L’analyse des 6h d’Imola en LMGT3 !

Comme au Qatar, la catégorie LMGT3 a livré un spectacle captivant lors des 6 Heures d’Imola. À l’approche de la dernière heure, six constructeurs étaient encore en lice pour décrocher la victoire et les 25 points associés : BMW, Porsche, Aston Martin, Lexus, Ferrari, et Corvette.

Après six heures de course intense, le podium final a vu Porsche, BMW et Lexus se classer respectivement aux premières positions. Le duel final entre la Porsche de Lietz et la BMW de Van der Linde a été particulièrement palpitant en fin de course !  

Endurance Live dresse un bilan des performances de chacun et quelques informations supplémentaires avant de se tourner vers Spa dans quelques semaines, pour la troisième manche du championnat du monde d’endurance (WEC).

Le rebond gagnant de Porsche Manthey avec le team 1st Phorm

Après une entame de saison plus que timide au Qatar, Porsche a remis les pendules à l’heure à Imola. La 911 GT3 R n°92 de Lietz / Hardwick / Pera s’est montrée plus à son aise : rythme solide, exécution parfaite et victoire. Un Richard Lietz des grands jours a porté l’équipage vers la victoire malgré une forte pression de la BMW en fin de course. « C’était très excitant et extrêmement serré ! Et ce fut une course stressante. D’autres ont commis quelques erreurs, mais notre course de six heures a été sans faute. C’est ce qui a fait la différence. Un tour de plus aurait été difficile pour nous dans ce duel intense et acharné contre BMW. Je tiens à remercier Ryan, Riccardo et toute l’équipe. J’espère que cela continuera aussi bien – peut-être avec un peu moins de suspense à la fin. »

©️ racingshoots - Willy Chanteloup

De la vitesse, trop d’attaques, trop d’erreurs, les BMW M4 GT3 EVO du Team WRT avaient le rythme pour gagner, mais la discipline n’a pas toujours suivi. La n°46 (Rossi / Al Harthy / Van der Linde) partait en tête mais a vu ses chances entamées par une pénalité pour Rossi, fautif dans un contact avec la Ferrari n°21. Van der Linde a tenté une folle remontée, échouant à 316 millièmes de la victoire ! La n°31, elle, a heurté une Aston, puis connu un souci d’aileron au pire moment. Du potentiel, mais à canaliser. Valentino Rossi  a dit après la course : « C’est un résultat mitigé, car un podium reste un bon résultat, mais nous aurions pu gagner. C’est vraiment regrettable, car l’équipe a fait un travail excellent, la voiture était rapide, et nous avons bien géré nos pneus. Mais j’ai fait une erreur en tentant de dépasser et j’ai heurté la Ferrari. La pénalité a ruiné nos chances de victoire, et je m’en excuse. »

©️ racingshoots - Willy Chanteloup
©️ racingshoots - Willy Chanteloup

La progression des Lexus, depuis ce début de saison, leur permet de décrocher leur premier podium en WEC. Akkodis ASP place ses deux Lexus RC F GT3 dans le top 4, dont un premier podium WEC pour la n°87 (Gehrsitz / Robin / Masson). Avec une voiture plus ancienne que ses rivales, la performance est remarquable. Stratégiquement solides, les Lexus ont su tirer profit des opportunités dans le chaos final. L’équipe de Jérôme Policand confirme qu’elle n’est pas là pour faire de la figuration.

©️ racingshoots - Willy Chanteloup

En manque de réussite à domicile, Ferrari rêvait d’un coup d’éclat, mais les faits de course en ont décidé autrement. La n°21 (Heriau / Rovera / Mann) a été accrochée par Rossi et a perdu tout espoir en abandonnant. Dommage elle avait le rythme pour au moins un podium. La n°54, avec un Davide Rigon très incisif dans le final, remonte pour terminer 5e. Belle performance de sauvetage, mais un goût d’inachevé pour la firme de Maranello qui visait mieux sur ses terres. 

Simon Mann a déclaré après la course qu’il ne s’attendait pas à ce que Rossi tente un dépassement à cet endroit précis : « Valentino s’est jeté à l’intérieur dans Rivazza 2 alors que je prenais mon virage. Ce n’est pas un endroit habituel pour dépasser, donc je ne m’y attendais pas. Mais il m’a percuté. Je ne pouvais pas faire grand-chose, il n’y avait tout simplement pas de place pour deux voitures. »

©️ racingshoots - Willy Chanteloup

Pour cette 2ème manche, les deux Corvette Z06 GT3.R ont roulé dans le peloton de tête sans jamais vraiment peser sur la course. Régulières et propres, elles terminent 6e et 7e, un double top 10 bienvenu mais sans panache. La victoire du Qatar semble déjà bien loin.

 Ben Keaking septième sur la corvette n°33 réagit : « J’avais dit qu’il faudrait un miracle de Pâques pour qu’on marque des points. Et on en a marqués ! Donc c’est un miracle ! C’était une exécution parfaite de la part de toute l’équipe. C’est ce qui a fait la différence. Nous n’avions pas une voiture rapide. À la fin, je crois que les trois pilotes de notre voiture avaient chacun reçu quatre avertissements pour les limites de piste, et au cinquième, c’est une pénalité. Donc bravo à toute l’équipe. Malheureusement, une autre voiture (Porsche 911 n°85 des Iron Dames, pénalisée pour cette touchette, ndlr) m’a envoyé en tête-à-queue pendant mon relais. Mais d’une certaine manière, je suis assez content de la façon dont ça s’est passé. J’ai pu garder la voiture en marche, je n’ai pas freiné, j’ai roulé directement pour revenir sur la piste dans le bon sens. On n’a perdu que trois places, donc ça ne nous a pas coûté trop cher. Un super week-end pour tout le monde ici chez TF Sport. Je suis content d’être toujours en tête du championnat. Les voitures qui ont terminé deuxième, troisième, cinquième et sixième n’étaient pas dans les points au Qatar. La Lexus qui avait fini quatrième au Qatar a marqué des points ici et a terminé devant nous. Donc elles vont être assez proches au championnat, mais nous sommes toujours en tête et j’ai bon espoir pour le reste de la saison. »

©️ racingshoots - Willy Chanteloup

Les Iron Dames sauvent une 8e place après un début de course compliqué. Partie depuis la 14e position sur la grille, après avoir échoué de peu à se qualifier pour l’Hyperpole, Célia Martin a livré un premier relais impressionnant avec un rythme soutenu. Toutefois, un contact a provoqué une pénalité avec la n°33 l’obligeant à passer par les stands. Malgré cet incident, Célia a su garder l’équipe dans la course en signant de bons chronos. Par la suite, Rahel Frey a assuré un relais intermédiaire solide et constant, permettant à la Porsche n°85 de revenir dans le top 10. Suite à quelques neutralisations, Michelle Gatting a emmené la voiture jusqu’à la 8e position, grappillant des places dans la dernière heure, grâce à une stratégie bien exécutée.

Rahel Frey se montrait satisfaite à sa descente de l’auto : « Huitième place et nos premiers points en WEC avec Porsche. Nous en sommes contents. Même si nous avons clairement progressé, nous faisons encore trop d’erreurs. Il faut qu’on comprenne comment les éviter. Ce sera notre objectif à Spa-Francorchamps. Félicitations à la voiture sœur : sa victoire souligne tout le potentiel de la 911 GT3 R. »

©️ racingshoots - Willy Chanteloup

Les McLaren ont été en retrait durant tout le week-end, United Autosports n’a pas trouvé la clé avec ses McLaren 720S GT3 EVO. L’équipe anglaise a manqué de rythme. La n°95 (Sato / Gelael / Leung) termine 9eme, loin des ambitions affichées. On est loin du podium du Qatar ! Une réaction sera nécessaire à Spa pour ne pas se laisser décrocher au championnat  après le podium récolté au Qatar.

©️ racingshoots - Willy Chanteloup

Pour Aston Martin ce fut un week-end discret. La Vantage GT3 EVO du Racing Spirit of Léman a connu une course en demi-teinte. Accrochée en début de course, la voiture n’a jamais pu revenir dans le match et termine 11e. Peu de rythme, peu de réussite, mais une arrivée à la clé. Encore une course d’apprentissage. Pour l’autre Aston Martin, n°27, engagée par The Heart of Racing, le week-end a tourné court car Ian James a fini dans les pneus après une poussette musclée de la BMW n°31. Une sortie violente qui a mis fin aux espoirs de l’équipe, heureusement sans blessure pour le pilote qui a été « passager » de cet incident. 

©️ racingshoots - Willy Chanteloup
©️ racingshoots - Willy Chanteloup

Pour Ford le chantier continue, le retour du « Blue Oval » en WEC se poursuit dans la douleur. Les deux Mustang GT3 de Proton Competition ont souffert de pénalités (arrêts longs, drive through), et d’un rythme encore en retrait. Seule la n°77 sauve le top 10 avec une 10e place. Encore du travail, surtout sur l’exécution en course.

©️ racingshoots - Willy Chanteloup

Le début de saison de Mercedes est très maigre malgré un gros line-up, comme Maxime Martin ou Cressoni. Les Mercedes-AMG GT3 d’Iron Lynx sont passées complètement sous les radars. Aucune influence sur la course, pas de rythme marquant, des erreurs… Il va falloir réagir très vite si la marque à l’étoile veut exister en LMGT3 cette année car pour le moment, aucune n’a marqué de point au championnat. 

©️ racingshoots - Willy Chanteloup

A retenir  : 

Riccardo Pera rejoint un club exclusif des pilotes italiens ayant remporté une course WEC à domicile, aux côtés de Antonio Giovinazzi, Alessandro Pier Guidi et Alessio Rovera, ce dernier étant le seul à avoir remporté cette victoire avant ce week-end, avec AF Corse à Monza en 2021.

Valentino Rossi a reçu  le Goodyear Wingfoot Award, une distinction attribuée grâce aux votes des fans sur les réseaux sociaux dans le cadre du nouveau format instauré en 2025.

WRT a prolongé sa série impressionnante en inscrivant au moins une voiture sur le podium à chaque course cette saison, incluant des victoires dans des événements majeurs comme les Michelin 24H de Dubaï, les 6H d’Abu Dhabi, les 12H de Bathurst, et l’ouverture de l’Endurance Cup GT World Challenge Europe au Paul Ricard.

Heart of Racing Team : l’équipe a désormais la nationalité américaine au lieu de britannique, un changement officiel sur la liste des engagés de la dernière course. Les Aston Martin Valkyrie de l’équipe, dirigée par Ian James, arborent désormais le drapeau américain.

Deux abandons durant cette course : 

  • La Ferrari n°21, impliquée dans l’incident avec Rossi, a dû abandonner en raison des dégâts causés lors de l’accident.
  • L’Aston Martin Vantage GT3 Evo n°27 de Heart of Racing a dû se retirer après qu’Ian James ait été percuté par la BMW n°31 de WRT, pilotée par Yasser Shahin.

Quatre voitures ont fini dans le même tour : la Porsche n°92 de Manthey 1ST Phorm, la BMW n°46 de Valentino Rossi puis les deux Lexus AKKODIS.

Le plus rapide de tout le meeting est Valentino Rossi au volant de la  BMW M4 n°46 Team WRT  avec un 1:42.355 réalisé en qualifs .

En course, le meilleur chrono a été l’œuvre de Clemens Schmid (Lexus RC F n°87 Akkodis ASP Team) en 1:42.912. 

274.1 km/h est la plus grande vitesse de pointe enregistrée en course par Clemens Schmid au volant de la Lexus RCF LMGT3 du team Akkodis ASP Team 

Laisser un commentaire