La chronique d’Erwan Bastard : Imola, entre frustration et espoirs ravivés !

Erwan Bastard est notre chroniqueur ELMS en GT3 et, dans cette chronique, il revient sur sa course d’Imola. Cette saison, il roule en compagnie de Clément Mateu et Valentin Hasse-Clot sur l’Aston Martin Vantage GT3 n°59 de Spirit Racing of Léman. Attachez vos ceintures, on embarque avec Erwan ! 

« Bonjour à toutes et tous,

Je viens vous parler de ma course d’Imola qui marquait déjà la troisième épreuve de la saison ELMS. Après la frustration du Castellet où la malchance nous avait poursuivis, l’objectif était clair : marquer fort, capitaliser sur notre rythme et enfin concrétiser. Personnellement, je revenais au volant après deux mois sans roulage, l’enjeu était aussi de vite retrouver mes repères.

Retrouver le rythme et ajuster la voiture

Dès la journée de tests collectifs, il a fallu se remettre dans le bain. Imola n’est pas une piste facile. Très rythmée, technique, avec peu de temps mort : on a l’impression de faire un tour en apnée du premier au troisième secteur. De mon côté, les débuts ont été prudents. Heureusement, Valentin, qui enchaînait les courses ces dernières semaines (24 Heures de Spa, 24 Heures du Mans), avait du roulage et du rythme, ce qui nous a offert une base solide. Clément et moi avons pu nous caler sur son tempo. Côté réglages, on a corrigé quelques éléments identifiés entre Le Castellet et Imola. La voiture s’est montrée plus homogène et plus facile à exploiter. Progressivement, Clément et moi avons trouvé le rythme, même si ça a pris un peu plus de temps qu’espéré.

©️MPS Agency

Des essais solides, une qualif contrariée

Lors des FP1, je suis le premier à chausser les pneus neufs. Malgré le manque de roulage, je me positionne aux avant-postes, ce qui est encourageant face à d’autres équipages déjà bien rôdés. Clément continue le travail avec de belles simulations de qualifications, notamment pendant le Bronze Test, où il termine premier. La dynamique est bonne. En qualification, on fait le pari d’utiliser deux trains de pneus pour optimiser la performance. Clément claque un bon temps dès la première tentative, mais on décide d’en remettre un. Mauvais timing : un drapeau rouge vient perturber la séance. Les pneus refroidissent, et impossible d’améliorer. On reste P2, un excellent résultat malgré tout, après la pole du Castellet.

Une course à oublier… ou presque

La course démarre avec confiance. Notre rythme à trois est solide et la Mercedes en pole ne nous inquiétait pas plus que ça. Pourtant, tout s’enraye rapidement. Clément écope de deux pénalités en début de course. La première pour mauvais alignement lors du départ lancé. Il suivait les LMP3 devant lui, elles-mêmes décalées. La Direction de Course ne tolère pas et c’est un drive-through difficile à avaler.

Après 30 minutes de course, une erreur stratégique sous safety car nous coûte cher. Leader à ce moment-là, nous décidons de ne pas faire rentrer Clément alors que tout le peloton derrière nous passe par les stands. Un tour plus tard, on rectifie, mais c’est trop tard : il doit attendre la file entière avant de ressortir et on plonge au classement. La course devient alors une suite de rattrapages. Clément se bat pour remonter et me laisse une voiture dans le top 5. Mais un autre casse-tête s’annonce : la pluie. Lors du deuxième relais, au moment de mon passage, la piste est humide mais pas détrempée. Par précaution, on chausse les pneus pluie : mauvais choix. Le Goodyear pluie ne fonctionne que sous forte pluie. Je suis en difficulté, et dois repasser aux slicks après deux tours. Encore du temps perdu.

©️MPS Agency

Puis tombe une autre pénalité, conséquence d’une infraction sous Full Course Yellow commise plus tôt par Clément. Encore un drive-through, et cette fois on accuse presque un tour de retard. À ce stade, la mission est claire : ramener la voiture, marquer ce qu’on peut. Je la laisse à Valentin qui parvient à remonter quelques positions. On termine P7. Une place qui reflète la difficulté du week-end, mais aussi la capacité de l’équipe à se battre jusqu’au bout. Malgré la déception, tout n’est pas perdu. Les qualifications sont solides, la progression continue. Et ce championnat ELMS 2025 est très ouvert. De nombreux favoris ont aussi connu des soucis à Imola. Résultat : les écarts se resserrent au classement.

Cap sur Spa avec détermination

Avec trois manches encore à disputer, tout est possible. Il va falloir aligner les performances et surtout éviter ces erreurs qui nous coûtent chères en course. La prochaine étape sera Spa-Francorchamps, un circuit que tout le monde connait parfaitement, mais les données récentes que Valentin a emmagasinées durant les 24 Heures de Spa seront un avantage majeur pour viser haut. On reste soudés, on travaille bien, la victoire viendra. Et à Spa, on ira la chercher !

A bientôt…                                                                                                                                                       Erwan Bastard

©️DPPI / ELMS

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