À quelques jours de la finale du Championnat du Monde FIA WEC à Bahreïn, Alessandro Pier Guidi, pilote de la Ferrari 499P n°51 et leader du championnat Pilotes avec James Calado et Antonio Giovinazzi, est revenu pour Endurance Live sur une saison solide et sur l’approche de son équipe pour cette dernière manche décisive. Entre pression, stratégie et esprit d’équipe, il partage son état d’esprit avant la bataille pour le titre.
Alessandro, vous arrivez à Bahreïn en tête du championnat. À quelques jours de la finale, comment vous sentez-vous ? Y a-t-il plus de pression ou, au contraire, plus de sérénité après une saison aussi solide ?
« C’est la même pression qu’à chaque course. Nous sommes, de mon point de vue, assez sereins. Je pense que nous avons notre destin entre nos mains, et celui de notre championnat, donc nous allons essayer de faire au mieux. Il faut vivre cela sereinement et faire du mieux possible. La pression est toujours là quand on court pour Ferrari, ce n’est donc pas une nouveauté, mais je ne ressens pas de pression particulière. »
Cette dernière course pourrait décider du titre. Quelle sera votre approche avec Ferrari : rester prudent pour assurer le championnat ou attaquer comme d’habitude pour viser la victoire ?
« Je me suis déjà retrouvé dans cette situation à plusieurs reprises et nous allons faire du mieux possible. L’objectif principal de cette course est de remporter le championnat. Monter sur le podium pour célébrer le titre serait formidable, mais ce n’est pas la priorité. L’essentiel est d’atteindre le grand objectif, marquet des points et tout ce qui viendra en plus durant la course sera un bonus. »
Le circuit de Bahreïn est particulier : chaleur, course nocturne, gestion des pneus… Est-ce un circuit que vous appréciez ? Comment vous préparez-vous avec l’équipe ?
« Bahreïn est un circuit où nous avons toujours obtenu de bons résultats. Personnellement, je l’apprécie beaucoup, ce n’est pas un circuit exceptionnel comme peut l’être le circuit de Spa, mais c’est tout de même un tracé agréable. C’est vrai qu’on part par temps chaud, mais après quelques heures, on se retrouve déjà dans le noir et la température est assez constante, ce qui rend les choses très intéressantes. Il fait nuit, mais en réalité, pour cette épreuve, le circuit est entièrement éclairé, donc on y voit très bien. C’est comme si c’était le jour, même s’il n’y a pas de lumière du soleil, mais un éclairage artificiel. Il faudra évidemment essayer de trouver un réglage plus adapté à la nuit ou en tout cas à la baisse de température, car la majeure partie de la course se déroule dans ces conditions. Nous nous sommes préparés un peu comme d’habitude : simulateur, réunions d’avant-course. »
Depuis le début de la saison, la constance de la 499P et du trio que vous formez a été impressionnante. Selon vous, qu’est-ce qui a fait la différence cette année ? L’esprit d’équipe, la stratégie, ou peut-être votre expérience dans les grandes occasions ?
« Nous savions déjà, l’année dernière, que le championnat avait été très difficile, nous avons toujours réalisé de bonnes performances et cela nous rendait confiants pour cette saison. Nous avons connu beaucoup de périodes difficiles en 2024, mais il est certain que les performances n’ont jamais fait défaut, ce qui est la chose la plus difficile à trouver. Nous étions donc confiants pour cette nouvelle saison et jusqu’à présent, cela s’est plutôt bien passé.
Je pense qu’un autre élément assez positif est qu’au niveau de notre trio, il n’y a pas de grande jalousie, on essaie de faire de notre mieux pour la voiture et cela aide. C’est un élément fondamental dans les courses d’endurance, pas seulement ici, mais cela a toujours été le cas, et si nous avons remporté tant de succès, c’est aussi parce que j’ai toujours essayé de créer une atmosphère positive et d’éviter les jalousies avec mes différents coéquipiers. Avec James (Calado), ça a toujours été comme ça, nous avons toujours été très transparents l’un envers l’autre, nous nous sommes toujours entraidés et depuis l’arrivée de Giovi (Antonio Giovinazzi), nous avons fait de même avec lui. Je dirais donc qu’il est fondamental de ne pas être envieux de ses coéquipiers pour obtenir des résultats en endurance. »
Quel sera votre avenir à la fin de la saison ?
« Je ne sais pas déjà ce que je ferai demain, donc il est difficile de prévoir ce que je ferai la saison prochaine (rire)…»
