Olivier Jansonnie (Peugeot) : « Notre préparation pour Le Mans dure depuis très longtemps ! »

Olivier Jansonnie , le directeur technique de Peugeot Sport, aborde Spa et surtout les 24 Heures du Mans en ayant le sentiment du travail accompli. De nombreux tests ont été faits et les choses semblent prêtes chez le constructeur français. Maintenant, c’est le verdict de la course qui dira si cela porte ses fruits. Endurance Live a pu le rencontrer à Spa…

Quel bilan tirez-vous des deux premières courses WEC sur des circuits très différents l’un de l’autre ?

« Au Qatar, on fait une course d’un assez bon niveau en termes d’opération par rapport au niveau de la voiture. Imola, on est moins content de ce qu’on a fait, on avait moyen de faire mieux en Italie. Il faut aussi un peu de réussite et on n’en a pas eu beaucoup avec des Safety Car à des moments qui ne nous arrangeaient pas. Il y a aussi le fait que le niveau maintenant est super élevé. En fin d’année dernière, on avait moyen de faire des coups de stratégie, des trucs qui permettaient de valoriser un peu mieux nos courses. Maintenant, on voit clairement que le niveau en exploitation, en stratégie est monté d’un coup depuis Qatar. Il y a moins d’erreurs faites par les équipes en général, tout le monde fait assez bien le boulot, du coup c‘est plus dur de faire la différence. En plus, à Imola, il est difficile de dépasser, la moindre position perdue est impossible à rattraper. A Spa, on va revenir sur une course qui va être un peu plus standard des courses WEC, que tout le monde connait bien. »

Comment abordez-vous Le Mans ?

« Ca va être la troisième fois, on commence à appréhender le truc un peu différemment. On n’était pas très contents de notre course l’an dernier, on a le souvenir un peu encore en travers, on n’a pas fait une très bonne course non plus. Ca nous garde un peu sous pression, c’est plutôt bien. On sait aussi que la fiabilité va être un élément majeur comme chaque année. On a roulé pendant l’hiver, on pense avoir résolu des problèmes, on est plutôt fiables actuellement. Cependant, on sait que ça tient quand même à un fil, ce n’est pas quelque chose forcément d’acquis, on va être concentré là-dessus. »

©️MPS Agency

Préparez-vous Le Mans à travers Spa ?

« On prend les challenges les uns après les autres et là on est vraiment centré sur Spa. La préparation du Mans est quelque chose qui dure depuis très longtemps, qui a commencé pour nous depuis le mois de décembre. Les premières endurances de préparation pour aussi fiabiliser la voiture avant Le Mans. On a choisi de faire ça pour être prêt assez tôt et finalement, pour un peu, se concentrer sur la saison de WEC aussi indépendamment de la préparation du Mans. Donc on a roulé un petit peu différemment cette année par rapport à l’année dernière, avec plus de performance et moins d’endurance. A Spa, on a réussi à faire une journée d’essai avant la course qui a été bonne et avec une météo qui devrait ressembler à celle que l’on devrait avoir samedi. »

Est-ce que la course de Spa est toujours une préparation pour le Mans, comme ça pouvait être le cas dans le passé, avec l’installation des kits Le Mans ?

« Il n’y a plus de kit Le Mans, il y a une homologation qui est la même, il s’agit de la même voiture qui fait toute la saison. Ce sur quoi tu peux jouer, c’est le niveau d’appui, dans une fenêtre assez étroite. Après, ce qui est vrai, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de circuits, quand même, peut être Fuji, où on va rouler faible charge et faible traînée, à part le Mans. Ici, à Spa, on peut le faire, ça peut effectivement être une solution. »

©️ racingshoots - Willy Chanteloup

Continuez-vous toujours de faire progresser la 9X8 ?

« On trouve des choses sur la voiture, c’est sûr. Après, tout le monde progresse aussi. On a des choses qu’on fait beaucoup mieux qu’avant, des choses qu’on comprend qu’on n’avait pas vu auparavant. Quand on tombait dessus avant, c’était un peu par hasard, maintenant, on sait pourquoi. La voiture est la même physiquement, puisque homologuée. C’est vraiment la façon que l’on a de l’utiliser, et surtout de l’optimiser à chaque moment. C’est de la course, avec les conditions de piste qui changent, des pneus qui changent, une météo qui change, ce genre de choses. »

Spa devrait être mieux en termes de résultats ?

« C’est un circuit où c’est quand même plus facile de jauger. A partir du moment où tu as du rythme, tu es capable de dépasser, ce qui n’est pas le cas à Imola, où tu peux rester coincé derrière une autre auto pendant très longtemps. Je pense que la situation sera plus claire après le week-end. Aujourd’hui, il y a le différentiel de performance qui n’est pas facile à combler. Les équipes qui sont devant bossent très bien, ont des voitures très performantes et on est tous plus ou moins homologués. C’est normal qu’on ne crée pas des écarts à la course monstrueux. »

©️ racingshoots - Willy Chanteloup

Comment s’intègre Malthe Jakobsen au sein des équipages ?

«  On est toujours très positive sur son démarrage avec nous. Qatar a été un peu dur parce que le circuit est un peu compliqué, la gestion pneumatique a été complexe et il a un peu l’expérience. Imola, très clairement, on a vu qu’il était dedans, en rythme, il fait une manœuvre sur une Porsche où il suit une Toyota dans un autre endroit, il fallait vraiment oser. Au-delà de l’expérience de la voiture, il fait de la course depuis un moment quand même, avec pas mal de LMP2 où il y a beaucoup de bagarres, et même s’il est jeune. Son intégration au sein de l’équipe est très bonne. Humainement, la relation avec l’équipe, avec les ingénieurs est top, Malthe a beaucoup d’humilité. Ce n’est pas simple de rentrer comme ça, dans une équipe où il est le seul à arriver cette année, dans une groupe où il y a 5 autres Platinium avec des gens qui ont roulé au plus haut niveau du sport, ce n’est pas forcément simple. Du coup, il le fait très bien et a vraiment la bonne approche. »

©️MPS Agency

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