Entre l’IMSA (quatre courses, quatre victoires) et le WEC (zéros podiums en trois épreuves), c’est la nuit et le jour. Porsche n’y arrive plus et atteint même rarement l’Hyperpole. A Spa, Endurance Live a essayé d’en savoir plus sur les maux de la marque de Stuttgart.
Porsche a connu une bonne fin de saison 2024 en décrochant le titre Pilotes (Estre / Lotterer / Vanthoor) à Bahreïn et en ratant de peu le titre Constructeurs. Depuis, la situation est bien différente et plus difficile en WEC avec quatorze points marqués (contre 136 pour Ferrari). Alors que se passe-t-il ? « Le sport automobile, c’est toujours une chose fluide, tout le monde essaie de s’améliorer » déclare Michael Christensen pilote de la Porsche 963 n°5 Porsche Penske Motorsport. « Quand on regarde 2023 et 2024, à l’époque, le paddock se posait la même question, mais dans l’autre sens : pourquoi êtes-vous si rapides ? Je pense que ce serait bien de poser la même question, mais à eux maintenant : qu’est-ce qui s’est passé depuis ? »
Michael Christensen tente de répondre à sa propre question. « Je pense que tout le monde s’est amélioré. Certains mieux et plus vite que d’autres, c’est ça la clé. Si on trouve un dixième, c’est bien, mais si les autres en trouvent deux, c’est mauvais. On peut juste dire que certains ont amélioré leur performance, mais de combien ?
On peut aussi se regarder nous-mêmes et se dire qu’on aurait pu faire mieux, à Imola, par exemple. Mais peut-on trouver une seconde au tour, je ne suis pas sûr. La position sur la grille est une chose importante dans cette catégorie avec tellement de voitures. Ils ont aussi changé un peu les règles de la capacité de la voiture à se qualifier avec le pilote et la quantité d’essence. Je ne suis pas vraiment 100% sûr des chiffres, mais il y a des petites choses fondamentales qui nous ont fait du mal cette année. »

Le pilote danois résume sa pensée sur le déficit de performance et de résultats de Porsche Penske Motorsport. « C’est une combinaison de plusieurs choses : les autres se sont beaucoup amélioré, je suis sûr qu’on a légèrement progressé de nôtre côté, mais beaucoup d’autres choses que nous n’avons pas en main ont changé aussi. »
Pourtant, la Porsche 963 a été améliorée pendant l’hiver, surtout au niveau de la suspension. On attendait des progrès… et pourtant la Porsche 963 subit encore l’usure des pneus et des freins comme ce fut le cas à Bahreïn. « Ce n’est une voiture différente par rapport à 2024, ces améliorations permettent juste d’avoir plus d’options au niveau de la configuration. On a plus d’options à notre disposition, on peut mieux ajuster notre set-up. Cela ne veut pas dire que nous avons plus de performance à chaque course. Je pense que nous avons plus de potentiel, mais c’est à nous de le gagner. »

Les 6 Heures de Spa, 3e manche WEC de la saison, n’a de nouveau pas souri aux autos rouges et blanches. La n°6 a terminé 9e tandis que la n°5 de Michael Christensen (avec Julien Andlauer et Nico Muller) a conclu la course à la 12e place après avoir été poussée par une Cadillac aux Combes juste après le départ. « On avait fait des tests à Spa il y a quelques mois. La voiture y était bien, mais des choses auraient pu être meilleures. Le résultat des 6 Heures de Spa n’a pas été à la hauteur de nos attentes. Nous savions que la dégradation serait un facteur important. Nous n’étions tout simplement pas assez rapides., il faut bien l’avouer. D’un point de vue stratégique, la chance n’a pas toujours été de notre côté, mais cette course nous a appris beaucoup de choses pour notre préparation au Mans. Maintenant, nous allons nous concentrer sur l’identification des points à améliorer au cours des prochaines semaines. »
Après Spa, la grande course que Porsche vise pour la 20e fois arrive. La manche belge a quelque peu servi en une sorte de répétition générale en vue des 24 Heures du Mans. « A Spa, en termes de set up, nous avons essayé de faire le mieux possible au niveau performance. Mais en termes opérationnel comme sur la façon dont nous communiquons avec l’ingénieur, nos briefings et debriefings, c’est toujours en cours d’amélioration, surtout en vue du Mans, car nous avons un nouvel ingénieur de course sur la n°5. Nous étions bien en Qatar, mais nous avions encore beaucoup à améliorer. Imola était mieux, et c’était un cran au dessus à Spa. Ca prend du temps pour les nouveaux de s’intégrer dans l’équipe, mais je pense que nous sommes déjà à un bon niveau. »

Depuis Spa, il y a eu un test à Castellet pour tester des pneus Michelin, mais c’est tout. Est-ce que ce sera suffisant pour ramener ce 20e trophée du Mans ? « Demandez moi après la course (rire). Au vue des premières courses de l’année, ça ne me semble pas si bon. Mais nous rêvons de gagner à nouveau les 24 Heures du Mans, donc nous continuons de travailler. De plus, il ne faut pas oublier que Le Mans est une course si différente. Je n’ai qu’à espérer que la voiture soit une « bête de course » quand nous y arriverons. »