Des 6 Heures de São Paulo compliquées pour Ferrari, Alpine et Toyota : analyse et réactions

Cadillac a remporté sa première manche WEC, Porsche signe son 2e podium et Peugeot a montré un meilleur visage. Ce sont les satisfactions de cette 5e course de l’année. Par contre, derrière, cela a bien plus souffert. Retour sur les prestations de Toyota, Ferrari, Alpine et Aston Martin….

Course plus que difficile de Ferrari qui a vu son poids alourdi et sa puissance réduite. Après avoir dominé le début de saison, quatre victoires en autant de courses dont Le Mans, la marque de Maranello a eu beaucoup de mal au Brésil. La n°83, victorieuse au Mans, ne fait pas mieux que 8e et les deux 499P officielles terminent hors des points. Une pénalité de 5 secondes lors du premier arrêt au stand et un drive-through en fin de chute font que la n°51 finit 11e. Pour la n°50, l’équipage a été contraint de faire un arrêt imprévu pour remplacer la partie arrière de la carrosserie, endommagée lors d’un contact avec une voiture GT. Elle finit derrière sa sœur. Les deux autos ont franchi la ligne d’arrivée avec trois tours de retard sur les vainqueurs. Antonello Coletta, directeur de Ferrari Endurance et Corse Clienti fait le point après la course. « Le week-end à São Paulo n’a clairement pas été positif, si l’on en juge par les résultats finaux. Mais une fois de plus, je tiens à féliciter toute l’équipe pour son engagement et son travail irréprochable. Malgré les conditions difficiles auxquelles nous avons été confrontés lors de cette course, comme l’a montré la FP1, nous avons réussi à rattraper notre retard avec toutes nos voitures, en tirant le maximum du potentiel dont nous disposions. Cela confirme une fois de plus que, même dans des situations difficiles, notre équipe sait réagir de la meilleure façon possible. »

©️DPPI / FIAWEC

Chez Alpine, après une 10e place en 2024, on a fait légèrement mieux avec une 9e pour la n°36 de Schumacher / Gounon / Makowiecki. Sur la n°35, on a eu un problème de batterie sur le système hybride de l’Alpine A424 n°35 qui a pénalisée la voiture dès le début de la course. Mais ce n’est pas ce que l’écurie française était venue chercher. On est assez loin des podiums d’Imola et de Spa. « Nous pouvons tirer de nombreux enseignements de cette épreuve » déclare Philippe Sinault, Team Principal Alpine Endurance Team. « Nous avons beaucoup progressé avec la voiture par rapport à l’an passé, mais nous manquons l’Hyperpole pour moins d’un dixième de seconde. Cela montre à quel point le niveau est extrêmement relevé et les écarts infimes. En partant loin sur la grille, une course compliquée nous attendait, avec des situations plus délicates à gérer. Malgré cela, les pilotes ont rendu une copie propre, et l’équipe a aussi su réagir pour obtenir une voiture plus performante en course. Nous avons presque fait ce que nous pouvions faire de mieux avec la n°36 compte tenu de notre position de départ. Malheureusement, la n°35 a rencontré un problème inédit de batterie entraînant son arrêt immédiat par mesure de sécurité. C’est frustrant, mais cela a bien été géré et nous avons pu repartir pour continuer à engranger de l’expérience.»

©️DPPI / FIAWEC

Chez Toyota, on a bu le calice jusqu’à la lie. Les deux GR010 Hybrid terminent loin derrière la Cadillac n°12, à trois tours. Pour rappel, l’une d’elles, la n°8, avait gagné il y a douze mois. Ce résultat décevant pour la marque japonaise signifie que l’équipe ne marque pas de points au championnat du monde pour la première fois depuis les 6 Heures de Silverstone en 2018, après une série de 44 courses consécutives dans les points. Jamais les deux GR010 Hybrid n’avaient été aussi en retrait en termes de performances et cela faisait vraiment peine à voir ! « Je suis vraiment déçu de la performance et du résultat, car terminer 14e et 15e n’est pas ce à quoi nous nous attendions »  analyse Kamui Kobayashi. « Nous avons fait de notre mieux pour trouver la performance, mais il est évident que nous étions trop en retrait. Nous n’avions pas la même vitesse en ligne droite que les autres, ce qui signifie que nous ne pouvions pas nous battre avec qui que ce soit. Nous devons analyser la situation et travailler dur pour l’améliorer. » Comme beaucoup d’observateurs, la victoire de Lexus en LMGT3 avec n°87 de Petru Umbrarescu, Clemens Schmid et José Maria Lopez (ce dernier devenant le premier pilote à gagner en Hypercar et en LMGT3) a ravi le team principal de Toyota Gazoo Racing. « Du côté positif, toutes nos félicitations à l’équipe AKKODIS ASP pour avoir remporté la catégorie LMGT3 avec la RC F LMGT3. Je suis heureux de les voir sur la plus haute marche du podium, ils méritaient vraiment cette victoire. »

©️Toyota Gazoo Racing

Aston Martin Thor Team est aussi hors des points comme depuis le début de l’année. Mais les Valkyrie se sont montrées en début de course étant même aux portes du top 10. Mieux Alex Riberas sur la n°009 s’est permis de signer le 12e temps en course (sur 47 pilotes),ce qui montre les progrès des Hypercars vertes. « Une nouvelle course riche en enseignements » conclut Harry Tincknell. « En étant aux portes de l’Hyperpole samedi, on espérait essayer de marquer des points donc un peu déçu que ça ne se soit pas produit. Un tout petit problème au départ avec Tom (Gamble) qui nous a fait reculer, mais l’équipe l’a rapidement résolu et on a pu repartir. Cela ne nous pas empêché de nous battre contre les Toyota, les Porsche, les Ferrari. Nous sommes fermement dans le peloton maintenant en termes de lutte. Les deux voitures ont fini la course sans problème, c’est vraiment bien. Notre rythme était parfois très bon, mais je pense que c’est vers la fin du deuxième relais que nous avons perdu du temps sur les leaders. C’est là que nous devons nous améliorer à l’avenir. »

©️DPPI / FIAWEC

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