Mathieu Jaminet : « Chez Porsche, tout le groupe était très expérimenté, là on part de zéro ! »

Mathieu Jaminet est l’une des dernières recrues de Genesis Magma Racing avec Paul Loup Chatin. Il arrive directement de chez Porsche Penske Motorsport, une bonne pioche pour la marque coréenne qui récupère, au passage, plein d’informations d’un autre constructeur. Le Français était bien entendu aux derniers essais menés à Barcelone la semaine dernière et il est revenu sur sa nouvelle équipe, les changements avec Porsche, ses nouveaux coéquipiers…

Comment se passent vos premières semaines dans cette nouvelle équipe ?

« Plutôt bien. Comme tout le monde, quand on commence un nouveau boulot, il y a pas mal de choses à apprendre avec énormément de personnes qui sont arrivées entre Aragón, mon premier test, et ici à Barcelone pour mon deuxième. Il y a plein de nouveaux visages et il y en aura encore d’autres plus tard. C’est l’aspect humain, il est nécessaire de s’adapter un peu à une culture aussi un peu différente. Il y a bien plus de personnes françaises dans le team que j’imaginais, plus que ce que j’ai pu connaitre dans mes expériences précédentes. Pour finir, il a fallu découvrir une nouvelle voiture, tout l’aspect technique autour qui était aussi. Je dirais que c’est un peu une découverte ou redécouverte d’une LMDH, c’est complètement différent de ce que j’ai pu faire jusqu’à maintenant. »

C’est une équipe qu’on peut encore façonner à son image, à son expérience, ou il y a déjà des choses bien en place ?

« Il y a toujours des choses en place, mais les choses, ça se changent. Après, c’est aussi pour ça que j’ai choisi de venir dans un projet comme celui-là. Avoir l’opportunité de partir d’une feuille blanche, de construire quelque chose sur le long terme, d’avoir un vrai impact sur le team et sur le développement. Le temps dira si c’est le cas, mais pour l’instant, ça se passe bien et ils essaient vraiment d’écouter mon ressenti, mon feedback sur plein de choses. En tout cas, il y a énormément de choses qui bougent, ça va assez vite et c’est bien. »

©️genesis magma racing

Il y a certainement pas mal de différences avec Porsche…

« Le groupe chez Porsche était complètement différent parce qu’on était plus nombreux avec deux championnats (WEC et IMSA), on était dix pilotes pour le développement. Deux ou trois avaient roulé dans le simulateur, mais sur la piste, on était beaucoup plus nombreux. Le groupe, de manière globale, était donc beaucoup plus expérimenté que ce qu’il est ici avec Genesis. André (Lotterer) est le plus expérimenté et doit mener un peu le développement sur certaines choses avec Pipo (Derani) et moi. Après les autres, Paul Loup (Chatin) n’a pas encore eu la chance d’être intégré dans le team et d’avoir roulé la voiture. On n’a pas de feedback, pas d’infos, donc on ne peut pas vraiment utiliser son expérience pour le moment. Chez Porsche, tout le groupe était très expérimenté : huit sur dix étaient déjà avec la marque au début du programme 963. C’était plus facile peut-être de guider le développement, on ne partait pas de zéro. Il n’y avait rien à construire, tout était là, il a fallu recruter du personnel, mais toutes les personnes clés étaient déjà en place depuis un moment. La différence, c’est que chez Genesis, on doit créer la voiture, mais aussi le team autour de la voiture et ça prend du temps. De plus, quand vous recrutez des gens qui sont actuellement engagés avec des constructeurs, ils ne peuvent pas arriver du jour en lendemain. Ce n’est pas facile de développer les deux en parallèle. »

©️ MPS Agency

Ça fait bientôt un mois que vous êtes intégré dans cette nouvelle équipe. Quel est votre ressenti en termes d’approche, de méthode ?

« Plutôt bon. C’est pour l’instant une plus petite structure que ne l’était Porsche et un peu différente aussi. On ne fera rouler que deux voitures en 2026, il y a forcément besoin de moins de personnes. L’approche est plutôt bien, c’est assez direct. A chaque problème, on essaye de trouver une solution assez rapidement. On a Justin Taylor, l’ingénieur chef technique, qui est une belle découverte. Il est américain, c’est une autre approche, une autre mentalité que les Français. C’est un bon leader. »

Vous passez d’une base Multimatic à Oreca. Quel a été le plus gros changement quand vous vous êtes mis au volant et, en piste, qu’avez-vous ressenti de vraiment différent ?

« Ce n’est pas la première fois que plusieurs pilotes changent de constructeurs et on se rend compte que les voitures ne réagissent pas du tout pareil, le ressenti derrière le volant et le style de pilotage sont très différents. Ce n’est pas quelque chose à laquelle je m’attendais réellement, je pensais que ça allait être assez similaire. J’ai dû quelque peu réapprendre à conduire avec un style un peu différent. L’adaptation se passe bien. Les spécificités techniques, les voitures et conceptions ne sont pas du tout pareilles sur plein de choses. On va dire qu’avec cette Genesis, avec la base Oreca, tout est un peu plus connecté, plus naturel. La voiture ne te donne pas forcément plus de feedback, de ressenti, c’est assez similaire, c’est juste la façon dont elle roule, c’est beaucoup plus linéaire. Pour l’instant, on ne sait pas si c’est plus rapide, on verra, mais la base a l’air vraiment saine, et pour tout pilote, c’est très important. »

A suivre

©️genesis magma racing

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