Dorian Famibelle, la passion de la mécanique !

Mécanicien polyvalent dans le team Inter Europol Compétition qui est engagé en ELMS et aux 24 Heures du Mans, mais aussi PR1 Mathiasen en IMSA, Dorian Famibelle vit sa passion entre pit stops millimétrés, développement technique et restauration de véhicules historiques. À travers ses missions sur les circuits comme en atelier, il incarne une génération de techniciens de l’ombre, rigoureux et passionnés, essentiels au succès en endurance.

Dorian Famibelle est chargé d’une mission bien précise chez Inter Europol Competition : les arrêts au stand. « Ma fonction est ce qu’on appelle le pit stop : arrêt au stand, changement de roues, et surveillance de toute la partie arrière de la voiture en cas de problème », explique-t-il. Dans le cadre du championnat ELMS, chaque catégorie impose ses propres protocoles. « C’est le ravitaillement en essence qui donne le départ et à partir de là, je dois m’élancer avec ma roue pour intervenir seul sur l’arrière gauche. Un collègue m’aide sur la droite, car seuls trois mécaniciens sont autorisés à intervenir sur les roues, avant comme arrière. » Ce travail exige une coordination parfaite et une rigueur à toute épreuve, dans une discipline où la moindre erreur peut coûter très cher.

En dehors des courses, Dorian est mécano à temps plein. Il travaille sur le développement et la fiabilité des voitures, en lien direct avec les pilotes et ingénieurs : « Mon rôle est de faire en sorte que la voiture soit fiable, de la régler selon les demandes, de gérer les changements et la préparation des pièces, et évidemment toute la mécanique de course. » Il est aussi très impliqué dans le domaine des véhicules historiques. « Là, c’est une autre approche. On peut reconstruire des voitures des années 50 jusqu’aux modèles plus récents. Le niveau d’exigence reste élevé, mais on est moins pressé par le chrono, même si la précision reste primordiale. »

Dorian intervient également sur des programmes de développement. « Le but est de fournir un retour terrain sur la réalité du métier de mécano. Ce qui fonctionne sur un logiciel ne marche pas toujours sur une vraie voiture. C’est dans ce genre de collaboration qu’on fait progresser la discipline. » Ce lien constant entre la théorie et la pratique fait de lui un acteur incontournable de l’endurance moderne.

©️ Intereuropol compétition

Avec plus de dix ans d’expérience dans la discipline, il a débuté en 2012, Dorian a vécu d’innombrables anecdotes. L’une d’elles l’a particulièrement marqué : « en 2013, on vit un week-end cauchemardesque : casse de pièces, réglages en urgence, sorties de piste. Rien ne fonctionne, et pourtant, on termine deuxième. Et à l’inverse, il y a des courses parfaites, sans faute, et on finit seulement cinquième. La course, parfois, c’est cruel. » Ce réalisme n’enlève rien à sa passion, mais rappelle à quel point le sport automobile exige un engagement total.

Outre l’ELMS et le WEC, Dorian évolue aussi en IMSA, le championnat nord-américain. Il y participe à la saison complète, y compris les épreuves sprint : « elles durent entre 1h15 et 1h45. Ce sont deux formats très différents, même si les voitures restent les mêmes. En sprint, on a deux pilotes, contre trois ou quatre en endurance selon les distances. On fait les deux types de courses. »

À la question du futur, il reste prudent : « je ne me projette plus trop, car rien ne s’est passé comme prévu. Je voulais bosser en GT, je suis en proto depuis 12 ans. Je voulais faire du sprint, je ne fais quasiment que de l’endurance. » Il reconnaît que les voitures évoluent très vite : « même la LMP2 actuelle, qui a dix ans, reste très technique. Et les Hypercars sont encore plus pointues. Il est difficile aujourd’hui de prévoir l’évolution du sport auto. » Envisage-t-il de devenir ingénieur ? « C’est une vraie question. J’ai envie d’évoluer, mais j’ai besoin de garder un lien avec la voiture. Le contact avec la mécanique est essentiel pour moi. Un ingénieur qui touche l’auto, pour moi, c’est un très bon ingénieur. ».

©️ Intereuropol compétition

Sur les trois championnats dans lesquels il a été impliqué ELMS, WEC, IMSA, il n’arrive pas à désigner sa préférence. « Ce sont trois philosophies différentes. J’aime l’IMSA parce que c’est un bon équilibre entre rigueur technique et ambiance « old school ». Le public a accès à tout, les paddocks sont ouverts. Ce lien est plus compliqué en WEC où les constructeurs protègent leurs technologies, ce qui est compréhensible. Mais les trois séries ont leur charme. »

Travailler entre l’Europe et les États-Unis implique aussi une gestion délicate de la vie personnelle. « Heureusement, ma compagne est pompier. Elle comprend ce que c’est d’être absent. Mais il y a des moments difficiles. Une année, je faisais ELMS, WEC et IMSA., c’était trop. J’étais complètement déconnecté. Un jour, de retour en France, j’ai mis la télé et je me suis demandé pourquoi ils parlaient français. Parfois, je parle comme Jean-Claude Van Damme : je cherche mes mots en français… »

Enfin, côté temps libre, Dorian n’est pas du genre à lever le pied : « Je suis un très mauvais exemple ! Je prépare mes propres voitures de course et je fais énormément de sport, notamment de l’Ultra Trail et des courses à obstacles. Je m’entraîne beaucoup. Tout tourne autour du sport : auto ou physique. Ce n’est pas un 50-50, c’est plutôt du 75-25 ! »

©️ Intereuropol compétition

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