Du 26 au 28 septembre, le Fuji Speedway va accueillir la 7ᵉ manche du championnat du monde d’endurance FIA WEC. Pas une course comme les autres, puisqu’elle sera aussi la 100ᵉ de l’histoire du WEC. Juste avant la finale de Bahreïn, les enjeux s’annoncent aussi bien sportifs que symboliques.
Les 6 Heures de Fuji 2025 s’annoncent donc comme un tournant clé du championnat, entre consécration possible pour Ferrari, revanche attendue de Toyota sur ses terres et ultime chance pour Porsche et les autres outsiders de relancer le suspense avant la grande finale.
Un circuit particulier
Avec ses 4,563 km, ses 16 virages et surtout sa longue ligne droite de 1,475 km, le Fuji Speedway impose un compromis exigeant entre vitesse de pointe et efficacité en courbe. À cela s’ajoute une météo souvent imprévisible brouillard, pluie et humidité qui peuvent rebattre les cartes à tout moment et transformer la stratégie de pneus et de ravitaillement en facteur décisif. Jenson Button se réjouit de retourner dans ce lieu mythique avec Cadillac et en dit plus sur le tracé. « J’ai piloté à Fuji dans une F1, une Super GT, une Hypercar et une LMP1. C’est un circuit intéressant qui offre un peu de tout. La dernière section est délicate, le virage 3 est génial – un long virage à droite – puis on arrive à un long virage à gauche où les roues intérieures se bloquent souvent. Et puis, il y a ce freinage brutal avant l’épingle à cheveux. C’est un circuit assez difficile. »

Le titre attribué au Japon ?
Leader du championnat Constructeurs avec 65 points d’avance sur Porsche, Ferrari pourrait déjà sceller le sort du titre au Japon. Du côté des pilotes, le trio Pier Guidi-Calado-Giovinazzi (Ferrari #51) domine le classement général, mais l’équipage Ye-Kubica-Hanson et d’autres concurrents restent en embuscade. Une contre-performance de la Ferrari de tête à Fuji relancerait totalement la lutte pour la couronne mondiale.
Pendant des années, Fuji a été le fief de Toyota Gazzo Racing, le circuit appartenant au géant nippon. Les multiples champions du monde seront de retour en force sur leurs terres avec Mike Conway qui reprend le volant de la GR010 Hybrid n°7 aux côtés de Kamui Kobayashi et Nyck de Vries, après avoir manqué la dernière course au Circuit des Amériques en raison d’une fracture de la clavicule. Tout comme Kamui Kobayashi, Ryō Hirakawa bénéficiera d’un soutien massif du public japonais au volant de la Toyota n°8, dans une course qui a vu un pilote nippon s’imposer presque chaque année entre 2016 et 2023.
La seule exception remonte à l’édition 2024 lorsque Porsche Penske Motorsport a détrôné les héros locaux. Toyota aura donc à cœur de rétablir l’ordre traditionnel après n’avoir récolté qu’un seul point à Fuji l’an dernier. En face, le duo Porsche composé de Kévin Estre et Laurens Vanthoor cherchera à enchaîner une deuxième victoire consécutive, après avoir remporté leur première course de la saison au COTA. Les équipages ne seront constitués que de deux pilotes, un ajustement notable concerne la Porsche 963 n°5, si Julien Andlauer conserve son baquet, Michael Christensen sera remplacé au Japon par Mathieu Jaminet. Dans le peloton des 18 Hypercars, Stoffel Vandoorne disputera sa dernière course avec Peugeot avant de céder sa place à Théo Pourchaire pour la finale de Bahreïn. On devrait revoir le pilote Belge sous d’autres cieux. A suivre.

La FIA et l’Automobile Club de l’Ouest ont publié les valeurs de la Balance de Performance applicables aux 6 Heures de Fuji disputées ce week-end.

Manthey pour enfoncer le clou ?
En toile de fond se jouera peut être le titre LMGT3. En forme jusqu’aux 24 Heures du Mans (2e en Sarthe, 1er à Spa), Vista AF Corse (Ferrari n°21 de Hériau, Mann et Rovera) fait du sur place depuis avec deux zéros pointés. Pendant ce temps, certes la Porsche 911 GT3 R n°92 Manthey 1ST Phorm ne gagne pas, mais elle grignote point par point et possède désormais 19 unités d’avance. En cas de mauvais résultats de ses adversaires directs (ne pas oublier la Corvette n°33 TF Sport), l’équipe allemande, basée à côté du tracé du Nurbürgring, pourrait ramener une 2e couronne LMGT3 consécutive à la maison.

La Balance de Performance pour la catégorie LMGT3 a été publiée en amont de l’avant-dernière manche de la saison, programmée ce week-end à Fuji, et la Ford Mustang LMGT3 fait partie des modèles les plus concernés par ces ajustements.

Côté pilotes, le retour de Mike Conway provoque aussi un jeu de chaises musicales : José María López redescend en LMGT3 où il pilotera la Lexus RC F de l’équipe Akkodis ASP. Toujours en GT3, Racing Spirit of Léman accueille de nouveau l’Américain Anthony McIntosh, de retour après ses débuts prometteurs à São Paulo en juillet, à la place de Derek Deboer. Les espoirs nationaux reposeront toutefois sur Marino Sato (United Autosports), victorieux pour la première fois en FIA WEC au Texas il y a quelques semaines.
Disputer la 100ᵉ course du WEC confère à Fuji une dimension particulière : le vainqueur entrera non seulement dans l’histoire de la saison, mais aussi dans celle du championnat. Cette manche servira également de répétition générale avant Bahreïn, ultime rendez-vous de l’année.
Statistiques & faits marquants
- 100ᵉ course du FIA WEC depuis 2012.
- 13 constructeurs engagés en 2025, 36 voitures au départ à Fuji.
- Longueur du circuit : 4,563 km deuxième plus court tracé du calendrier après Interlagos.
- 1,475 km pour la ligne droite des stands, l’une des plus longues du championnat.
- 16 virages : 10 à droite, 6 à gauche.
- Toyota : 9 victoires sur les 11 dernières éditions des 6 Heures de Fuji.
- Dernière victoire non-Toyota : Porsche en 2015 puis 2024.
- Conditions météo : pluie présente dans près d’1 édition sur 3, souvent facteur décisif.
- Calendrier 2025 : Fuji est la 7ᵉ manche sur 8, juste avant la finale de Bahreïn.

Les 6 Heures de Fuji 2025 s’annoncent donc comme un tournant clé du championnat, entre consécration possible pour Ferrari, revanche attendue de Toyota sur ses terres et ultime chance pour Porsche et les autres outsiders de relancer le suspense avant la grande finale.
La liste des engagés aux 6 Heures de Fuji 2025.
