La Toyota GR010 Hybrid, le chant du cygne ?

Toyota est la marque la plus fidèle au WEC depuis sa création. En ce jour de la 100e course WEC, le constructeur du soleil levant a tout le temps été présent sauf lors des deux premières courses en 2012. Pourtant, depuis un bon moment, Toyota souffre…

Toyota a été la première marque à s’engager officiellement dans le nouveau règlement Hypercar créé par l’ACO et la FIA. De cette volonté est née la Toyota GR010 Hybrid. Depuis cinq saisons maintenant, deux exemplaires sont alignés par Toyota Gazoo Racing en WEC. La LMH, qui a pris la relève de la TS050 Hybrid, a très vite trouvé ses marques et cumulé victoires et titres. Sur les 34 courses aujourd’hui disputées, elle compte 19 victoires (dont deux fois les 24 Heures du Mans en 2021 et 2022), 15 pole positions, un titre Equipes en 2021, trois titres Constructeurs (2022, 2023 et 2024) et trois titres Pilotes (2021, 2022, 2023).

Mais depuis l’arrivée de Peugeot en 2022, Ferrari, Porsche et Cadillac en 2023, Alpine et BMW en 2024, Aston Martin en 2025, la concurrence est très rude. La plus ancienne des Hypercars souffre, ne gagne plus Le Mans, alors que c’est l’objectif principal chaque année, et n’est pas toujours aidée par la BoP. 2025 est vraiment très compliquée pour cette auto et son équipe de pilotes : Mike Conway, Kamui Kobayashi, José María López, Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima et Brendon Hartley et Nyck de Vries.

©️ MPS Agency

Ce week-end, devant son public ç Fuji, la marque japonaise a souffert et connu une course frustrante. Devant 66 400 spectateurs, l’équipe s’est pourtant battue occupant même la tête à mi-course avec la n°7, mais une Saftey Car est venue ruiner leurs espoirs. Sur la n°8, les ennuis ont commencé dès les premières minutes lorsque, parti en huitième position sur la grille, Sébastien Buemi a été percuté par l’Alpine n°35. Il s’est arrêté sous drapeau jaune pour changer son pneu arrière gauche crevé et est retombé à la 17e place. Un autre contretemps a suivi avec un stop&go de trois minutes pour une infraction, qui les a fait reculer à la 18e place, avec deux tours de retard.

Kamui Kobayashi, directeur de l’équipe et pilote de n°7 dressait un bilan d’après course. « Ce n’est pas ce que nous attendions de notre course à domicile. Nous avons fait de notre mieux, mais malheureusement, la voiture de sécurité nous a vraiment pénalisés. Jusque-là, nous étions en tête. J’ai essayé de regagner des places après cela, et je pense que la huitième place était le meilleur résultat que nous pouvions espérer. En tant qu’équipe, nous avons fait tout ce que nous pouvions, mais cela n’a pas suffi. Nous avons connu des difficultés cette semaine en termes de performances, nous devons donc tirer les leçons de cette expérience. La dernière course de la saison approche, et je veux monter sur le podium. J’espère vraiment que nous pourrons gagner afin de terminer cette année difficile sur une note positive. Nous ferons de notre mieux pour y parvenir. »

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Même constat d’impuissance du coté de Brendon Hartley sur la n°8. « Ce fut une journée difficile devant notre public. Nous apprécions vraiment leur soutien et nous avons tout donné, mais ce n’est pas le résultat que nous espérions tous. La pénalité nous a fait perdre deux tours, donc la course était terminée pour nous après une heure et demie. Je ne pense pas que l’une ou l’autre des voitures ait vraiment eu le rythme des voitures de tête, mais la voiture n° 7 semblait prometteuse à un moment donné avant qu’elle ne soit victime de malchance. Nous devons maintenant nous regrouper pour Bahreïn. »

L’équipe aura une dernière chance de décrocher son premier podium d’une année difficile lors de la dernière course de la saison, les 8 Heures de Bahreïn, le samedi 8 novembre. Mais on peut se poser la question suivante : quel sera l’avenir du géant nippon ? On se demande combien de temps les GR010 Hybrid vont survivre. Comme précisé, il s’agit de la plus ancienne Hypercar du plateau. Ensuite, faire les fonds de classement comme c’est le cas depuis au moins Sao Paulo ne convient certainement pas aux dirigeants de Toyota Gazoo Racing. De plus, on sait la marque très impliquée dans l’Hydrogène car elle utilise la course comme laboratoire pour développer des technologies destinées à la route.

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Alors vont-ils arrêter leur programme pour mieux revenir en 2028 quand l’Hydrogène sera accepté en WEC et au Mans ? Pas certain car lors de notre dernière rencontre, Kazuki Nakajima nous avait révélé : « pour l’hydrogène, il y a encore beaucoup de difficultés. La principale est la réglementation. Il y a beaucoup d’aspects liés à la sécurité. Nous devons attendre que les règles soient bien définies pour pouvoir passer à l’étape suivante. En parallèle, nous poursuivons le développement. Le véhicule de course à Hydrogène est toujours en cours de développement au Japon. C’est un but important pour le futur. Nous attendons la règlementation, mais nous avançons. Nous mettons beaucoup d’efforts dans ce développement. »

En tout cas, cela serait vraiment dommage car Toyota a été le SEUL constructeur présent dans la tempête, quand il n’y avait qu’eux en tête d’affiche avant que tous les autres ne débarquent à partir de 2023. Alors quelle solution ? Poursuivre avec la vieillissante GR010 encore une année ? Refaire une auto, mais à quel prix et pour combien de temps ? Faire jouer un joker ? Se retirer ? Revenir avec le prototype Hydrogène mais quand ? Autant de questions auxquelles on espère vite avoir une réponse…

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