Nick Yelloly est l’homme en forme des deux côtés de l’Atlantique que ce soit en ELMS avec Inter Europol Competition, avec qui il va jouer le titre, sa victoire au Mans ou avec Acura en IMSA. Alors que Petit Le Mans et la finale ELMS se profilent, le pilote britannique s’est confié à Endurance Live sur ses succès et ses objectifs à venir…
Pourquoi avoir signé pour toute une saison en ELMS ?
« L’année dernière, j’avais participé à quelques manches, les trois dernières pour être précis. C’était ma première expérience en LMP2 avec cette configuration, et j’ai beaucoup aimé. La voiture est très agréable à piloter et cela me permet de rester affûté pour les courses IMSA. Quand l’opportunité de rejoindre l’une des meilleures équipes s’est présentée, cela a été une évidence. Je voulais aussi participer au Mans. C’était donc la bonne décision, et je prends beaucoup de plaisir à piloter cette voiture. »
De plus, vous êtes actuellement bien placé au championnat…
« Je crois que nous sommes troisièmes (avec Jakub Smiechowski et Tom Dillmann, à 7 points de VDS Panis Racing), mais je ne regarde jamais vraiment le classement pour être honnête. Nous n’avons eu qu’un seul mauvais résultat avec un abandon à Barcelone, sinon nous aurions pu être en tête. L’important est d’être constants et d’éviter les erreurs. Il reste encore une course, beaucoup de choses peuvent se passer. Nous allons nous battre jusqu’au bout à Portimao car le titre est possible. »
Il y a eu un moment très important dans votre saison : une victoire aux 24 Heures du Mans en LMP2 (avec les deux même coéquipiers)…et dès votre première participation !
« Ce fut une bataille serrée jusqu’au bout avec VDS Panis Racing, mais vraiment excitante. On a tous poussé très fort, montant sur les vibreurs et malheureusement pour eux, ils ont cassé quelque chose. J’ai vraiment apprécié cette course. Gagner le Mans dès ma première participation, après Spa et le Nürburgring l’an dernier, est très spécial. Il me reste maintenant les 24 Heures de Daytona à remporter, mais ajouter Le Mans à mon palmarès dès ma première tentative a été génial. »
Que représente une telle victoire ?
« Je n’avais pas réalisé l’ampleur de la chose avant de la vivre, avant d’y participer. J’étais déjà allé là-bas et j’avais fait quelques tours en Hypercar lors de la Journée Test (en 2024 car Nick Yelloly était jusqu’à l’an dernier pilote officiel BMW) en tant que remplaçant. Avant cette année, je n’avais pas vraiment réalisé l’importance de la course. Ce n’est que lors du tour d’arrivée que l’on comprend vraiment : la foule, les commissaires, l’équipe qui fête la victoire… Cela signifie beaucoup de gagner au Mans, c’est l’une des plus grandes courses au monde. »
Cela a-t-il changé quelque chose dans votre vie quotidienne ? Votre téléphone sonne-t-il plus souvent ?
« Pas vraiment. Mon téléphone sonnait déjà beaucoup avant (rires), donc ce n’est pas très différent. Nous avons été rapides toute la semaine du Mans. Cela a peut-être attiré un peu plus l’attention des équipes WEC, mais ma vie quotidienne n’a pas vraiment changé. »
Quel est votre objectif en ELMS et quel y sera votre avenir ?
« Bien sûr, l’objectif principal reste le titre et ce dès la finale au Portugal. Pour l’année prochaine, nous verrons s’il y a une place pour moi en ELMS. J’aimerais bien continuer, mais cela dépendra des calendriers et des éventuels conflits de course. Mais croisons les doigts pour qu’il n’y en ait pas. »
Parlons IMSA. Comment êtes vous arrivé chez Acura à l’intersaison ?
« J’ai commencé à discuter avec eux au milieu de la saison 2024. Le patron, est Britannique et au départ je l’ai contacté pour voir s’il y avait une opportunité avec la deuxième voiture qu’ils avaient prévue d’aligner. La discussion a rapidement évolué et l’accord conclu verbalement. J’avais une grande confiance en lui et en l’équipe Meyer Shank Racing qui fait déjà un excellent travail en IndyCar et qui a bien bossé en IMSA par le passé. De plus, je connais Tom Blomqvist depuis qu’il a 16 ans et moi 18 alors je lui ai déjà posé des questions sur l’écurie. De toute évidence, il avait très bien réussi avec eux. Tout cela a rendu la décision très naturelle. »
Comment jugez-vous votre saison IMSA jusqu’ici avec votre coéquipier Renger van der Zande ?
« Très positive surtout compte tenu du fait de notre croissance, du passage d’une voiture à deux. De plus, nous avons beaucoup de nouveaux employés, de nouveaux mécaniciens tant du côté d’Acura que du côté de Meyer Shank. Nous faisons donc un travail fantastique. Nos premiers essais ne datent que de novembre dernier. Nous avons déjà deux victoires et trois podiums. Nous sommes quatrièmes au championnat, deuxièmes chez les constructeurs, et continuons de nous améliorer. L’avenir s’annonce prometteur pour Petit Le Mans (le 3e pilote sera Tristan Vautier, ndlr). Acura semble toujours très forte à Atlanta. Le circuit convient très bien à l’ARX-06, donc nous devrions nous battre pour les premières places. »
Et au niveau de votre carrière personnelle ? Pensez-vous au WEC ?
« Pour l’instant, je suis centré sur l’IMSA et Acura aux États-Unis. Participer à deux championnats différents avec deux constructeurs n’est généralement pas possible. Il faudrait que Honda ou Acura viennent en WEC et pour le moment, ils ne s’engagent pas dans cette voie. Mais si l’occasion se présente, pourquoi pas. Mon objectif reste de gagner Le Mans en Hypercar et être présent cette année était déjà un premier pas. La prochaine étape sera de viser le classement général.»

