Nicolas Prost : « Le Mans Classic, c’est complètement dingue ! »

Nicolas Prost n’était plus revenu depuis 2017 et sa participation avec l’Oreca Vaillante LMP2. Cette année, il était de retour via Le Mans Classic pour y piloter la Viper GTS-R qu’il partageait en 2005 avec son père lors de deux manches GT FFSA. Endurance Live est allé à sa rencontre ! 

Qu’est-ce que ça fait de remonter dans cette Viper ?

« Au début, je me rappelais de rien, comme si c’était un truc complètement lointain. Après, j’ai été assez surpris, il a juste fallu que je me réhabitue un peu à la boîte de vitesses. Mais c’est une voiture très puissante, on n’a plus l’habitude de ce genre de rapport poids / puissance mais honnêtement, c’était sympa et je suis vraiment content d’être là avec cette voiture assez incroyable. »

Cela représente aussi un moment particulier pour vous parce que vous rouliez avec votre père à l’époque ?

« Oui et non. A l’époque, j’avais 24 ans, tu cherches qu’à bien faire que ce soit avec ton père ou un autre. C’est sûr que j’ai adoré l’expérience, mais j’étais vraiment focus sur mon truc de bien faire. C’est peut-être plus maintenant que je prends la mesure de tout cela. »

Ca fait bizarre de reconduire une voiture comme ça avec autant de puissance ?

« On n’a plus l’habitude de voitures qui patinent jusqu’en quatrième, c’est sympa. Ce qui est surprenant, c’est vraiment la qualité du comportement de la voiture, même par rapport à des GT d’aujourd’hui. C’est vrai que quand on voit la voiture, et notamment sa carrosserie, on se dit que ce n’est pas moderne. Mais en fait, c’est là qu’on voit l’aboutissement d’un produit peut-être pas être si extraordinaire au début. Mais avec le travail d’Oreca et celui fait sur cette voiture en particulier en 2005 par Exagon, l’équipe de Luc Marchetti, elle est devenue extraordinaire. »

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Comment s’est fait votre rencontre avec Florent Moulin pour la reconduire ?

« On est du même village, ça aide. Il m’avait contacté en 2023 mais c’était vraiment trop court au niveau du timing. Cet hiver, je l’ai rappelé pour savoir si sa proposition tenait toujours. On s’est mis d’accord et c’est bien car c’est tout un contexte : je revois les copains. Dans l’équipe, il y a Marcel Fassler avec lequel j’ai été équipier, et Gérard Lopez, qui a été mon patron chez Lotus. »

Quelles sont vos impressions sur Le Mans Classic car c’est votre première venue ?

« C’est complètement dingue. Je crois que je n’ai jamais vu autant de monde dans un paddock de ma vie. C’est quand même la culture de notre pays, toute notre histoire. Quand on dit que la France est un pays autophobe, je ne rencontre pas les mêmes personnes, on parle là de 250 000 personnes. On est tous d’accord, il faut aller vers l’écologie, vers des nouvelles solutions, mais ça n’empêche pas de respecter ce qu’on a fait dans le passé. Le Mans, le Castellet, Nogaro, Pau, Albi, c’est notre histoire. On a des grands constructeurs en France comme Renault, Peugeot, Alpine et des anciens comme Talbot, Bugatti. »

Vous n’étiez en plus revenu depuis 2017 ?

«  Oui, c’est vrai que je viens moins alors qu’à une époque, entre Le Mans et Dams en Formule E, je venais 25 fois par an. »

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 Ça fait quel effet de repiloter sur ce circuit?

« Ca m’a fait bizarre. Il a pas mal changé quand même. J’ai connu les S Porsche où il y avait les murs partout et de la mousse quand on arrivait. C’est assez différent maintenant. »

Est-ce que vous avez suivi un peu l’évolution de l’endurance ?

« Bien sûr, avec beaucoup d’intérêt. Le Mans est devenu encore incroyable. Il y a beaucoup de choses très bien qui ont été faites comme les qualifs qui sont géniales à suivre, alors qu’honnêtement avant, ce n’était pas super sympa. La course est magnifique et incroyable à suivre. J’ai juste un problème intrinsèque avec tout ce qui est BoP. Pour moi, le meilleur doit gagner. Même si je pense quand même que le meilleur a gagné, Ferrari avec la meilleure voiture. Après, peut-être Toyota n’est pas été bien payée. Qu’on essaie de maintenir les écarts, c’est bien, mais on ne doit jamais faire gagner celui qui ne doit pas gagner.  En F1, Red Bull était capable de gagner dix-huit courses ou McLaren, à une époque, a été capable de gagner dix-huit courses d’affilée, ils n’ont pas triché. C’est le seul petit bémol que je donne à l’époque Hypercar. A l’époque, que ce soit Porsche, Toyota, Audi, ils ont tous dominé le monde pendant des années, ils l’ont fait en étant meilleurs que les autres. Ca doit quand même toujours être le meilleur qui gagne et j’espère que la BOP ne fausse pas les cartes.

Vous avez déclaré ce week-end que 2014 reste votre meilleure participation aux 24 Heures du Mans. Cette année là, vous étiez avec Mathias Beche et l’ancien pilote de F1, Nick Heidfled, sur la Rebellion R-One alignée par Rebellion Racing. Pourquoi ?

« Déjà, c’est une victoire de classe au Mans, donc forcément, elle m’a marqué. En plus, quand on est venu ici, on se demandait honnêtement à quelle heure on allait repartir parce que la voiture était toute neuve. On avait énormément de problèmes électriques, elle était très jeune et on sait pas comment elle a pu rouler pendant 24 heures sans le moindre problème. On gagne notre classe, on fait quatrième au général donc une super édition. 2014 était spécial. »

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