Cadillac Wayne Taylor Racing va connaitre des semaines bien chargées entre la manche IMSA à Detroit le 31 mai et les 24 Heures du Mans les 14 et 15 juin. Wayne Taylor père, ainsi que les pilotes Ricky et Jordan Taylor, sont revenus sur ces deux événements et aussi sur une possible implication en WEC dans le futur.
L’une des événements de la 93e édition des 24 Heures du Mans va être la présence de Wayne Taylor Racing pour la première fois. Evidemment, c’était une vraie volonté de la part de Wayne Taylor Senior, l’ancien pilote et patron du team. « Le Mans est quelque chose que je voulais accomplir dans ma carrière en tant que pilote puis en tant que propriétaire d’équipe. Je n’aurais jamais imaginé devenir propriétaire, mais c’est devenu aussi important pour moi que ma carrière de pilote. Toute la famille a presque tout gagné depuis 2017, lorsque Ricky, Jordan, Max (Angelelli), Jeff Gordon et moi-même étions ensemble à Daytona. C’était une vraie aventure familiale.
Lorsqu’on nous a proposé de faire un programme Cadillac en IMSA avec deux voitures, il était évident de mettre chacun de mes fils dans une voiture différente. Lorsque l’opportunité de s’inscrire au Mans s’est présentée, j’ai été agréablement surpris qu’on accepte notre candidature sous la bannière de Cadillac Racing. Nous savons que ce sera un défi de taille, mais nous allons tout donner pour essayer de réitérer ce que nous avons fait à Daytona. »
Il faudra tout d’abord bien performer à Detroit dans deux semaines puis au Mans car le début de saison est un peu compliqué pour les autos de Detroit comme le confesse Jordan Taylor. « Nous savions que ce début de saison serait difficile, peu importe les circonstances. Ces voitures sont complexes, avec de nombreux systèmes différents. Chaque constructeur conçoit sa voiture selon l’homologation et les règles, mais il y a tellement de manières de les interpréter. En tant que pilotes, il faut comprendre ces nuances. Côté ingénierie, il s’agit d’apprendre à configurer la voiture en fonction de ces paramètres. Nous étions un peu en retard par rapport à Action Express lors des premières courses, mais ce week-end (celui de Laguna Seca, ndlr), nous avons montré des signes d’amélioration. »

Cependant, avant de se rendre au Mans, il va falloir gérer deux choses : l’entrainement des pilotes via simulateur et la logistique surtout avec les 6 Heures de Watkins Glen qui se disputeront une semaine après Le Mans. Jordan Taylor : « Le Mans sera une expérience d’apprentissage difficile. C’est notre première fois là-bas en tant qu’équipe, et il ne s’agit pas seulement d’apprendre la piste, mais aussi de gérer toute la logistique et de comprendre les règlements spécifiques. Nous avons prévu une session de simulateur la semaine prochaine répartie entre l’Italie et les États-Unis. Filipe (Albuquerque) et Louis (Delétraz) feront deux jours en Italie, pendant que je travaillerai sur la préparation de Detroit. Ensuite, Ricky (Taylor) et moi prendrons le relais en Amérique pendant deux jours supplémentaires, avec un mélange de préparation Detroit / Le Mans. Ce sera un test intensif de quatre jours avec les quatre pilotes. Avant même cela, Louis a déjà travaillé sur Detroit dans le simulateur.
Nous avons aussi analysé des vidéos embarquées, des enregistrements des années précédentes avec la Cadillac. Nous collaborons étroitement avec JOTA et Action Express pour tirer parti de leur expérience et échangeons avec d’autres pilotes comme Will Stevens et Alex Lynn pour comprendre les forces et les faiblesses des Cadillac sur ces circuits. Nous sommes tous motivés pour ce travail de préparation, et une fois Detroit terminé, nous aurons quelques jours avant de partir pour Le Mans. »

De l’autre côté il faut gérer la voiture qui part en Sarthe, les membres de l’équipe, etc…bref, une sacrée logistique. « Detroit ayant lieu une semaine avant Le Mans (la Journée Test), il est assez compliqué de gérer la logistique pour envoyer une voiture au Mans tout en courant avec deux voitures à Detroit, puis revenir trois jours après Le Mans avec deux voitures à Watkins Glen » avoue Wayne Taylor. « Travis Hogue, de notre équipe, a fait un excellent travail pour tout organiser, avec le soutien de partenaires européens. Environ 80 personnes seront sur place. Tout le monde a vraiment travaillé dur pour que tout soit sous contrôle. Jordan devrait tester la voiture ce vendredi avant qu’elle ne parte, et je me rendrai sur place avec Travis en avance. Ce sera une semaine intense de préparation, mais je pense que nous sommes prêts. »
Mais l’information importante est qu’en plus de disputer ses premières 24 Heures du Mans, Wayne Taylor Racing pense à peut être s’engager en WEC. « Pour l’avenir, j’aimerais avoir un engagement des deux côtés de l’Atlantique. Peut-être qu’en 2026, nous pourrions avoir une voiture en WEC et une autre en IMSA » lâche Wayne Taylor qui a remporté les 24 Heures du Mans en LMP1 en 1998. « C’est une idée qui me trotte dans la tête, cela pourrait surprendre les pilotes, car nous n’en avons pas encore discuté. Le WEC est fondamentalement différent de la culture américaine en matière de course. Il y a beaucoup de petites choses que vous apprenez en WEC qui pourraient nous aider au Mans. Nous entretenons de bonnes relations avec l’équipe JOTA. Ricky a déjà couru avec eux, et même si en course chacun joue pour soi, nous restons unis sous la bannière de Cadillac. Avoir une présence dans les deux championnats pourrait être un atout stratégique. »
L’idée semble, il est vrai, séduisante. Mais avant, il faudra faire un résultat probant en Sarthe, peut-être en égalant ou en faisant mieux que le podium d’une Cadillac V-Series.r au Mans : une 3e place décrochée en 2023 avec le trio Earl Bamber, Alex Lynn et Richard Westbrook.
D’après le communiqué de presse de Cadillac Racing.
