Frédéric Vasseur (Ferrari) : « Je reviendrai au Mans après la F1 ! »

De passage dans le paddock des 24 Heures du Mans, Frédéric Vasseur, patron de la Scuderia Ferrari en Formule 1, salue le travail d’AF Corse en Hypercar tout en rappelant les liens étroits entre les deux programmes. Passionné d’endurance, l’ancien ingénieur n’exclut pas un retour plus concret à la classique sarthoise une fois son chapitre en F1 refermé.  Endurance live a pu s’entretenir avec lui !

Frédéric, vous êtes ici aux 24 Heures du Mans en tant que team principal de Ferrari. Quel regard portez-vous sur l’endurance aujourd’hui, en particulier avec le retour de Ferrari au plus haut niveau ?

« Sur l’endurance en général déjà, j’ai toujours été amoureux des 24 Heures. J’y ai participé avec intérêt dans le passé (avec Art Grand Prix en 2018), ça reste une des épreuves mythiques, si ce n’est L’EPREUVE mythique pour moi, et j’y reviens à chaque fois avec enthousiasme. Le fait que Ferrari y participe depuis deux dernières années, puisqu’on a gagné deux fois, c’est un plus. Je ne fais rien ici, si ce n’est leur apporter mon soutien moral. Ce sont des gens que j’apprécie énormément, des compétiteurs et si je peux les soutenir, les encourager, je le ferai en tant que fan. Je reste attaché à l’épreuve et à l’équipe. »

On sait que Ferrari F1 et AF Corse sont deux entités bien distinctes. Est-ce qu’il y a un rapprochement entre les structures F1 et Endurance ?

« Non, ce sont deux entités séparées. On parle de certains sujets, mais c’est une équipe complètement à part, qui fait très bien son métier, qui est archi compétitive avec de vrais compétiteurs. Je n’ai pas besoin de faire quoi que ce soit, de leur apprendre des choses. Ils connaissent mieux leur métier que moi. Je ne viens pas ici du tout dans ce rôle-là. Je suis là en tant que fan, passionné de la marque, des 24 Heures du Mans. Plus pour moi que pour l’entité. »

©️ MPS Agency

Est-ce qu’il y a une convergence technique entre l’entité F1 et l’entité Endurance ?

« Non, il y a certains domaines sur lesquels on collabore, comme l’aéro, la stratégie. C’est sûr qu’on peut bénéficier, dans les deux sens, de l’expérience de l’autre, et c’est toujours bien. Mais il n’y a pas d’échange technique parce que ce sont deux mondes différents à la pointe de la technologie dans chaque domaine d’activité. Il n’y a pas de collaboration dans le détail. Mais je pense que c’est plus l’état d’esprit… »

Dans les années passées, on a vu des pilotes de Formule 1 faire le double programme F1 / 24 Heures du Mans. Dans différents médias, on entend dire que les pilotes Ferrari pourraient revenir au Mans. Est-ce que pour vous, c’est une perspective possible ou est-ce que vous seriez contre la participation d’un de vos pilotes F1 aux 24 Heures ?

« J’en serais ravi, et surtout de le faire avec eux. Mais après, il est vrai que Le Mans est un programme à part entière. Il ne faut pas sous-estimer du tout la difficulté du programme. Le Mans est un programme d’une année. Avec les calendriers qu’on a, 25 courses de F1 d’un côté, le calendrier du WEC, les simulations de 24 heures et tout… Ca me paraît très compliqué à monter. Mais c’est bien aussi de garder ça dans un coin de sa tête. Ça fait un objectif pour un jour, plus tard. De toute façon, je reviendrai au Mans après la F1. En tant que fan ou en tant que… Je ne sais pas, mais j’y reviendrai. »

©️ MPS Agency

L’Endurance actuellement a des positions très avancées sur les carburants durables, la gestion de l’énergie ou la fiabilité. Quels enseignements la F1 peut-elle en tirer du point de vue technologique ou environnemental ?

« Je trouve qu’il y a une vraie convergence là dessus. On a aussi en F1 un carburant durable, on est aussi hybride. On est exactement dans le même trip. Après, c’est sûr qu’il y a des différences de réglementation parce que les courses ne sont pas sur le même format. »

Vous êtes team manager. On vous propose quatre pilotes pour faire les 24 Heures du Mans. Lesquels choisiriez vous ?

« J’en discutais avec Antonello (Coletta) avant, et je pense qu’une des forces de Ferrari aujourd’hui, c’est d’avoir une forme de constance dans les équipages. Donc, si je devais choisir 4 pilotes pour faire Le Mans, ce seraient quatre pilotes que je garderais plusieurs années, avec lesquels je serais proche. »

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