendant la nuit (souci moteur)  « Ce fut un week-end riche en événements. De toute évidence, tout le monde était venu avec beaucoup d’enthousiasme. La famille, l’équipe de course, c’était la première fois ici. Si je devais résumer la situation, je dirais que les gars ont fait un travail formidable tout au long du week-end. Je ne saurais trop louer ce qu’ils ont accompli pour nous amener là où nous en sommes. Changer un moteur en 1 heure et 27 minutes (après les essais libres du jeudi), ce qui prend normalement de 3 à 5 heures, et être prêt pour les qualifications, a été incroyable. La course n’a pas très bien commencé. Nous avons été percutés par quelqu’un au départ, ce qui a endommagé la voiture et affecté nos performances. Une fois que nous avons surmonté toutes les difficultés du début, nous avons rattrapé notre retard sur les leaders et nous nous sentions plutôt bien. Tout le monde a travaillé très dur et fait un excellent travail. Merci à Cadillac de nous avoir donné cette opportunité. La relation avec le constructeur est très, très forte. Je fais cela depuis longtemps, donc je ne pars pas d’ici vraiment bouleversé, car je sais que ce sont des choses qui arrivent. Il faut juste reprendre le flambeau et continuer.» La suite lui a donné raison avec ce double podium à Watkins Glen une semaine après Le Mans.  

©️MPS Agency

Une des informations importantes parues en amont des 24 Heures du Mans a été que Wayne Taylor Racing pensait à peut être s’engager en WEC. « Personnellement, je le ferai. J’en ai eu l’occasion cette année. GM me l’a proposé (de faire du WEC), mais c’était trop difficile. Nous avons dû passer de Honda à Cadillac, et nous avons Jota comme autre partenaire. Mais en fin de compte, j’aimerais bien. » Et quand on lui demande s’il s’agirait d’une présence à la fois en IMSA et en WEC, le principal intéressé répond : « si cela devait fonctionner, il faudrait que ce soit les deux. » Affaire à suivre ! 

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