Hugues de Chaunac salue le retour d’une concurrence technique dans une catégorie où la compétition reste au cœur du jeu. « Il était prévu depuis le départ qu’il y aurait deux constructeurs » rappelle d’emblée le patron d’Oreca. « Il faut se souvenir qu’en 2017, au moment du premier appel d’offres, il y avait quatre constructeurs retenus. Progressivement, les autres se sont retirés et on s’est retrouvé seul, mais ce n’était pas l’intention initiale. Là, on repart avec deux et c’est très bien ainsi. » Pour De Chaunac, l’essence même du LMP2 repose sur l’affrontement technique : « C’est encore l’une des rares disciplines qui n’est pas monotype. Et, pour nous, c’est essentiel, on aime la compétition. »
En ce sens, il compare le LMP2 aux autres formules actuelles, beaucoup plus figées : « Si vous regardez la plupart des disciplines, en monoplace notamment, Formule 2, Formule 3, ce sont des voitures monotypes. Donc il n’y a pas vraiment de place pour nous. Le LMP2 reste l’un des derniers bastions ouverts, avec l’Hypercar bien sûr. »

Justement, l’Hypercar est l’autre terrain de jeu où Oreca multiplie les collaborations, à la fois en WEC et en IMSA avec Alpine, Acura et bientôt Genesis et Ford. Comment l’entreprise varoise fait-elle face à cet afflux de programmes constructeurs ? « Il faut simplement optimiser notre organisation et l’adapter. Mais à chaque nouveau partenariat, c’est une fierté. Le fait que des constructeurs majeurs nous fassent confiance est un signe de reconnaissance du rôle que joue Oreca dans l’endurance aujourd’hui. » Une croissance qu’il ne voit pas comme un fardeau mais comme un moteur. « Pour nous, c’est extraordinaire. Chaque projet est un défi. Dans ce métier, il faut se souvenir d’une chose : le dimanche, il n’y a qu’un seul vainqueur. Soit vous gagnez, soit vous perdez. » Autrement dit, l’excellence est une exigence constante : « Tant que vous gagnez, vous êtes parfait. Mais le jour où vous ne gagnez plus, vous n’avez pas le droit de vous reposer. »
Interrogé enfin sur l’ouverture prochaine de la plateforme Asian Le Mans Series aux Hypercars d’équipes privées, annoncée lors de la conférence ACO du 13 juin dernier, Hugues de Chaunac reste prudent : « C’est encore un peu tôt pour se prononcer. L’ouverture vient à peine d’être annoncée, et ce n’est pas encore une priorité pour les grands constructeurs. » Mais il reconnaît le potentiel du projet à moyen terme. « C’est une dynamique qui va se construire et il faudra se projeter sur les trois prochaines années. Progressivement, ça prendra de l’ampleur. ».
