Nyck de Vries est l’un des piliers de l’équipage de la Toyota GR010 Bybrid n°7 en WEC. A l’apporche des 24 Heures du Mans, il a accepté de faire le bilan de sa saison 2025 avec Endurance Live, lui qui commence déjà à penser au Mans.
Le pilote de 30 ans sait que pour le moment gagner en WEC n’est pas possible, il essaie donc de tirer un maximum de la machine qu’il a entre les mains. « En fin de compte, on court toujours pour gagner, mais la compétition est relevée et il n’est pas réaliste d’espérer pouvoir toujours gagner. Mais quand on n’en est pas capable, il faut maximiser ce qu’on a. Jusqu’ici, l’équipe a fait du bon travail en maximisant notre package au Qatar. Par contre, à Imola, on en a « laissé sur la table », car on se battait pour un podium toute la course, et au final, cela nous a un peu filés entre les mains. C’était décevant, mais en général, on a fait du bon boulot. »
A l’approche de Spa et du Mans, l’envie de gagner est toujours présente mais en Belgique, à la veille de la course, Nyck de Vries se montrait lucide : « Je ne nous vois pas en lutte pour la victoire demain » surtout après un 16e temps sur la grille. Il ajoute : « je dirais que le top 5 devrait être un objectif. » Grâce à un bon rythme et une stratégie intelligente, les deux Toyota finissent 4e (n°8) et 7e (n°7) de ces 6 Heures de Spa en dépit d’une crevaison en début de course pour la voiture de Nyck. « Ce fut une course difficile pour nous, en tant qu’équipe, mais je pense que nous avons bien fait de ramener les voitures à la maison en quatrième et septième position. Je suis sûr que c’était le maximum que nous pouvions atteindre compte tenu de nos performances de la semaine. C’était un grand défi, mais nous nous sommes battus très fort, nous avons fait de notre mieux et nous avons saisi nos chances »
La prochaine course sera les 24 Heures du Mans, l’objectif principal et affirmé de Toyota en 2025 qui vise à gagner pour la sixième fois le mois prochain. L’équipe s’appuiera sur sa grande expérience de l’épreuve et sur une auto fiabilisée puisqu’il s’agit de la plus vieille Hypercar du plateau. « Il est vrai que nous connaissons bien la voiture désormais, mais vous n’êtes jamais prêt à 100%. Le Mans est une course très spéciale, et c’est elle qui vous choisit pour gagner. On ne peut que nous concentrer sur nous-mêmes et faire le meilleur travail possible. Ca n’ajoute pas de valeur à trop penser à ce que font les autres constructeurs. Au bout du compte, on doit battre tout le monde, et ça sera notre but en juin. Bien sûr, on rêve de gagner Le Mans à nouveau ! Tous mes coéquipiers (n°7 et n°8) ont gagné les 24 Heures. Je suis aussi le plus jeune (et le dernier arrivée) et je n’ai jamais gagné cette épreuve et je peux vous affirmer qu’elle est au sommet de ma liste ! »
Depuis que Nyck de Vries a intégré Toyota Gazoo Racing après sa période en Formule 1 (Alpha Tauri en 2023), le Hollandais roule dans deux championnats en même temps : WEC et Formula E où il a déjà été sacré champion du monde en 2020/2021. Depuis deux saisons, il a intégré Mahindra Racing. Le fait de disputer les deux l’aide à être plus compétitif tout au niveau technique que du rythme. « Oui, ça m’aide à 100 %. Il y a beaucoup de passerelles entre les deux voitures, surtout en matière de logiciel. Mais, surtout, je pense qu’il est très important pour un pilote de rester impliqué dans son sport. Je suis très privilégié d’être en mesure de faire ce double programme et j’estime même que c’est une nécessité. Si vous faites 8 ou 10 week-ends par an, ce n’est pas assez pour rester en forme. » Il justifie son propos sur la nécessité de rouler beaucoup. « L’évolution et le développement dans un environnement si professionnel et technique ne s’arrête jamais. Il faut rester concentré sur la course et le développement technique tous les jours pour rester impliqués et en forme dans notre sport. Même chose du point de vue du pilotage. Dans tous les autres sports, vous vous entrainez tous les jours. Nommez moi un joueur de football ou de tennis qui n’est pas sur le terrain quotidiennement. Nous les pilotes, nous pensons que 10 ou 15 courses, c’est beaucoup, mais je trouve que ce n’est rien. En Nascar, ils font deux championnats le même week-end. J’espère que je pourrai faire ce type de double programme pendant de longues années. »
L’appétit de Nyck de Vries ne s’arrête pas là et quand on lui parle d’un troisième programme…« En ELMS, j’ai regarde, mais il y avait trop de clash. Je regarde aussi l’IMSA. Je veux vraiment faire Daytona, j’en ai eu l’opportunité cette année, mais je n’ai pas pu car j’avais d’autres engagements. Mais c’est certain, je suis très ouvert pour l’IMSA… »
En tout cas, le WEC et la Formule E le font beaucoup bouger mais les allers / retours d’un continent à l’autre ne le gênent pas plus que cela. « C’est simplement le fait d’être occupé pendant trois mois de l’année. De mai à juillet, le calendrier est chargé, c’est vrai. Mais à part ça, vous pouvez faire plus facilement des courses. L’année dernière, j’en ai fait deux en Super Formula en plus du WEC et de la Formule E. Ils étaient dans mon calendrier, je les ai disputées sans souci, c’est tout. J’aime jouer au golf, mais je préfère être dans un baquet (rire). »
