Cette année, Paul-Loup Chatin dispute deux programmes : celui d’Alpine en WEC et celui d’IDEC Sport en ELMS. Le premier était connu car le Français roule pour le constructeur de Dieppe depuis plus d’un an maintenant. Le second a été un peu plus surprenant car Paul-Loup avait quitté l’équipe fin 2023. Le Français est revenu sur ses 24 Heures du Mans et sur sa saison ELMS avant la prochaine mache dans une semaine à Imola (6 juillet).
Comment se sont déroulées vos 24 Heures du Mans avec Alpine ?
« Mes sentiments sont partagés, car il y a une vraie satisfaction d’avoir amené la voiture à l’arrivée, mais aussi une petite déception sur notre niveau de performance. Ce top dix est un bon résultat, mais notre ambition était un cran au-dessus. C’est la réalité du sport automobile : chaque course est différente et l’important est de tirer les bons enseignements de cette édition pour revenir plus forts. Les points positifs sont nombreux. L’équipe, les ingénieurs et les pilotes n’ont pas commis de grosse erreur. Nous en avons fait quelques-unes sur l’exécution, mais elles n’auraient fondamentalement pas changé le scénario. »

Vous étes de retour chez IDEC Sport en ELMS cette année. Pourquoi ce choix ?
« C’est un choix qui s’est fait sans hésiter, quand l’opportunité s’est présentée. C’est une équipe à part par rapport aux autres pour moi. C’est une partie de ma famille, c’est celle qui m’a permis d’en être là où j’en suis aujourd’hui en sport automobile, grâce à Patrice (Lafargue), Paul (Lafargue) et Nicolas (Minassian). Ce sont des gens qui font partie des quelques personnes qui m’ont toujours inspiré, qui ont une confiance énorme en moi. J’ai rejoint IDEC en 2017, j’ai fait sept saisons pleines avec eux. C’est plus qu’une équipe, c’est une famille.
On s’est eu au téléphone avec Paul, on parlait de tout autre chose et au milieu de la discussion, on est arrivé sur ce sujet. Je voulais faire l’ELMS cette année en plus du WEC. La saison dernière, mon complément de programme était l’IMSA. En 2025, je voulais revenir sur quelques courses importantes aux USA et essayer de refaire l’ELMS à l’année. Avec Paul, ça s’est fait hyper naturellement. Si je devais résumer : si je fais l’ELMS, c’est difficile de l’imaginer avec une autre écurie qu’IDEC Sport. »

Vous vous retrouvez comme à la maison, rien n’avait changé ?
« Rien n’avait changé dans l’esprit mais tout s’est amélioré en parallèle. J’ai vu les progrès de l’équipe, dans sa structuration, dans son organisation. Le championnat évolue, les adversaires aussi et IDEC a su évoluer encore mieux. Dès que je suis remonté dans la voiture, j’ai repris tout de suite mes repères et j’ai eu l’impression que j’avais quitté cette voiture la veille. »
Comment s‘est passé le début de saison ?
« Barcelone et le Castellet ont été des courses magnifiques pour la voiture sœur (la n°18 couvée par Genesis Magma Racing, ndlr), un petit peu plus dure pour nous. C’est un championnat, aujourd’hui, au même titre que le WEC, où l’erreur est interdite. En Espagne, on a commis une petite erreur en début de course qui nous a mis dans une stratégie décalée et rapidement à un tour. Une fois dans cette situation, malheureusement, il n’y avait pas l’opportunité de revenir. On a quand même marqué des petits points à la fin qui vont peut-être avoir une importance en fin d’année. Au Castelet, dès le premier virage, Paul se fait harponner et se retrouve en tête à queue. Puis Job (van Uitert) est victime d’un accrochage et se retrouve dans la barrière de pneus.
Il faut que l’on fasse un travail sans faute sur tout le reste de la saison. On est tous humains, on peut tous faire des petites erreurs et c’est ça quand on est une famille. Si une personne fait une erreur, on est là pour le supporter, aller de l’avant tous ensemble et se tirer vers le haut. Le niveau est très relevé, c’est plus difficile qu’en 2018 ou 2019 où on fait 3e et 1er du championnat. Mais on a envie d’être aux avant-postes à chaque course. En tout cas, l’équipe nous donne tout pour nous battre pour. »
