À l’aube de sa dixième participation aux 24 Heures du Mans, Maxime revient sur un début de saison marqué par les défis d’une nouvelle voiture engagée en WEC. Confiant malgré une entrée en matière compliquée, il évoque la progression de l’équipe, la fiabilité de la Mercedes GT3 et l’émotion particulière de représenter la marque à l’étoile, 26 ans après son dernier engagement officiel dans la Sarthe.
Parlez-nous de ce début de saison un peu compliqué quand même…
« Début de saison compliqué parce que nouvelle voiture dans le championnat, nouvelle voiture pour l’équipe. Même si l’écurie a de l’expérience en WEC, c’est vrai que commencer avec une nouvelle auto est toujours difficile surtout que c’est arrivé assez tard, il y a donc eu un peu de préparation au début d’année. Maintenant, au début ce ne fut pas facile, puis chaque week-end de course a été de mieux en mieux. On s’est rapprochés de plus en plus. Spa a été notre meilleur week-end, mais on est au milieu du paquet, pas encore devant. Cependant le milieu du paquet, c’est positif. Maintenant il faut continuer à progresser, à faire évoluer la voiture, à optimiser et voir où ça nous mène. »
Vous étiez très habitué à la BMW M4, est-ce que vous avez dû changer des choses, adapter votre style de pilotage ? Y a-t-il des grosses différences entre ces deux voitures ?
« Non, pas de grosses différences mais il en existe parce que chaque auto a ses caractéristiques, ses avantages et ses inconvénients. Avec la Mercedes, c’est sûr que c’est différent. Maintenant ça reste une voiture avec un moteur à l’avant, à peu près similaire dans beaucoup de choses. C’est juste qu’elle a beaucoup d’années d’existence, elle est assez « vieille » au niveau électronique. Plein de choses datent d’il y a 8 / 9 ans et les choses évoluent vite en GT3. Elle reste une auto très compétitive comme on peut le voir dans tous les championnats, c’est une très bonne voiture. Je reste confiant car c’est une voiture fiable et au Mans tout peut arriver. »

On a vu qu’en IMSA ça roule plutôt pas mal, mais en WEC c’est un peu plus compliqué. Cela vient peut-être du fait que la BoP s’ajuste au fur et à mesure des courses car la Mercedes n’avait jamais roulé en WEC ?
« Oui, c’est une toute nouvelle voiture dans le championnat. Je pense que l’ ACO fait très attention aux nouvelles voitures qui arrivent avec leurs raisons. C’est sûr qu’au début, c’était un peu plus compliqué. Ils se rendent compte qu’aujourd’hui avec les capteurs de couple, de puissance, beaucoup de choses, ce n’est pas comme à l’époque où il y avait des constructeurs qui pouvaient potentiellement jouer. Aujourd’hui, c’est différent. Je pense qu’ils s’en rendent compte et on commence à être de mieux en mieux. »
Représenter Mercedes, en plus pour un retour 26 ans plus tard au Mans est quelque chose de spécial ?
« C’est magnifique ! Mercedes a eu une histoire incroyable. Aujourd’hui, on a la déco des « Silver Arrow » de l’époque. Ça reste quelque chose de magique. C’est un clin d’œil à l’histoire des 24 Heures du Mans, à l’histoire de Mercedes. Pouvoir revenir avec cette marque, dans ces conditions, reste quelque chose d’exceptionnel. Ça n’arrive pas à tous les pilotes ni à tout le monde chaque année. Au final, il faut en profiter et essayer de faire du mieux qu’on peut. »

Qu’est-ce que vous avez travaillé sur la voiture lors de la Journée Test ?
« C’est une voiture qui n’a jamais mis les pieds sur ce circuit et ici, c’est très spécifique, avec une configuration à part. Au début, ça a surtout été de comprendre dans quelle fenêtre on allait se situer. On a eu beaucoup de tests à ce niveau là en termes d’aéro, comprendre où il faut se mettre. On est tous limités par la BoP aussi, donc on ne peut pas faire ce qu’on veut donc on a dû essayer de trouver le meilleur compromis. La piste était sale et on sait qu’on peut tirer très peu de conclusions de la Journée Test. Il ne faut donc pas s’affoler non plus. Il faut laisser les choses venir, travailler de notre côté et voir où ça nous mène après. On a aussi fait rouler les coéquipiers pour qu’ils s’habituent au circuit. Dans l’équipe, on a trois voitures, neuf pilotes. Seuls Lucas Stoltz (2018) et moi avons fait Le Mans. Tous les autres, ce sera leur première fois. On leur a laissé beaucoup de temps de roulage pour s’acclimater, comprendre les règles. Le Mans reste à part et on a quand même sept rookies. Il faut que les choses se mettent petit à petit. »
Cette voiture est certes très ancienne, mais a gagné toutes les courses de 24 Heures (Spa, Nurburgring, Daytona sauf Le Mans). Elle est extrêmement fiable. Quelles sont vos attentes pour la course ?
« Les attentes sont toujours élevées quand on vient au Mans et qu’on s’est vraiment bien préparé. On l’a dit, il y a l’histoire derrière. Maintenant, ça va dépendre de beaucoup de choses. Oui, sur une course de 24 heures, je pense que la voiture est fiable, mais il ne faudra pas faire d’erreurs, passer le moins de temps possible en pitlane, rester en piste, ne pas avoir de pénalités. Et surtout, la réalité, c’est qu’il faut avoir une voiture compétitive. Si on ne l’est pas, ça risque d’être une course assez longue. Et si on l’est, il faudra mettre toutes les choses de notre côté pour essayer d’être plus ou moins bien pour dimanche à 16 heures. »
