Après un début de saison contrasté en LMGT3 avec United Autosports (McLaren 720S LMGT3 Evo n°59), Grégoire Saucy restait confiant à l’approche des 24 Heures du Mans. Entre les promesses du Qatar, les déconvenues d’Imola et Spa, son engagement parallèle en ELMS, le pilote suisse nous a dressé un premier bilan de 2025. Il nous a un peu parlé de son avenir également.
Comment s’est passé votre début de saison en WEC ?
« Plutôt très bien au Qatar. On a fait une très grande performance, on avait fait quatre jours de test avant, ça nous a permis d’être vraiment bien. Et puis, avec cette deuxième place, les points comptent plus qu’une course de 6 heures, donc une bonne opération.
À Imola, ce fut un peu moins bien. On s’y attendait un petit peu, on était un peu en retrait mais sans trouver vraiment d’explication. Peut-être les vibreurs que l’on n’arrive pas vraiment à utiliser comme les autres voitures.
La dernière course à Spa, on n’avait pas la performance pour être devant. Par contre, on avait la stratégie, et si on ne faisait aucune erreur, on pouvait être dans le top 5, je pense, suivant les incidents de course. Malheureusement, on s’est fait rentrer dedans et en plus cela a concerné les deux voitures. En plus de ça, on a eu un problème au pitstop entre James (Cottingham) et Sébastien (Baud) avec une porte que l’on ne pouvait plus fermer. On a perdu une minute. Il était rentré au stand premier et on est reparti dernier… »

Qu’est-ce que vous attendiez pour Le Mans ?
« L’année passée, c’était ma première fois et d’avoir déjà pu prendre le départ avait été extraordinaire. On a été en tête, j’ai rendu la voiture à cette position après 12 heures de course, c’était vraiment bien. Malheureusement, on n’a pas fini suite à un problème mécanique. Le but cette année était déjà de finir la course. On savait que ce serait très long, et on espérait que tout aille bien pour arriver au bout, et peut-être signer un bon résultat. Un top 5, voire un podium aurait été déjà magique. Et comme tout pilote, on partait pour gagner. »
Malheureusement cela ne s’est pas passé comme vous vouliez…
« Un petit peu compliqué en effet, mais on avait une stratégie un petit peu différente des autres. C’est le Bronze qui a pris le départ chez nous alors que les autres faisaient partir les Silver ou les Gold. On a donc rétrogradé au classement, on n’était pas très bien en début de course. Ensuite, j’ai pris le volant pour la première fois entre 21h30 et 22h, j’ai roulé principalement toute la nuit avec cinq relais de suite. Ce fut assez intense. Le but était de remonter dans le même tour que le leader et c’est ce que l’on a fait en revenant dans la même boucle que la BMW n°46. C’était important au cas où il y avait un Safety Car. Ensuite, Sébastien a pris le relais et j’ai refait quatre relais derrière. Au matin, on était septième, sans avoir la meilleure performance pour être devant, il faut être clair, mais on aurait pu viser le Top 5 ou 6 suivant les faits de course. Mais à 11h, on a eu un problème d’alternateur qui a lâché. Ils ont rentré la voiture dans le box pour le changer et on a perdu trois tours. Cela nous a mis un coup au moral. Ensuite, le but était clairement de finir la course. Mais on a, à nouveau, eu un souci avec cet alternateur. À un moment donné, je n’avais plus de direction assistée. Le team m’a demandé de faire un reset, éteindre puis rallumer la voiture. Quand j’ai voulu la remettre en route, elle ne s’est jamais rallumée. C’est dommage.
L’autre voiture a abandonné beaucoup plus tôt. Elle n’a pas atteint les six heures de course avec un souci aussi. C’est un peu le point noir de cette auto, elle a des problèmes mécaniques. Tout le monde travaille dur pour résoudre tout cela, pour en avoir de moins en moins jusqu’à un jour où on espère ne plus jamais en avoir ! »

On a l’impression de l’extérieur que la voiture est soit à l’aise, soit pas du tout, sans juste milieu, et que cela dépend du type de tracé ?
« Oui. On a été très bon au Qatar et cela a été très dur à Imola. C’est un petit peu ça. »
Évidemment faisant partie de McLaren et avec l’Hypercar qui arrive et qui a été présentée au Mans, le but pour vous est de rester chez United ?
« Mon objectif réel est d’arriver en Hypercar. C’est sûr que maintenant on le sait United Autosports va débarquer en catégorie reine. Donc le but est clairement d’essayer d’être dedans. Et puis, si c’est pas là, ça sera ailleurs, mais forcément, je veux être dans une Hypercar. »
Cette saison, vous roulez aussi en ELMS avec United Autosports sur l’Oreca n°22 LMP2…
« Oui et le début de la saison ne s’est pas passé comme on voulait, ça a été très compliqué. On a beaucoup de choses à améliorer, on sait quoi et on va travailler dur dans les prochaines semaines. Il reste encore quatre manches à courir, on y croit encore. »

Pourtant, United et la LMP2, c’est une longue histoire d’amour…
« Ils connaissent bien la voiture, c’est vrai, mais il y a un problème avec. En course, on est très performants. Par contre, on a un petit problème en qualif où on manque de performance. Quand tu pars derrière, dans ce genre de course, c’est compliqué. On a vu que la qualification de Ben au Mans était très bonne, on doit certainement creuser de ce coté là. »
Le niveau est sacrément relevé en ELMS en plus…
« Oui, très relevé même, mais, je pense qu’on a un bon équipage avec Ben (Hanley) qui a beaucoup d’expérience. Manuel (Maldonado) est un très bon Silver aussi. On l’a vu l’année passée quand il roulait chez Panis Racing. Cette saison, on finit la première course sixième. La deuxième fut bien plus compliquée avec la 9e place de notre catégorie. Il en reste encore quatre manches pour bien remonter au classement et cela commence dès Imola (6 juillet). »
Après, Grégoire Saucy se rendra à Sao Paulo pour la 5e manche WEC de la saison.
