IDEC Sport roulait à domicile lors de la deuxième manche de l’European Le Mans Series : les 4 Heures du Castellet. Avec deux Oreca engagées, les fortunes ont été diverses, mais une victoire est venue clôturer le meeting avant de basculer sur les 24 Heures du Mans.
Deux courses bien distinctes ont eu lieu pour les deux Oreca. Pour l’une tout a souri, pour l’autre, ce fut le cauchemar. Sur la #18 IDEC Sport / Genesis Magna Racing, Mathys Jaubert a d’abord obtenu la quatrième position lors des qualifications. Après un beau relais de Jamie Chadwick, mais compliqué sous la pluie, Dani Juncadella a réalisé un relais solide et remonte dans le peloton jusqu’à évoluer en seconde position au moment de donner la voiture à Mathys Jaubert. Le Français récupère assez vite la première place et fait cavalier seul en tête de la course. « Ca a été une course assez facile pour moi, mes coéquipiers m’ont donné la voiture dans les conditions tout simplement parfaites » avouele jeune tricolore à Endurance Live. « J’ai été devant avec une voiture qui était propre, avec des pneus propres, et j’avais juste à garder la tête de course dans de belles conditions. J’ai eu quelques soucis avec la radio, des refus de boîte de vitesse, de downshift, mais la voiture était parfaite. »
A la fin, il y a eu James Allen qui remontait un peu sur Mathys avec son Oreca n°27 Nielsen Racing, dans les cinq derniers tours. Mais il a su résister à l’ancien champion ELMS. « J’ai poussé un peu plus et puis on est allé chercher cette victoire. Je tiens à souligner le travail de mes coéquipiers. Jamie a fait un relais fantastique, elle a eu un gros moment chaud au premier tour où elle a bien sauvé la voiture et puis après elle a été super rapide, dans le rythme des autres pilotes, principalement des Gold. Dani a fait du super travail et m’a passé la voiture dans les conditions parfaites. »
Au final, le jeune pilote IDEC Sport réalise une prestation parfaite et passe la ligne d’arrivée en première position. L’équipage de la #18 s’impose donc pour la deuxième fois en deux courses (en LMP2) et possède déjà 23 points d’avance au championnat sur son dauphin. « Sur la #18, ils ont déroulé une course parfaite » avoue Nicolas Minassian, le directeur sportif. « Il y a eu zéro accrochage. Jamie a exécuté ses deux premiers relais parfaitement. Elle s’est bien accrochée dans les conditions difficiles. Dani, pareil, il est monté, a fait ses deux runs, il a remonté la voiture au classement et Mathys a fini le boulot vraiment propre. Il a bien géré son trafic. »
Sur la #28, ce ne fut pas une course facile. Paul-Loup Chatin a d’abord décroché la 7ème place en qualifications. Dès le premier virage en course, Paul Lafargue se fait harponner et se retrouve en tête à queue. Le Français repart en dernière position. Peu de temps après que le peloton de 44 voitures se soit élancé, la pluie revient, la piste devient vite glissante et la safety car fait son apparition. Paul-Loup Chatin relaye Paul Lafargue puis c’est au tour de Job Van Uitert. Malheureusement, alors qu’il reste un peu plus d’1h20 de course, le Néerlandais est victime d’un accrochage (poussé par l’Inter Europol n°34) et se retrouve dans la barrière de pneus. Job doit attendre les commissaires de piste pour être décoincé. Le bloc avant est très endommagé. Job réussit à ramener malgré tout la voiture aux stands et les mécaniciens réussissent à la faire repartir. Mais une pénalité de 3 minutes (pour être rentré dans les stands sous régime de safety car) vient définitivement achever une course bien compliquée.
« On vient de réaliser une belle semaine, difficile à certains moments. Parce qu’on a eu beaucoup de travail à faire sur la #28 avec certains petits problèmes, mais bon, j’ai vu une équipe soudée » constate Nicolas Minassian, évidemment déçu pour sa n°28 qui avait déjà connu un Barcelone compliqué. « Une équipe qui a fait un très beau travail, rapide, efficace et une voiture très rapide en qualification. On n’a pas trop vu le potentiel de la #28 mais en course, on a bien vu qu’elle avait une bonne vitesse de pointe, qui était parmi les meilleures, donc Paul, Paul-Loup et Job, ont fait un super boulot. C’est juste dommage de subir les faits de course qui font que tu te retrouves dans des situations difficiles. Paul s’est fait accrocher par Maldonado sur la United et il s’est tout de suite retrouvé derrière, dans des conditions de piste compliquées, et ça a déterminé le scénario de la course. Le problème c’est qu’ensuite on est toujours en train d’essayer de remonter et de prendre un peu plus de risques automatiquement. Mais bon, le point positif c’est que la voiture a été compétitive. Les pilotes n’ont rien lâché. Il ne manque qu’un peu de réussite pour avoir des bons résultats sur cette voiture. »
Nicolas Minassian était évidemment partagé entre la victoire de sa n°18 et la difficile course de sa n°28. Pour la première fois (depuis très longtemps), IDEC Sport a deux autos en ELMS et les avoir qui performent en même temps n’est pas chose aisée. « Gagner au général, c’est encore mieux que ce qu’on avait fait à Barcelone, donc je suis je suis très heureux pour toute l’équipe, très heureux pour les pilotes, très heureux pour le partenaire qu’on a. Première année ensemble, et on montre qu’on sait faire rouler deux voitures. On sait grandir, on sait exécuter comme il faut. La prochaine étape c’est le week-end parfait avec les deux voitures aux avant-postes et je suis sûr que ça viendra un moment ou un autre. Donc on est en tête du championnat. Avec 23 points d’avance. »
Mais avant de penser à Imola début juillet, il va y avoir une belle parenthèse : les 24 Heures du Mans. « Prochaine course le Mans » commente Mathys Jaubert, des étoiles plein les yeux. « Deux sur deux en ELMS. C’est vrai, on est l’équipe à battre en ce moment, mais je ne suis pas tout seul dans le team. En plus, en Sarthe, on aura André (Lotterer) dans la voiture (à la place de Dani Juncadella), ça risque de donner de bonnes choses et je vais beaucoup apprendre. J’ai hâte d’être premièrement à la qualif qui va être un premier enjeu et puis je suis impatient de participer à cette course. »
Afin de préparer au mieux la course mancelle, IDEC Sport roule ce mardi et ce mercredi sur le Circuit du Castellet avec les deux autos en mode Le Mans avec le kit aéro LM, une puissance réduite et un peu de poids. Patrice Lafargue, aux anges dimanche pour son écurie créée il y a dix ans, a déjà basculé en mode Sarthe. « Maintenant j’ai envie de penser au Mans. C’est la course de l’année, on le sait, et on va la préparer dès mardi. » Même son de cloche au niveau de Nicolas Minassian. « On va continuer sur cette dynamique, s’accrocher, et faire une bonne préparation avant Le Mans. Il y a Sebastian Alvarez qui nous rejoint pour les 24 Heures du Mans, il y a André Lotterer, donc on va attaquer des essais de deux jours. On va préparer les pilotes, l’équipe, les autos et puis on va arriver au Mans le plus fort possible. »
Il faut se rappeler que l’équipe varoise a signé son tout premier podium au Mans en 2024 avec une 3e place en LMP2. En attendant mieux ?