Endurance Live a décidé de créer une nouvelle rubrique : qui es tu ? A travers les différents portraits que nous allons vous proposer, vous allez apprendre à connaitre certains acteurs WEC et ELMS qui mérite le détour ou qui sont des futurs stars en devenir. Commençons par Simon Mann qui roule en WEC depuis quatre ans maintenant (cette année avec Vista AF Corse sur la Ferrari 296 GT3 n°21) mais qui ne fait pas partie des pilotes les plus connus du paddock. L’homme qui court sous licence américaine a partout un parcours atypique de par ses choix de championnats mais aussi par sa grande taille, 1.91m.
La première chose qui interpelle quand on rencontre Simon Mann pour la première fois est sa parfaite maitrise du français. « J’ai mon père qui est français / anglais, je suis né à Paris et ai fait presque toute ma vie en Suisse, à Lausanne. » Mann est peut être un nom de famille qui vous interpelle, en effet Simon découle d’une longue famille de passionnés d’endurance et de pilotes ayant couru au Mans. « Mon père a beaucoup couru. Il a roulé aux 24 Heures du Mans et disputé le Blancpain. » En effet, Peter Mann a disputé les 24 Heures en 2014 et 2015 sur une Ferrari 458 Italia alignée par AF Corse (5e GTE Am la 2e année). Mieux, son arrière-grand-père, Pierre Louis-Dreyfus compte 11 participations au Mans de 1931 à 1955. Il a fini 2e en 1935 sur une Alfa Roméo 8C) avec Henri Stoffel. « Mon arrière grand-père a fait Le Mans, mon père a fait Le Mans et maintenant, je suis aussi au Mans. C’est une vraie historie de famille! »

Alors avec une telle famille comment éviter de faire du sport auto ? Pourtant ce ne fut pas aussi évident que cela n’y parait. « Mon père a donc beaucoup couru, j’étais toujours un peu dans le monde du sport auto, mais l’envie de conduire est venue assez tard. Ce n’est pas quelque chose que je me suis à l’âge de10 ans, 12 ans : « J’ai tellement envie de faire ça. » C’est venu plus tard en fait. « J’ai un parcours un peu différent des autres pilotes. J’ai fait du karting, mais de location, deux ou trois journées à Bourg-en-Bresse, mais je n’ai jamais fait de compet. J’aurais peut-être dû jouer au basketball (rires) parce que je suis beaucoup trop grand pour être un pilote, ça n’a pas aidé. Je n’ai donc pas fait beaucoup de kart, pas fait de monoplace non plus. J’ai fait une journée de Formule 4 pour ma licence à l’âge de 17 ans, donc assez tard, mais c’était un peu chaud parce que j’ai des grands pieds donc j’accélérais avec le pied un peu en diagonale. Quand je freinais, je touchais l’embrayage et c’est le « cirque ». Je n’ai plus refait de journée monoplace parce qu’honnêtement, ça ne valait pas la peine, j’étais super mal assis. »
Pourtant l’envie de piloter est là, mais ce ne sera pas une monoplace. L’option GT se dessine alors et un événement va tout faire basculer. « Une fois ma licence en poche, on a regardé pour faire quelques journées dans une Lotus Elise. La première que j’ai faite était avec Stéphane Ortelli comme coach au Grand Sambuc dans le Sud (prés d’Aix en Provence). Je me suis éclaté, Stéphane était super. Après, j’ai fait une journée en Porsche GT4 aussi, j’étais bien assis, c’était beaucoup mieux que la Formule 4. »
Après ça, la compétition qui coule dans ses veines s’est faite de plus en plus présente. « J’ai fait deux ou trois courses avec mon père dans une GT3 en Blancpain. Je suis passé de la Lotus, Porsche GT4, à la GT3. Puis j’ai disputé des petites courses en Italie toujours avec mon père et avec son coéquipier de l’époque, Matteo Cressoni. C’était bien parti, je m’amusais bien et j’ai commencé à disputer le GT italien avec Matteo en 2019, 2020 et 2021 déjà avec AF Corse et Ferrari. Ça s’est bien passé en Pro-Am avec Matteo, on a gagné deux fois le sprint, une fois l’endurance. Il m’a beaucoup aidé à grandir dans mon pilotage. »

Ensuite d’autres courses et championnats vont s’enchainer et un changement de coéquipier va le faire changer de dimension. « J’ai disputé pour la première fois les 24 Heures de Daytona avec Matteo en 2021. Ça s’est super bien passé, juste à la fin, on a eu un contact avec une Mercedes alors qu’on était en tête de course. J’ai commencé à rouler régulièrement aux États-Unis et en 2022, j’ai été associé à Christoph Ulrich et Toni Vilander en WEC, j’ai d’ailleurs fait mes premières 24 Heures du Mans avec eux (Ferrari 488 GTE Evo, 8e en GTE Am). Avec Toni, j’ai beaucoup appris, il a une expérience énorme, c’est un type super sympa. Entre lui, l’équipe AF et tout l’environnement, j’ai beaucoup appris dans mon pilotage, mais aussi en dehors de la voiture, à la comprendre, etc… »

« En 2023, j’ai roulé avec Constantini et Ulysse De Pauw puis ils ont changé le trio et j’ai été associé à Julien Piguet. J’ai fait Le Mans avec lui et Ulysse en 2023 mais malheureusement, on n’a pas fini la course (sortie de piste après le Dunlop à la 2e heure, contact avec la Cadillac de Sébastien Bourdais). »


A suivre…