Nicklas Nielsen est un pilote heureux. Il est actuellement 2e au championnat WEC (derrière ses coéquipiers de la n°51) avec un succès au Qatar et une 2e place à Spa. Seule ombre au tableau : Imola. Alors qu’il va remettre sa victoire aux 24 Heures du Mans en jeu dans quelques jours, il est revenu sur son début de saison pour Endurance Live.
Après une très belle course au Qatar remporté par le trio de la n°50, l’épreuve d’Imola a donc été bien moins heureuse. « Pour nous, la course était un peu compromise après la qualification (temps d’Antonio Fuoco annulé suite à un non respect des limites de la piste), mais on savait que nous avions une bonne auto. On a beaucoup travaillé pendant les essais libres, on savait qu’on serait forts, mais que cela allait être difficile aussi. Dans les premières minutes, on a dépassé quelques autos et joué un peu stratégique. On est revenu P6 mais les Safety Car ont un peu ruiné notre stratégie. Cependant, on jouait pour la 4e ou 5e place, ce qui aurait été un très bon résultat surtout en partant dernier des Hypercars. Au final, on a eu un contact avec une Toyota (la n°8 de Buemi) qui a provoqué une crevaison et ce fut la fin de la course pour nous. » Ensuite, un nouveau bon résultat a replacé la n°50 dans la course au titre : une pole position et une 2e place aux 6 Heures de Spa.
Maintenant, la plus grande course de l’année approche, les 24 Heures du Mans que Antonio Fuoco, Miguel Molina et lui ont remporté en 2024. Ferrari a profité de Spa pour faire quelques derniers réglages en vue de la classique française même si cette dernière ne semble pas (?) être l’objectif. « Tout ce que nous pouvons prendre en course et s’en resservir au Mans, nous l’avons fait. Dire exactement ce que nous en retirons et ce que nous n’en retirons pas est toujours difficile et délicat à dire. On a des set-ups qui fonctionnent bien sur certaines pistes mais qui n’iront pas au Mans car c’est très différent en termes de spécificités de circuit. Nous avons des réglages qui marchent bien depuis les deux dernières années donc on verra bien. Nous voulons toujours être performant au Mans, mais pour nous, cette année, nous nous concentrons plus sur le championnat. Nous avons remporté les 24 Heures du Mans deux années de suite, mais avons fini 2ème et 3ème au championnat. Cette année, nous voulons vraiment ramener le titre WEC à Maranello. »

Mais Ferrari n’est pas la seule marque à avoir cet objectif et Nicklas Nielsen le sait bien. « Cette année, la compétition est à un point où il est très difficile de dire qui sera le favori avant chaque manche. C’est très bien ainsi, les combats sont intenses en piste. Nous avons vu à Imola, même si nous étions un peu plus rapides que certaines autres voitures, qu’une fois que vous êtes englué dans le peloton où la vitesse est plus ou moins la même pour tous, il est difficile de s’en extraire. Certaines voitures sont plus rapides dans une partie du circuit, d’autres à différents endroits, donc il y a toujours un compromis. »
« Je pense que nous avons été forts jusqu’ici et c’est ce qui me satisfait cette année par rapport à 2024, surtout la façon dont nous gérons la course et courons. En termes de stratégie, nous avons fait du bon travail jusqu’ici. Au lieu de nous concentrer trop sur ce que les autres font, nous restons avec ce que nous pensons être le(s) meilleur(s) choix. Nous venons à chaque fois avec l’intention de gagner, c’est notre mentalité. Pour nous, c’est tout le temps à fond, cela paie et j’en suis heureux ! »
Evidemment, avec trois victoires en autant de courses, la frustration des autres constructeurs commencent à se faire sentir mais ce n’est pas vraiment le problème du Danois qui balaie ces considérations d’un revers de la main. « Si la voiture est bonne dés le début, ça se passe bien. Je pense que je suis dans la meilleure équipe, avec la meilleure voiture. Je ne suis pas vraiment intéressé par ce que les autres pensent, disent et font. Je me concentre sur ce que nous avons à faire. Et si les autres ne construisent pas une assez bonne auto, ce n’est pas notre problème. »

La Ferrari 499P a peu bougé depuis son apparition en 2023 en dehors d’un joker utilisé l’an dernier (au niveau du refroidissement des freins). De toute façon, le règlement empêche le développement, Nicklas Nielsen insiste lui plus sur le coté travail de l’équipe pour justifier les progrès de l’Hypercar italienne. « C’est assez limité, comme vous le savez, au niveau développement. Bien sûr, nous avons appris des choses sur le set-up, avons beaucoup progressé ces dernières années. Nous avions des soucis avec les pneus auparavant et nous pouvons le voir en course : nous avons franchi un cap. Maintenant, nous pouvons étendre nos relais, prendre un peu plus de risques en termes de pneus et sur leur durée d’utilisation. C’est un vrai plus. Le développement ne bouge pas, c’est juste la façon dont nous travaillons avec la voiture et la façon dont nous gérons la course qui ont changé. Nous connaissons bien mieux la 499P maintenant, c’est plus facile pour nous de sentir exactement ce dont nous avons besoin. »

Avant Spa, Nicklas Nielsen a roulé en ELMS lors des 4 Heures du Castellet avec François (Perrodo) et Matthieu (Vaxiviere). La course a été difficile, le Breton étant percuté après quelques minutes de course par une LMP3. Après des réparations, l’Oreca 07 n°83 AF Corse a terminé 8e des LMP2 Pro Am. « Tout d’abord, c’était très agréable de revenir avec François, c’est avec lui que tout a commencé pour moi en WEC. J’ai aussi fait quelques courses avec Matthieu. Malheureusement, nous n’avons jamais eu de bons résultats ensemble, donc je ne sais pas si c’est de la malchance de faire des courses avec Mathieu ou si c’est le fait que lui fasse des courses avec moi (rires). En tout cas, c’était très agréable de rouler à nouveau avec eux. C’est drôle parce que courir avec François, c’est un peu comme revenir à la maison. Bien sûr, la course ne s’est pas déroulée comme prévu, mais c’était agréable de revenir un au point de départ pour moi. »
