Harry Tincknell a bouclé sa première saison avec l’Aston Martin Valkyrie en Hypercar. Le Britannique tire un bilan positif de l’exercice et souligne les gros progrès de la voiture qui lui donnent de l’espoir pour 2026.
On peut voir que la Valkyrie a énormément progressé entre le Qatar et Bahreïn. Comment vous l’expliquez ?
« C’est le pouvoir du temps. On a trouvé de bons réglages, solutionné les problèmes de fiabilité. De plus, il y a eu un gros travail de l’équipe. Quand je regarde en arrière, nous n’avions jamais essayé la voiture quatre, cinq ou six heures de suite. La première course était comme un programme de tests, nous étions venus pour faire du mieux possible. Mais la fiabilité et la performance n’étaient pas là. Pour moi, le progrès a été impressionnant. Ce qui m’a vraiment marqué, c’est de voir que course après course, nous sommes devenus de plus en plus performants. Dès Imola, nous avions trouvé de la fiabilité et puis le rythme n’a cessé de s’améliorer. »
Pensez vous que le programme IMSA a également aidé Aston Martin dans le développement et le progrès de cette Hypercar ?
« Bien sûr. Toute l’équipe a travaillé ensemble. On s’est en rendu compte à Imola en WEC et à Long Beach en IMSA. Être engagé dans deux programmes a vraiment été bénéfique pour le développement, notamment sur l’électronique. Donc oui, ça nous a énormément aidés. »
Est-il difficile de trouver de bons réglages sur une Hypercar qui ne possède pas de système hybride ?
« Il y a moins de systèmes sur cette voiture, c’est moins complexe, donc on peut jouer sur moins de choses. Par contre, elle est plus pure à conduire. On peut le voir sur la grille, il y a plusieurs packages ce qui prouve qu’il n’y a pas qu’une seule solution pour être devant. Plusieurs techniques marchent. Selon les circuits, la hiérarchie change. Mais c’est difficile de juger et de comparer entre deux Hypercars.
À Bahreïn, on a vu que les voitures étaient très compétitives. Pensez-vous qu’il aurait été possible de vous voir sur le podium ?
« Si on pouvait refaire la course, on ferait plusieurs choses différemment. On a été un peu trop agressifs avec les pneus. On aurait dû changer un peu notre stratégie. On s’est rendu compte que les voitures de sécurité étaient présentes, il faut aussi calquer la stratégie avec ce paramètre. Et sans elles à Bahreïn, qui sait où nous aurions pu finir ? Pour nous, c’est quand même un résultat solide, même si nous ne sommes pas sur le podium. Quand on voit où on a commencé la saison, c’est formidable. À Fuji et à Austin, le podium était aussi envisageable : ça montre notre progrès. On n’aurait jamais imaginé cela pour notre première saison, cela nous donne de la confiance, des ambitions et de l’espoir pour 2026.
Malgré une bonne fin de saison, Aston Martin n’a pas marqué beaucoup de points. Etes-vous déçu par cette statistique ?
« On y allait course par course. Il n’y a pas de quoi être déçu. Nous avons quand même terminé les 24 Heures du Mans avec les deux voitures, sans problème. Pour certains, c’était leur troisième ou quatrième saison et ils ont rencontré des soucis. C’est un gros point positif. Maintenant, on va se mettre des objectifs et envisager des podiums pour la saison prochaine. On voit que c’était possible cette saison, donc c’est positif. »
Quels sont les axes de progression pour la voiture ?
« On va continuer dans la même direction pour développer et améliorer les systèmes électroniques. Il y a déjà eu un progrès incroyable cette année. Les Hypercars sont assez lourdes et n’ont pas beaucoup d’appui, on doit se concentrer sur la maniabilité, cela nous aidera à être encore plus rapides. On va essayer différentes orientations sur les deux voitures pour voir ce qui fonctionne le mieux. Revenir sur les mêmes circuits nous permettra de comparer et ce sera bénéfique. »
Quel est votre meilleur souvenir de cette saison ?
« Austin même si on a abandonné. On est partis en tête-à-queue, il y a eu un long arrêt pour réparer. On est repartis derniers, derrière les GT3 et nous sommes parvenus à remonter à la troisième place dans des conditions difficiles. C’est la première fois qu’on pilotait la Valkyrie sous la pluie. On avait juste fait un test à Monza, juste avant Le Mans… Mais là, il y avait beaucoup d’aquaplaning. J’étais heureux de voir que nous étions forts dans ces conditions. C’était une très bonne course, mais, malheureusement, nous n’avons pas fini. »
Quel est votre point de vue sur la venue de nombreuses marques en Hypercar ?
« C’est l’âge d’or de l’endurance. La catégorie Hypercar est très compétitive et attire de nombreux constructeurs. Cela va donner un super championnat. Dans les tribunes, il y a de plus en plus de monde, c’est bien de voir ce genre de choses. »
Quel est votre programme pour 2026 ?
« Le même. Je pensais faire les 24 Heures de Daytona, mais, au final, je ferai peut-être une course similaire. Mais globalement, je vais me concentrer sur le WEC. »
Marc Parnel

