Pilote de l’équipe Iron Dames en ELMS, Sarah Bovy dresse le bilan de sa saison 2025, entre victoires, challenges et nouvelles responsabilités. Elle revient également sur son expérience au Mans, son implication médiatique avec Auto Moto et ses ambitions pour 2026.
Sarah comment jugez vous votre saison 2025 sur le plan personnel ?
« En ELMS, ça a été un peu un, un roller coaster, comme on dit en anglais, des montagnes russes. Ça a commencé très fort avec la victoire à Barcelone. Et puis ensuite, on a vraiment essayé de se, se maintenir dans le, dans la course pour le titre. Il y a eu de très bonnes choses cette saison. Il y a eu des choses un peu plus compliquées, des courses plus difficiles. C’est un championnat très serré. Il y a encore, je pense, sept ou huit voitures qui sont dans la course pour le titre à la dernière course de la saison. Après, dans l’ensemble, c’était plutôt une saison positive pour moi. C’était aussi ma première saison en tant que Silver, en tant que pilote semi-pro. Forcément, j’avais quand même un enjeu de faire le step nécessaire pour qu’on reste compétitif dans le nouveau line-up. Mais dans l’ensemble, on a fait du bon boulot. On n’a pas toujours eu la petite touche de succès. On a été beaucoup sur des courses où on était en bagarre pour le podium, et puis il y a un truc qui se passe : il y a une pénalité, une petite erreur… Parfois, c’est juste un safety car qui sort au mauvais moment. Ce n’est pas toujours lié à ce qu’on fait. Mais dans l’ensemble, je crois qu’on a quand même fait une belle saison. D’ailleurs, c’est pour ça qu’on est toujours en bagarre pour le titre. Ce que j’espère, c’est que ça va se terminer sur un haut. Mathématiquement, c’est encore possible d’être championne. On n’a pas complètement notre destin en main, parce que même si on fait la pole demain, même si on gagnait la course, on pourrait revenir que deuxième du championnat. Mais si la voiture qui est en tête fait une mauvaise course et qu’on fait une très, très bonne performance, c’est encore possible. »
Pour vous, qu’est-ce qui fait la force de votre trio ?
« Je pense que ce qui fait la force de notre trio, déjà, c’est la continuité, même si, effectivement, avec Célia, c’est une nouvelle bronze qui arrive dans le line-up et que moi, j’évolue vers le Silver.Là, on voit que la filière Iron Dames fonctionne. On se connaît. Avec Michi, on roule quand même depuis cinq saisons ensemble. Célia faisait déjà partie du programme l’année dernière et elle évolue vers un rôle de bronze. Il y a une vraie cohésion d’équipe. Souvent, s’il y a un week-end où quelqu’un est en difficulté, il y a un pilote qui dit : ‘Écoutez, je peux donner mes tours à celle qui a plus de mal.’ Ce genre de solidarité est rare en sport automobile, et je crois que c’est un de nos points forts. Il y a aussi une homogénéité dans les équipages. Peu importe le circuit, qu’il convienne mieux ou moins à la voiture ou au pilote, on arrive toujours à se hisser autour du top cinq, du podium, même si malheureusement on ne termine pas toujours là où on sait que l’on a la performance pour le faire. »

Au Mans, vous avez été rappelée suite à la blessure de Michelle Gatting. Votre expérience vous a-t-elle permis de mieux gérer la situation ?
« oui, c’est sûr. Après, je crois aussi qu’il y a un avantage à être appelée en dernière minute, c’est qu’on n’a pas toute cette pression qui se construit pendant les semaines qui précèdent cette course-là. Donc moi, je suis vraiment arrivée un peu sur un petit nuage quoi. Je suis pas du tout arrivée avec cette espèce d’enclume de : waouh, je me suis préparée toute l’année pour cette course, j’ai le stress de bien faire, etc. Non, moi, je suis arrivée un peu en mode : au final, je peux pas vraiment mal faire. Ce qu’on attend de moi, c’est juste de faire mon boulot. Je sais dans quel rythme je suis au Mans. Je sais que j’arrive un petit peu en dernière minute et qu’on n’attend pas de moi que j’arrive et que je sois le leader de l’équipe. On me demande pas de remplacer Michelle, on me demande juste de venir et de faire le meilleur boulot que je puisse faire. Et au final, j’étais tellement heureuse d’être là que c’est ce que j’ai fait. Je me suis concentrée sur moi-même. J’ai eu le support de Raël et Célia pour bien m’intégrer dans l’équipe et tout. La chance de travailler avec un team comme Manthey, c’était assez dingue. Donc au final, c’est ça qui m’a aidée à gérer la situation. Mais je n’avais pas une énorme pression en arrivant. Moi, j’étais plutôt relax quoi. »
Depuis quelque temps que vous êtes chez AutoMoto sur TF1, comment est arrivée cette opportunité ?
» Oui, c’est vrai, l’aventure Auto Moto qui commence, c’est assez sympa pour une fan de l’émission comme je suis. Je pense que ça part un petit peu… Déjà, ils sont venus plusieurs fois nous suivre sur des courses, notamment ici, la toute première fois quand on a gagné en 2022, je crois. Donc, on se connaissait un petit peu avec l’émission. Il se trouve que quand ils sont venus pour le Wake à Spa cette année, j’ai pris Romain avec moi pour un hot laps. Je lui ai fait faire un tour du circuit un peu en attaquant avec une Porsche GT4. Et comme il y avait beaucoup de bruit et que j’avais un micro, je me suis dit : OK, je vais commenter le tour parce que comme ça, c’est difficile de se parler avec son passager. Et en fait, quand ils ont regardé les rushs le soir même, ils m’ont dit… Ils sont venus me voir le lendemain en mode : ‘ » Mais Sarah, tu fais ça bien. Comment ça se fait que tu n’as jamais fait des essais pour nous » Vous ne m’avez jamais demandé. Donc, ça s’est mis un peu comme ça, naturellement. Moi, j’aime bien. J’avais déjà un petit peu fait des choses dans les médias. J’avais déjà un petit peu animé une chaîne YouTube, des choses comme ça. Donc, j’aime bien partager ma passion pour l’automobile en général avec les gens et tout ça. Donc, quand ils m’ont demandé si j’étais partante pour devenir leur pilote de test, évidemment, j’ai sauté sur l’opportunité. »
Quel sera votre programme pour 2026 ?
« C’est encore un peu tôt pour le dire. Il y a beaucoup de discussions en cours. Ce que je peux dire, c’est que mon intention est de rester derrière un volant le plus possible, d’être sur de beaux championnats et de continuer à faire briller les couleurs des Iron Dames dans tout ce que je pourrai conduire. »
