Du 6 au 8 novembre, c’est dans le désert de Sakhir que se déroulera la 8ᵉ et dernière manche du Championnat du Monde d’Endurance (FIA WEC).
Les 8 Heures de Bahreïn, ultime épreuve de la saison 2025, s’annoncent explosives et riches en émotions. Alors qu’on attendait le sacre de Ferrari à Fuji, Porsche a su rebattre les cartes en l’emportant à Austin, en montant sur le podium à Fuji, et s’offre du coup une ultime chance de briller. L’équipage tenant du titre pilote pourrait même rééditer son exploit pour une deuxième année consécutive, malgré un début de saison compliqué.
Du début à la fin
Long de 5,412 km et composé de 15 virages, le Circuit International de Bahreïn fut, pendant un temps, la manche d’ouverture du calendrier de Formule 1.
Aux côtés de Spa et Le Mans, il fait partie des circuits les plus présents dans l’histoire du FIA WEC, avec 15 apparitions. Initialement disputée sur 6 heures, la course est devenue une épreuve de 8 heures en 2020, marquant désormais la grande finale de la saison.
Sortir par la grande porte ?
C’est la grande annonce de ces dernières semaines : Porsche Penske Motorsport va quitter le Championnat du Monde d’Endurance. Ironie du sort, la marque est encore en lice pour le titre Constructeurs (à 39 points de Ferrari et devant Cadillac de 18 points) et celui des Pilotes. Le duo Kévin Estre / Laurens Vanthoor (Porsche n°6) ne pointe qu’à 21 points du trio James Calado / Antonio Giovinazzi / Alessandro Pier Guidi (Ferrari n°51). Les deux officiels Porsche seront épaulés à Bahreïn par le tout nouveau champion IMSA WeatherTech, Matt Campbell. Il faudra aussi surveiller la Ferrari 499P n°83 de l’écurie privée AF Corse, en embuscade à 13 points des leaders, emmenée par les vainqueurs des 24 Heures du Mans, Yifei Ye, Robert Kubica et Phil Hanson. Avec 39 points encore à distribuer (la course plus le point de la pole) pour les pilotes, 66 unités en jeu pour les Constructeurs, tout reste possible…A noter que Cadillac a aussi ses chances de titre mathématiquement !
Toujours du côté de Stuttgart, Laurin Heinrich fera ses débuts en Hypercar sur la Porsche 963 n°5 aux côtés des Français Julien Andlauer et Mathieu Jaminet. Le jeune pilote allemand, sacré champion GTD 2024 avec AO Racing au volant de la fameuse “Rexy”, pourrait jouer un rôle décisif dans la course au titre constructeurs.
Les Français à la fête ?
Surprise de cette seconde partie de saison : les excellents résultats des équipes françaises ! Avec deux podiums pour Peugeot et une victoire pour Alpine (à Fuji), les tricolores pourraient bien venir troubler la lutte pour le titre si leurs voitures figurent aux avant-postes. Peugeot pourra notamment compter sur le jeune Français, ex champion de F2 2022, Théo Pourchaire, qui remplacera Stoffel Vandoorne sur la Peugeot 9X8 n°94. Pilote de développement cette année, le natif de Grasse prépare déjà sa titularisation prévue pour la saison 2026.
Peu de changements de pilotes
En dehors des deux pilotes Porsche supplémentaires et de l’arrivée de Pourchaire chez Peugeot, on note peu de mouvements si ce n’est le retour de Ross Gunn et Roman De Angelis, absents du WEC depuis Le Mans pour se concentrer sur le championnat IMSA, au volant des Aston Martin Valkyrie. Du côté BMW, Toyota et Cadillac, où Jenson Button signera sa dernière course en WEC, cela ne bouge pas.
LMGT3 : une bataille à trois pour le titre
Le suspense est à son comble dans cette catégorie. L’équipe Manthey 1st Phorm mène le championnat avec 105 points grâce à son trio Ryan Hardwick, Riccardo Pera, Richard Lietz (Porsche 911 GT3 R n°92). Derrière, la Ferrari 296 n°21 Vista AF Corse du Français François Heriau, Simon Mann et Alessio Rovera accuse 11 unités de retard, tandis que la Corvette Z06 n°81 TF Sport de Tom Van Rompuy, Rui Andrade et Charlie Eastwood est repoussée à 13 longueurs de la Ferrari. Seulement 24 points séparent donc le premier du troisième : du jamais vu depuis l’introduction du GT3 dans le championnat. Le titre pourrait bien se jouer dans les toutes dernières minutes de course…Pas de modifications au niveau des équipes est à constater.
Une finale pleine d’enjeux
Les 8 Heures de Bahreïn 2025 s’annoncent donc comme une course à haute émotion : entre la consécration possible de Ferrari, l’adieu de Porsche sur le tapis rouge, la confirmation du renouveau français, et un titre LMGT3 plus disputé que jamais, tout est réuni pour un final épique à Sakhir.
La BOP en hypercar, Cadillac subit un net recul pour la finale du WEC à Bahreïn, avec une réduction de 24 kW à basse vitesse et un surpoids de 4 kg, la plaçant parmi les Hypercars les plus lourdes plateau. À l’inverse, Ferrari bénéficie d’un allègement et d’un léger gain de puissance, tandis que Toyota profite aussi d’un bonus de performance, alors que Porsche, Alpine et Aston Martin voient leurs paramètres BoP ajustés à la baisse.
La Balance de Performance pour la finale du WEC en LMGT3 alourdit sensiblement les Porsche, McLaren, Corvette et Ferrari, tandis que BMW et Ford bénéficient d’un allègement. Avec le Success Handicap, la Ferrari n°21 et la Corvette n°81 deviennent les LMGT3 les plus lourdes du plateau (+24kg), alors que la Porsche n°92 conserve un handicap notable (+18kg) avant la manche décisive.
Hugo Huveline