Julien Andlauer a connu une première manche WEC compliquée au Qatar ponctuée par une 10e place. Le tout nouveau membre de l’équipe Porsche Penske Motorsport est revenu sur sa course pour EnduranceLive. Il parle aussi de son programme de pilote usine et ses principaux objectifs pour l’année 2025.
Julien, comment s’est dérouler votre course au 1812Km du Qatar
« Le prologue s’est globalement bien passé, avec une intégration rapide au sein de l’équipe. Nous avons pu travailler efficacement, même si nous n’en sommes pas ressortis avec une grande confiance quant à l’équilibre de la voiture ou à notre performance générale. Il est vite apparu que nous n’étions pas en mesure de viser un top 5 ou un podium. Cependant, durant les essais, nous avons affiné les réglages pour tirer le meilleur parti du package dont nous disposions.
Pour la course, étant donné notre manque de performance, notre priorité était de réaliser un départ propre. Malheureusement, cela ne s’est pas passé comme prévu, j’ai subi une crevaison dès mon premier relais à cause de débris sur la piste, ce qui nous a fait perdre beaucoup de temps. Un Virtual Safety Car nous a permis de revenir, mais un problème mécanique nous a ensuite contraints à un arrêt prolongé, nous faisant perdre une minute et un tour. Nous avons réussi à le récupérer, mais nous étions trop loin pour viser mieux. Finalement, nous sommes remontés jusqu’à la dixième place, marquant deux points. L’objectif était avant tout d’effectuer une course propre, d’aller au bout, de prendre des points et de travailler la stratégie ainsi que la communication interne pour renforcer notre cohésion en équipe. »
Maintenant que vous êtes pilote usine Porsche, avez vous un programme plus dense qu’auparavant ?
« Mon programme principal reste le WEC, mais en dehors de cela, mon calendrier sera beaucoup plus léger en termes de courses. L’accent étant mis sur le WEC, il y aura davantage de journées dédiées aux simulateurs, aux roll-outs, aux réunions et aux tests. Concernant le GT, le programme est cours de validation, mais je devrais probablement rouler aux 24 Heures du Nurbürgring. Cette année, l’approche restera la même : une fois le casque enfilé et installé dans la voiture, l’objectif est de donner 100%. Toutefois, il est important de garder de la lucidité. Se battre à fond à chaque instant n’est pas toujours bénéfique. Parfois, il faut savoir lever le pied pour sécuriser des points et éviter de prendre des risques inutiles. Sur un week-end comme celui-ci où la performance n’était pas au rendez-vous, l’essentiel était d’optimiser l’exécution, la stratégie et d’éviter les erreurs pour grappiller des positions intelligemment. »
La cohabitation avec vos nouveaux équipiers se passe bien ?
« Elle se déroule très bien. Travailler avec Mathieu (Jaminet) et Michael (Christensen) est un vrai plaisir, c’est un changement appréciable. Ces dernières années, j’ai surtout évolué dans des équipages Pro-Am, donc avoir deux pilotes de haut niveau à mes côtés me permet de progresser plus rapidement. De plus, le travail effectué en dehors de la voiture est tout aussi efficace, ce qui nous aide à avancer ensemble de manière constructive. »
Vous avez connu un début d’année assez dense entre Daytona, l’Asian le Mans Séries et la première course en WEC !
« Daytona et l’Asian Le Mans Séries n’étaient pas initialement prévus, tout s’est organisé à la dernière minute. Pour Daytona, je devais seulement être pilote de réserve, mais Christian Reid (Proton) a réussi à convaincre Porsche de me laisser participer sous certaines conditions. C’était une situation particulière, car cela signifiait rouler contre mon équipe, contre Porsche Penske. Quant à l’Asian Le Mans Séries, c’était une belle opportunité d’accumuler plus de temps de roulage. C’est un championnat que j’apprécie particulièrement, avec une LMP2 que j’aime piloter. »
Vous avez été́ élu révélation de l’année 2024 en WEC. Maintenant quel est votre objectif ?
« Je suis présent dans le championnat depuis 2018 et c’est toujours une satisfaction de recevoir cette nomination. 2024 a été une année clé en termes d’apprentissage et de performances dans cette nouvelle catégorie. Cette saison, l’objectif est de performer rapidement avec l’équipe et d’exécuter notre travail de la meilleure manière possible pour obtenir des résultats. Concernant le championnat, nous avons peut-être une carte à jouer, mais il faut garder en tête que je suis nouveau dans l’équipe, tout comme notre ingénieur, et que notre groupe est encore en phase de rodage, contrairement à celui de la voiture #6, par exemple. L’essentiel sera donc de bien nous préparer et d’exécuter nos plans avec rigueur. Chaque point sera précieux et nous saisirons toutes les opportunités pour viser des podiums et des victoires. Mais Le Mans pourrait bien être notre grande cible de l’année. »
