Dieter Gass (Cadillac) : « A partir du Mans, on a progressé et la 2e partie de saison a été meilleure ! »

Dieter Gass, team principal de Cadillac Hertz Team Jota, était présent lors de la projection du film des 24 Heures du Mans 2025 la semaine dernière au CGR du Mans. Avec deux Cadillac V-Series.R en WEC, l’équipe britannique est passée de Porsche à Cadillac et a désormais un statut « usine ». Il est revenu pour Endurance Live sur sa première saison avec la marque américaine en catégorie Hypercar, l’épreuve mancelle, la saison WEC et ses objectifs pour 2026 avec deux Jokers utilisés.

Comment avez-vous vécu vos 24 Heures du Mans 2025 ?

« C’était encore une fois une expérience pleine d’émotions. Si je viens au Mans depuis 1994, la première année avec Bugatti, c’est aussi pour retrouver ce type d’émotions incroyables. Après la « page » EB110, il y a eu Audi Sport en LMP1, Porsche en tant que client avec la 963, donc pas mal de différentes voitures au Mans, même si je ne suis pas venu tous les ans. Cette année, c’était une expérience encore différente. On savait que la voiture était vite, on l’a vu en qualif avec la pole position et la première ligne, on l’a vu aussi en course avec le meilleur tour, mais on manquait un peu de compétitivité, de vitesse de pointe. Ca a rendu la course un peu plus compliquée, mais je crois qu’on a fait une belle course. On a appris pas mal de choses, on va faire des changements pour l’année prochaine et j’espère qu’on sera mieux. »

A partir du Mans où vous avez fait la pole, ça s’est mieux passé parce qu’il y a une autre pôle à São Paulo avec la victoire. Ça a permis d’enclencher une bonne deuxième partie d’année ?

« Oui, lors de la première partie de l’année, on a passé beaucoup de temps à comprendre la voiture, l’écurie, le support apporté par General Motors parce que c’est quand même complètement différent par rapport à ce qu’on a eu chez Porsche. A partir du moment où on est arrivé au Mans, ça s’est amélioré et on a eu plutôt une bonne deuxième moitié de saison. Jusqu’à la fin, on a été là pour se battre avec Porsche et Toyota pour la deuxième place au championnat Constructeurs. Même si cela ne s’est pas terminé comme nous voulions, on va y retourner. »

Le Mans ©️ MPS Agency

En début de saison, sur un circuit comme Imola, par exemple, vous avez beaucoup souffert. Pourquoi ? Est-ce que c’est un type de circuit qui ne convient pas bien à la Cadillac ?

« Oui, on peut le dire et c’était déjà comme ça les années précédentes. On a eu du mal en termes de set-up, on roule de façon différente par rapport à ce que Ganassi Racing a fait les dernières années, mais on n’a pas trouvé la clé pour Imola. Je le répète : la collaboration avec General Motors et Cadillac en tant qu’équipe d’usine était une nouvelle aventure pour JOTA. Lors de nos réunions de l’hiver dernier au Tech Center de Cadillac, à Charlotte, nous avons constaté la forte implication du management dans le projet Hypercar. Il y avait tout à apprendre, et nous avons réalisé d’énormes progrès durant la saison»

Comment des pilotes Cadillac comme Earl Bamber et Sébastien Bourdais vous aident avec leur expérience de l’IMSA?

« C’est une chose qu’on a très bien et très clairement vu avec Porsche même si on était seulement client. On a remarqué qu’en 2023, il y avait l’IMSA d’un côté, le WEC de l’autre. En 2024, l’écurie Penske Motorsport était plus unie et on a vu comment ils ont appris de cette coopération entre les deux championnats. Pour nous, c’était notre but du début de saison d’avoir une coopération avec les écuries IMSA et nous pour aider le projet et je crois que, dans l’ensemble, aussi avec les pilotes, on a fait un bon travail. Mais il faut encore améliorer, c’est sûr. »

Le Mans ©️ MPS Agency

Sur quoi allez-vous travailler pour être encore plus performant ?

« Déjà, on utilisera deux jokers. Il y aura un concernant les freins (passage à la marque Brembo) et l’autre un nouveau aero package (les ailerons et ailettes situés à l’avant ont été supprimés.,  nouvel aileron arrière,…) où on s’est concentré surtout sur le fait d’être plus vite en ligne droite, donc moins de trainée. J’espère que la voiture sera un peu plus facile aussi dans le trafic parce que, on l’a vu cette année, quand on est devant, comme à São Paulo, c’est bien, on peut y rester. Par contre, quand on est derrière, la voiture n’était pas à l’aise dans l’air sale de la voiture devant. J’aimerais qu’avec les nouveaux aero package, on arrive à améliorer ce problème là. »

Est-ce que vous avez eu des informations de l’IMSA parce que l’auto a déjà roulé avec ce nouveau package aéro ?

« Oui et pas seulement. On a aussi fait des tests de notre côté à Aragón (Espagne) pour définir les packages. On l’a déjà vu aussi nous-mêmes, mais au final, c’est comme d’habitude, on ne saura vraiment ce que l’on a dans les mains, l’année prochaine, que quand on sera en piste avec les autres. On ne sait jamais ce que les adversaires ont fait et on ne peut pas bien simuler le trafic qu’on a dans les courses. Donc ça reste à découvrir. »

Donc des grosses ambitions pour 2026…

« Oui certainement, on essaie de s’améliorer tout le temps, c’est clair. Le grand objectif sera évidemment la course du Mans, mais on veut aussi nous progresser en championnat. »

© Courtesy of IMSA

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