André Lotterer : « Ce projet Genesis est vraiment parfait à ce stade de ma carrière ! »

Pour sa 14e participation aux 24 Heures du Mans, André Lotterer fait ses débuts en LMP2 avec IDEC Sport, en préfiguration de l’entrée officielle de Genesis en Hypercar dès 2026. Fort de son expérience chez Porsche, le triple vainqueur de l’épreuve s’engage dans un projet novateur, mêlant transmission de savoir, construction d’une équipe et défis technologiques. Entretien avec un pilote qui conjugue passion et vision.

Ce sont vos 14e 24 Heures du Mans, mais pour la première fois en LMP2, c’est quand même une nouveauté en 2025…

« Ma première fois était en 2009, direct en LMP1 et ce sera donc ma première fois en LMP2. Je n’avais jamais roulé avec cette auto, j’ai fait une journée de test au Ricard et je me suis tout de suite senti à la maison avec cette voiture qui est très agile, très instinctive à conduire et naturelle. Elle est bien développée, le set-up est bien, elle fait ce qu’on lui demande, donc à ce niveau là, on se sent vite en confiance. De plus, l’équipe est très bonne, ils ont fait un très bon travail. Depuis le début de l’année, ils ont gagné les deux courses en ELMS. Tout se fait en collaboration avec la marque Genesis qui rentrera en Hypercar l’année prochaine. C’est le grand futur, mais c’est bien d’être là dès le début, de partager l’expérience avec IDEC et Genesis qui vont apprendre beaucoup de choses au niveau opérationnel, mais aussi faire venir des mécaniciens du rallye, par exemple, les impliquer déjà dans le team. Etre là dès le début, avoir une vision, grandir ensemble, c’est bien. »

©️MPS Agency

À ce moment de votre carrière, c’est un magnifique projet de développer toute une équipe, qui en plus est pour une marque qui n’a pas d’expérience, même en Endurance et avec de jeunes pilotes (Mathys Jaubert et Jamie Chadwick). Est-ce que  ce rôle est quelque chose qui  vous épanouit ?

« Oui, clairement ! C’est vraiment du pain béni. Je ne pouvais pas espérer mieux parce que j’ai quitté Porsche en tant que champion du monde. Je pensais peut-être terminer ma carrière chez Porsche, mais le management et tout ça ne me stimulait plus tellement. Ils passaient de trois à deux pilotes en WEC, ils m’ont dit que je pouvais rester pour faire du GT et d’autres choses comme ambassadeur, mais ça ne m’a vraiment pas intéressé. J’ai vite appelé Cyril (Abiteboul) et j’ai tout de suite compris les ambitions que Hyundai avait. Pour moi, c’est vraiment parfait à ce stade de ma carrière, avec toute l’expérience que j’ai emmagasinée, de pouvoir créer quelque chose de top et de spécial avec les moyens nécessaires qu’il y a derrière ce groupe.

C’est une marque très dynamique, qui va venir l’année prochaine en WEC, mais aussi en Europe, vendre leurs voitures partout. Ils ont choisi le sport automobile pour injecter de l’adrénaline, une image sportive et athlétique pour leurs produits. Faire partie de toutes ces choses là, d’être à l’écoute, de créer quelque chose comme on aimerait, comme on l’imagine est vraiment une super opportunité. C’est une équipe qui n’a pas encore couru au Mans, mais ça reste quand même des gens très performants. Ils ont gagné le Championnat du Monde en rallye, ils savent faire des moteurs. Le moteur vient de la WRC, qui va être adapté d’un 4 cylindres en V8. Je n’ai pas d’inquiétude, on sera au top de la technologie. On a aussi le partenaire ORECA pour la voiture qui est déjà assez bien éprouvé en WEC. Ce sera à nous d’extraire le maximum de ce package, mais je pense que les bases sont bonnes. »

©️MPS Agency

L’an dernier vous étiez dans la voiture championne du monde, vous avez grandi avec cette Porsche 963. Vous apportez donc  forcément pas mal d’expérience et une idée bien précise de ce qu’une voiture doit faire dans cette catégorie ?

« Exactement. Pas que dans la catégorie Hypercar, mais de toute l’expérience que j’ai amalgamée au fur et à mesure des années. Il y a plein d’éléments qu’on reprend pour essayer d’améliorer une foule de choses. C’est très intéressant parce qu’il y a dix ans de ça, j’avais déjà pas mal d’expérience, j’étais plus focus sur rouler vite. Maintenant, j’arrive vraiment à me pencher là-dessus et faire ce travail de fond qui me plaît beaucoup. Mon expérience en Hypercar avec la Porsche est très utile. Mais il y a aussi Pipo Derani qui vient avec l’expérience de la Cadillac. On a des ingénieurs qui ont l’expérience d’autres constructeurs. On peut mélanger tout ça et prendre le meilleur de tout, en espérant faire un bon profit. »

La voiture va bientôt rouler pour la première fois à l’été. On a déjà vu Pipo (Derani) faire du simulateur. Qu’est-ce que vous attendez de ce premier roulage ?

« J’espère qu’on va assez rapidement pouvoir attaquer, puisque les gens d’Oreca savent ce qu’ils font. Je pense que la voiture va être bien née, ils savent exactement dans quelles fenêtres placer la voiture, ils ont l’expérience avec l’Alpine, avec Acura en IMSA. Tout ça devrait être quand même assez abouti sans trop de problèmes. Le moteur, chez Hyundai, ils savent faire. C’est sûr qu’il faut la fiabilité, mais il tourne au banc. Ils prennent toutes les mesures nécessaires pour qu’on roule avec la voiture sans problème. Je pense qu’on devrait assez rapidement trouver notre rythme. Notre travail sera de vite comprendre la voiture, dans quelles fenêtres mettre le setup, les amortisseurs, la fenêtre aéro,  les systèmes aussi parce que ça joue un grand rôle avec le système hybride, sur les freinages et tout ça. Je pense qu’on n’aura pas de problèmes fondamentaux techniques. »

@GENESIS

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