Reshad de Gerus a connu les montagnes russes cet hiver. Après une belle saison avec IDEC Sport, il n’a pas été reconduit et a trouvé refuge chez Duqueine Team. Malheureusement, l’équipe du Gard n’a pas été retenue aux 24 Heures du Mans. Il a alors fallu trouver un baquet pour Le Mans et cela a été confirmé aujourd’hui : ce sera avec Iron Lynx (Oreca 07 n°9). Au Castellet, Reshad s’est confié à Endurance.Live.
Comment se sont faits les contacts avec Iron Lynx ?
« Ce sont des gens avec qui j’étais déjà en discussion depuis des années, depuis que j’ai commencé à rouler en prototype avec Giacomo Piccini. C’était en 2022 quand ils ont fait le programme avec PREMA, mais on n’a jamais trouvé d’occasion réelle de pouvoir travailler ensemble. Cette année, on savait qu’ils allaient avoir besoin de quelqu’un pour remplacer de Mattéo Cairoli qui roule sur la Mercedes engagée en WEC et donc au Mans. Pour un pilote comme moi qui cherchait un baquet, c’était très intéressant. Mon manager est rentré en contact avec eux et ça s’est fait assez rapidement. C’est vraiment top, franchement, super d’avoir la confiance d’une équipe comme ça et de pouvoir remplacer un pilote officiel. Ca montre l’importance et la confiance qu’ils m’apportent dans ce projet. Ca va être ma quatrième participation au Mans, l’année dernière on a fait un podium (3e avec IDEC), donc j’aurais été frustré de ne pas y être en juin, ça c’est sûr ! »
Vos deux coéquipiers, Jonas Ried et Macéo Capietto, les connaissez-vous ?
« Pas beaucoup, avec Jonas, on fait l’ELMS ensemble, mais on n’a jamais vraiment eu l’occasion d’échanger plus que ça. Et Macéo, c’est pareil. Il est un peu plus jeune que moi, on n’a jamais été dans les mêmes catégories, mais je suivais ses performances quand il roulait en Formule 4, en Formule Renault et depuis l’année dernière en ELMS. Il se débrouille super bien, c’est un super pilote, un des meilleurs silver de la grille. Sur le plan sportif, ce sont de très bons pilotes, et je pense que ça va être génial de pouvoir rouler avec eux, sachant que qu’on devrait être le trio le plus jeune aux 24 Heures du Mans, alors que je n’ai que 21 ans. »
Encore une fois, le plateau LMP2 au Mans est énorme…
« C’est une très bonne chose. Je mets la barre très haute, pour moi, mon objectif est d’arriver en Hypercar, il faut donc que je me comporte comme un pilote professionnel et que je prenne les choses en main quand il le faut. Donc déjà, l’ELMS est extrêmement relevé, on le voit cette année avec un plateau de fou. Depuis ces quatre dernières années, ça ne fait qu’augmenter. Il y a plus de voitures avec quasiment au moins un pilote officiel dans chacune, c’est assez impressionnant. Evidemment, au Mans, il y a toujours ces pilotes qui veulent faire leur place en Hypercar, des gens qui viennent probablement des États-Unis, ou autre, avec un niveau de dingue, donc ça va vraiment être un gros challenge. Et comme d’habitude, Le Mans est le rendez-vous de l’année pour tout le monde. C’est là où on veut bien faire, se faire remarquer. »
Le Mans, c’est la vitrine, là où sont les constructeurs et il y en a trois qui vont arriver…
« Totalement. Dans les carrières, il faut toujours être là au bon moment, au bon endroit. Donc si vous arrivez à briller Mans… mais il faut le faire. Je suis sur une bonne lancée par rapport à l’année dernière et 2025 est déterminante pour moi, pour mon avenir, donc c’est bien de me retrouver dans une voiture aussi compétitive au Mans. Je sais que si je fais une bonne performance, ça viendra par la suite. J’ai hâte d’y être ! »
Votre programme avec Duqueine en ELMS a commencé avec une belle pole position. La saison commence très bien…
« Absolument, on fait un très bon début de saison. On a énormément travaillé durant l’hiver pour arriver dans les meilleures conditions possibles pour la première course. On savait qu’on devait construire notre performance petit à petit. Au final, à Barcelone, on a tellement bien bossé qu’on a réussi à être en capacité de se battre pour la pole position et on a réussi tous ensemble. Je suis extrêmement content et fier de contribuer à ça parce que je suis là aussi pour ça : aider l’équipe à se développer, ça fait partie du projet. On bosse comme des fous, on est tous dévoués à ça. Le fait de ne pas être sélectionné pour les 24 Heures du Mans nous a poussés à travailler encore plus pour montrer qu’on avait les capacités et la légitimité d’y être. Un peu dommage la course de Barcelone s’arrête à cause d’un problème mécanique (boîte de vitesses). Mais la performance était là. Le plus important sera de rester aux avant-postes car le niveau est tellement élevé et que tout se joue à pas grand-chose. Je pense que le championnat va être assez mouvementé jusqu’à la fin. »
