Suite de notre rencontre avec Cyril Abiteboul qui gère l’arrivée de Hyundai / Genesis Magma Racing en Endurance. Il revient sur le choix des pilotes, d’IDEC comme potentielle équipe d’exploitation et de l’IMSA.
On a vu une première version de la voiture il y a peu (photo de Une). Quand va-t-elle rouler ? Quelles vont être les différentes étapes au niveau des dates ?
« Les jalons vont s’accélérer, c’est là que ça va devenir un peu plus compliqué. Pour l’instant, on a placé un jalon important qui était le démarrage du moteur au banc. Aujourd’hui, il est en ligne avec nos plans, nos premiers indicateurs de masse, de puissance, de couple, de prix. On commence juste l’Endurance.
Côté voiture, on a eu un concept, un design avec la gouvernance du sport de l’IMSA qui nous a challengés. Comme on arrive un peu sur la fin, quoi qu’on fasse, on ressemblait un peu soit à une Acura ou à une Alpine, mais il nous fallait quelque chose de différent. On a trouvé des solutions. Oreca est maintenant capable de commencer à produire les pièces. La première voiture sera assemblée chez eux cet été et on en prendra ensuite livraison. Le 1er roulage se fera en août si on est en accord avec le plan et ensuite on a déjà bloqué six séances d’essai : six circuits entre août et l’homologation fixée en décembre. Sur ces six séances, on aura parfois une voiture, parfois deux, parfois ce sera de jour, parfois de nuit pour maximiser.»

Au niveau des pilotes, il y a déjà André (Lotterer) et Pipo (Derani). Que peut-on dire des autres ?
« On devrait assez prochainement en avoir deux de plus à annoncer (les noms de Jack Aitken et de Dani Juncadella reviennent souvent). Bien évidemment, l’intention est d’en avoir six, voire sept avec un de réserve d’ici la fin de l’année. On a des options sur nos trois pilotes qui sont aujourd’hui en ELMS (Dani Juncadella, Jamie Chadwick, Mathys Jaubert), mais ce sont des options qui peuvent être soit cette année, soit l’année suivante. On va continuer à avoir une cadence de recrutement sans aller trop vite car on ne souhaite pas avoir six pilotes tout de suite, ca ne sert à rien. Il y en a beaucoup de bons et de très compétitifs mais il nous faut quand même de l’expérience. Ca, on l’a avec André, il forme avec Pipo un duo qui fonctionne extrêmement bien, c’est un bonheur de les voir évoluer. Ils s’éclatent et je sens que cette impatience de pouvoir rouler ensemble est en train de grandir. Je me délecte de ça, de monter cette équipe sur le plan humain et pilote. »

Et Mathys Jaubert ?
« Donnons-lui du temps. Ne nous laissons pas mettre dans sa tête des failles, en lui disant qu’il devrait faire ceci ou cela. L’Endurance n’est pas le Sprint. Même chose pour la carrière, le développement des pilotes. Ils doivent prendre le temps et avoir une approche longue. En ce moment, notre pensée pour Mathys est que c’est bien qu’il fasse de la LMP2 et l’ELMS cette année. Probablement qu’il ne le refera pas l’année prochaine. Peut-être qu’il prendra un peu d’expérience en LMDH, et puis en 2027, on verra ce qui se passe. Il n’y a pas de rush ! »
IDEC Sport sera-t-elle toujours impliquée dans le processus Hypercar à l’avenir ?
« Oui, je pense que déjà on sera chez eux, d’une certaine façon, en étant voisin, donc on voit la facilité de contact avec tout le monde. Avec Nico (Minassian), on continuera d’échanger et au-delà de cela, je pense que ce qu’on a fait sur la filière Trajectoire de jeunes pilotes est appelé à durer. Je découvre l’environnement de l’Endurance qui est très fluide en matière de ressources humaines. On commence à discuter comment on peut maximiser, créer de la fluidité entre leurs équipes et les nôtres. On aura aussi des choses à annoncer aux 24 Heures du Mans sur des investissements que l’on va faire ici et qui seront peut-être des outils partagés avec IDEC. »

Le programme sera WEC 2026 puis IMSA 2027. Avec votre team ? Une équipe d’IMSA ? Quand ?
« Ce sera avec le soutien d’une autre équipe qui nous aidera avec probablement des gens de chez nous aussi. Je veux nous donner cette flexibilité parce que, d’abord, je veux voir la compétitivité de la voiture, que tout soit sous contrôle, que le système soit vérifié, avec les bons pilotes. La prochaine chose, c’est de faire en sorte que je fasse le bon choix en termes de sélection des partenaires. Ces choses prennent du temps. Et quand je vois le niveau d’excellence dans l’exécution entre Penske et Porsche, en particulier aux Etats-Unis, je sais que le niveau est très élevé. On ne veut pas être comme sont les autres, on veut être comme Penske et Porsche. C’est pour ça que je veux m’assurer que quand nous irons en IMSA, nous serons capables de faire ce qu’ils accomplissent. Donc si cela demande quelques mois de délai pour entrer dans le championnat, je le ferai. »
