Domination Ferrari, BMW et Alpine sur le podium, Cadillac en grande délicatesse, Aston Martin continue d’apprendre, les 6 Heures d’Imola, 2e manche WEC de la saison, ont été intenses. Retour sur la prestation des uns et des autres et quelques informations complémentaires avant de basculer dans quelques semaines à Spa…
Après un triplé au Qatar, Ferrari a signé la pole position et une nouvelle victoire, cette fois-ci, sur ses terres avec la n°51. La n°83 est 4e alors que la n°50 s’est pris les pieds dans le tapis en qualifs (dernière Hypercar) et en course (touchette avec la Toyota n°8 puis drive through). Elle est 15e. Antonello Coletta, responsable Endurance et Corse Clienti de Ferrari, se montrait ravi à l’arrivée. « La satisfaction est immense avec cette victoire en Italie pour la 499P numéro 51 devant nos tifosis. Après notre doublé au Qatar, cette journée a confirmé l’efficacité de notre travail de développement hivernal. À Imola, nous espérions évidemment obtenir de meilleurs résultats avec les deux autres voitures, mais pour des raisons différentes, nous n’avons pas pu atteindre nos objectifs. Nous remportons notre deuxième victoire en autant de courses cette saison. Mes compliments à toute l’équipe pour l’excellent travail qu’elle a accompli, comme l’a démontré le samedi, par exemple, lorsque nous avons réussi à remplacer le moteur de la voiture numéro 83 en seulement une heure et 45 minutes – à temps pour les qualifications – et que nous avons obtenu une deuxième place sur la grille de départ. C’est sans aucun doute un moment fort pour nous, mais nous ne devons pas nous relâcher : il reste encore six manches à disputer, dont le plus grand défi au Mans. »
La seule marque à tenir, plus ou moins, aux « basques » des Ferrari est BMW qui fait un joli début de saison aussi bien en IMSA (trois pole) qu’en WEC avec ce premier podium de l’année (le 2e après le Japon 2024), une 2e place pour la n°20 (une 6e pour la n°15). René Rast monte enfin sur un podium WEC Hypercar : « C’est un résultat fantastique, enfin un podium ! Nous ne nous y attendions pas après avoir fini 13e des qualifications, que ne se sont pas passées comme nous l’espérions. Mais en course, nous avons pu montrer comme notre voiture et notre équipe sont bonnes. Nous n’avons quasiment pas fait d’erreurs, nous sommes restés calmes et avons bien exécuté la stratégie. Nous avons aussi eu un peu de chance, mais ce n’était pas le cas lors des dernières courses, donc nous méritons d’en profiter. »

Parties respectivement 6e et 8e de la grille, les deux Alpine ont terminé 3e et 13e, l’une a réussi à prendre la bonne fenêtre, l’autre a connu pas mal de péripéties dont un drive through pour non-respect de la procédure de FCY. Les deux A424 ont cependant gommé la piètre prestation du Qatar pour le plus grand plaisir de Fred Makowiecki (n°36) qui signe son premier podium avec Alpine (premier podium en Hypercar WEC pour Jules Gounon). « Que cela soit au Qatar ou ici, je suis vraiment content de la façon dont nous avons travaillé pour trouver davantage de performances. Il nous manquait une course solide pour valider le travail effectué. Nous avons connu des passages un peu compliqués, mais nous avons su répondre présent quand il le fallait avec une stratégie meilleure que tout le monde sur la fin. Nous devons toutefois poursuivre nos efforts, surtout sur le côté opérationnel. Nous avons réussi à prendre les bonnes décisions aux bons moments dans les dernières heures aujourd’hui. Nous devons maintenant y parvenir sur l’ensemble d’une épreuve. »

Porsche et Toyota souffrent au niveau performance face aux Ferrari 499P. Mais ces deux constructeurs ont une grande expérience et arrivent à compenser en rythme de course et en stratégie. La Toyota n°8 a aussi eu un drive through pour vitesse sous FCY et à ce moment là, tout comme la Ferrari n°50, cette auto s’est décalée au niveau stratégie. Ces deux voitures ont offert au passage une sacrée passe d’armes. A tel point qu’à 35 minutes de la fin, les deux autos sont passées dans le bac à graviers provoquant une crevaison pour la n°50 (puis un drive through). Les deux japonaises finissent 5e et 7e. Sébastien Buemi : « Ce fut une course très animée, avec un petit contact et une pénalité. Peut-être aurions-nous pu aller chercher un podium sans cela, mais nous avons quand même réussi à marquer quelques points. Je pense que nous avons fait le mieux que nous pouvions, car nous ne sommes pas au niveau des Ferrari. Je félicite tout le monde dans l’équipe, car les deux voitures marquent des points. Nous allons maintenant travailler en vue de Spa, en espérant que cela se passera mieux. »

Peugeot gratte quelques points par ci par là mais ne concrétise pas avec un bon résultat. La meilleure des deux est la 9X8 n°93, 9e, pourtant victime d’une touchette avec une Cadillac, l’autre étant 12e suite à une pénalité de 10 secondes pour une touchette. Olivier Jansonnie, Directeur Technique de Peugeot Sport, résume bien la situation. « La #94 a malheureusement connu un problème après le dernier pit-stop et n’a pas pu venir à bout de la Porsche #5 en fin de course. Après le tête-à-queue de la #93 provoqué par un concurrent, c’était difficile de revenir dans la course et nous n’avons pas été chanceux sur un Safety-Car. Le bilan est assez mitigé avec de bonnes qualifications par exemple, et un peu de déception en course. Nous n’avons pas réussi à nous positionner dans les bons paquets de voiture en course, et sur un circuit où il est aussi difficile de dépasser qu’Imola, c’est ce qui nous a empêché d’obtenir un meilleur résultat aujourd’hui, malgré un rythme qui était en progrès sur une piste claire ».

Porsche est LA grande énigme de ce début de saison avec un point au Qatar et une 8e et 11e en Italie. Pourtant, grâce aux stratégies, la n°6 a occupé la tête de course, mais ce ne fut pas suffisant, la performance manque ! « Une journée décevante. Nous n’avons pas eu assez de rythme pour nous battre avec les leaders « , souligne Jonathan Diuguid, Managing Director de Porsche Penske Motorsport. « L’équipage n°6 a suivi une bonne stratégie et a même mené la course pendant un moment, mais il n’a pas pu conserver la première place jusqu’au drapeau. Les pilotes ont fait un travail irréprochable, tout comme notre équipe. Maintenant, nous nous tournons vers la prochaine course à Spa et nous espérons que les choses se passeront mieux là-bas. »

Cadillac avait du rythme au Qatar, mais les deux autos se sont rentrées dedans. En Italie, ce fut bien plus difficile avec une sortie de piste en Libres 3, une seule auto en Hyperpole et une seule dans les points (10e), pas mieux qu’en 2024. De plus, les deux Hypercar ont reçu un Drive Through, la n°38 suite au contact avec la Peugeot n°93, la n°12 pour vitesse excessive sous FCY. Le Français Norman Nato (n°12) dresse le bilan : « C’était un week-end un peu difficile, mais nous savions que nous allions souffrir. Nous avons fait de notre mieux, nous continuons d’apprendre comment se comporte la voiture. Nous avons pris beaucoup d’expérience et nous viserons les points à Spa et au Mans. Il était important de voir l’arrivée, certes à une meilleure position cela aurait été plus agréable, mais nous avons beaucoup appris. »

Aston Martin a eu une course tranquille, mais loin des performances des autres Hypercar. C’est encore la n°009 qui prend le dessus sur la n°007, mais ces deux autos sont quand même reléguées à quatre tours après six heures de course. Le point positif est que les deux Valkyries sont à l’arrivée ce qui permet d’engranger un maximum de données et de progresser. Le négatif, le meilleur tour en course est de 1:34.350 soit prés de deux secondes du meilleur chrono.
Quelques infos complémentaires
Toutes les Hypercars ont vu le drapeau à damier ce dimanche à Imola.
14 autos sont classées dans le même tour.
Antonio Giovinazzi (Ferrari n°51) a été le plus rapide de tout le meeting grâce à son 1:28.920 signé en qualifs.
En course, c’est son collègue, Antonio Fuoco sur la Ferrari n°50, qui a été le plus rapide en 1:32.504.
C’est aussi l’Italien de la n°50, avec une vitesse de pointe en course de 321.4 km/h, qui a été le plus rapide.
Avec 65 504 spectateurs, Imola a été très suivi. La suite à Spa dans quelques semaines (10 mai, un samedi) !
