Richard Lietz a encore remporté les 24 Heures du Mans. A plus de 40 ans passés, on n’arrête plus le pilote autrichien. Le champion du monde GTE Pro 2015 et double champion ELMS a toujours soif de titres et de victoires. Avant qu’il ne décolle pour le Brésil, Endurance Live a eu la chance de pouvoir s’entretenir avec lui à Le Mans Classic. Très détendu et rieur, il est revenu sur Le Mans et sa présence en historique pour la première fois.
Trois semaines après son succès aux 24 Heures, Richard Lietz était déjà de retour en Sarthe pour son plus grand plaisir. « Le Mans, c’est toujours agréable d’y revenir. C’est comme rentrer à la maison. » Il a le sourire et on le comprend. Il a gagné une 2e fois de suite les 24 Heures du Mans en LMGT3 au volant de la Porsche 911 GT3 R n°92 de l’équipe Manthey Racing. Un succès qui ne fut pas si facile à aller chercher. « Il a fallu se battre, c’était une très bonne course d’endurance, à l’ancienne, comme je les aime, avec une seule voiture de sécurité, donc chaque seconde comptait. Ca a été intense du début à la fin. Je pense que parmi toutes mes victoires ici, c’est un peu la plus inattendue parce que normalement, dans les courses GT3, il y a souvent des voitures de sécurité et des redémarrages. Là, avec une 2e voiture de sécurité, nous n’aurions aucune chance. Notre seule espoir était d’avoir une course cela, d’enchainer les relais en faisant des doubles et triples relais avec les pneus. On avait une bonne voiture, rapide, équilibrée. Au final, on l’emporte, mais ce fut une belle bataille avec la Ferrari et l’Aston qui étaient rapide aussi. On a eu la chance de notre côté L’équipe n’a fait aucune erreur, je suis très fier et heureux de tout le monde et c’est sympa pour Ryan (Hardwick) et Ricky (Riccardo Pera) qui gagnent leur premier Le Mans. »
Richard Lietz a aussi signé un autre exploit : une 6e victoire au Mans en GT (2007, 2010, 2013, 2022, 2024, 2025). L’homme de 41 ans préfère en plaisanter en insistant sur son âge. « Pour gagner autant, il faut d’abord être très vieux, la preuve, je suis au Mans Classic ce week-end (rires). Depuis 2007, Le Mans m’a souvent bien réussi, c’est vrai. Manthey m’a offert une nouvelle chance à un moment où je songeais à me retirer. Finalement, deux ans plus tard, deux victoires supplémentaires, c’est incroyable. Le Mans est un endroit que j’adore, spécial dans mon cœur. Je viens ici, je me sens chez moi et Le Mans m’a toujours bien traité…»
Mais ce n’est pas le moment de s’appesantir. La 5e manche WEC pointe déjà son nez un mois après Le Mans. São Paulo sera important car, avec leur succès sarthois, le trio de la n°92 est désormais en tête des LMGT3 mais avec une faible avance sur la Ferrari 296 n°21 Vista AF Corse. « Je ne sais pas comment va se passer cette course, il y a un nouveau revêtement, il est difficile de juger. De plus, nous arrivons aussi avec un nouveau pneu. Je les ai testés une fois en Espagne l’année dernière, donc je ne sais pas comment ils vont se comporter sur ce nouveau revêtement au Brésil. Mais ce sera la même chose pour tout le monde, j’espère que tout ira pour le mieux. Au niveau du championnat, nous devons avancer étape par étape, mais bien sûr, l’objectif est le titre à la fin de l’année ! »
En attendant de se rouler à Interlagos, Richard Lietz était à Le Mans Classic le week-end dernier au volant de l’une de ses anciennes autos, une Porsche, bien entendu, une 997 GT3 RSR. « Il s’agit de l’auto avec laquelle j’ai disputé l’ELMS avec Raymond Narac en 2008 (IMSA Performance). Johannes (Dunjsik, son coéquipier et propriétaire de l’auto, ndlr) voulait la remettre en course et il m’a demandé de l’aider. Comme je voulais voir Le Mans Classic, j’ai donc décidé de venir. » Car c’était la première visite du pilote officiel Porsche à ce grand rendez-vous historique et il semble apprécier, mais si cela le change des courses modernes. « Vous vous changez ici, vous mangez ici, c’est nouveau pour moi, mais c’est vraiment incroyable de voir toutes ces voitures, les passionnés et les gens qui mettent toute leur énergie et leur argent dans la restauration des autos. La course n’est pas très importante pour moi, mais je voulais vraiment voir tout ce site, toutes les voitures et m’imprégner de l’ambiance parce que, bientôt, c’est l’avenir pour moi (rires) ! »
En tout cas, le Classic est une nouvelle façon de courir pour lui comme il le confirme. « Je n’appellerais pas ça courir pour l’instant (rire). Emmanuel Collard m’a dit que cela poussait, qu’il y avait de vraies courses. Pendant les essais, pour être honnête, c’était un peu sauvage, mais on est là pour s’amuser. » Une chose est certaine : l’Autrichien a pris beaucoup de plaisir à repiloter son auto. « Oui, nous avons un bon moteur, il semble avoir beaucoup plus de puissance que la GT3 que je pilote en WEC. » Après cette pause historique, Richard Lietz s’est envolé pour l’Amérique du Sud pour essayer d’ajouter une nouvelle victoire à son déjà grand palmarès.
