Première femme victorieuse en WEC, Lilou Wadoux endosse un rôle plus stratégique cette année chez Richard Mille AF Corse. À l’approche des 24 Heures du Mans 2025, elle se met au service de l’équipe pour transmettre son expérience, affiner les réglages et guider ses coéquipiers dans le défi de la Sarthe. Entre gestion du trafic, journée test et concentration sur la course, la pilote française aborde cette édition avec sérénité et lucidité
Avec votre nouvelle équipe, votre début de saison ELMS s’est quand même plutôt pas mal passé, particulièrement au Castellet.
“Oui, ça s’est plutôt pas mal déroulé. On a eu un Barcelone plutôt compliqué où on a fait quelques erreurs. On a bien travaillé après Barcelone pour avoir un bon compromis entre nous, corriger un peu les erreurs qu’on a faites, et ça nous a permis d’avoir un bon résultat au Castellet. Après, il ne faut pas lâcher parce qu’on y a fait une bonne course, je pense qu’on a une équipe plutôt prometteuse. On peut faire du bon boulot, il n’y a donc pas de raison qu’on fasse mal au Mans. Après, c’est un autre championnat (elle roule d’habitude en ELMS), il y a beaucoup de choses qui rentrent en ligne de compte, encore plus que la normale, mais on peut faire quelque chose de bien.”
Vous vous habituez bien à votre nouvelle équipe et à vos nouveaux coéquipiers ?
“Cela fait deux courses qu’on est ensemble, il y a beaucoup de choses à apprendre. Il y a une bonne ambiance entre nous, on s’entend bien, on rigole bien ensemble et c’est ça qui fait qu’il y a un bon état d’esprit entre nous : il y a la partie où on rit et celle où on travaille. Nous avons eu un bon résultat récemment, je pense que ça prouve qu’on a une bonne entente entre nous, qu’on arrive à faire de bons compromis.”
Vos coéquipiers vont avoir besoin de vous parce que ce sont deux rookies, vous allez essayer d’amener toute l’expérience que vous avez du GT et des 24 Heures ?
“Oui, c’est une nouvelle expérience pour eux. Ce n’est jamais simple d’arriver au premier Le Mans. Il y a beaucoup de choses à apprendre. et c’est une semaine super fatigante pour tout le monde. Je vais pouvoir partager beaucoup de mon expérience de mes deux participations au Mans, que ce soit dans le trafic, la gestion de la fatigue, toutes ces petites choses qui ne sont pas grand-chose, mais qui deviennent vite très compliquées à gérer. ”
Ça sera aussi un nouveau rôle pour vous, parce que c’était souvent vous qui aviez besoin des conseils des autres. Maintenant, c’est vous qui donnez les conseils aux autres.
“Exactement. C’est cool de passer de l’autre côté, même si cela donne un peu plus de pression. Ce qui est bien, c’est qu’entre nous, c’est simple. Il n’y a pas une personne supérieure à une autre. On essaye tous de donner le meilleur nous-mêmes pour que ça avance. J’essaie d’apporter toute mon expérience pour pouvoir à la fin se battre. On peut faire quelque chose de bien, on est prêts pour ça.“
Quel va être le programme de la Journée Test ? A quoi cela va vous servir ?
“Déjà, pour eux, découvrir le tracé, rouler un peu dans le trafic, s’adapter, s’habituer aux Hypercars, voir comment la balance de la voiture va être, parce que forcément, on va partir de zéro.”
Allez-vous rôder quelques nouvelles pièces ?
“Non, on va faire ça plus tard dans la semaine. Là, on va prendre le temps qu’il nous faut pour se mettre dedans, trouver un bon compromis set-up dès le début. Il y a des pièces que j’ai déjà rôdées déjà plus tôt en test, donc je pense que ça devrait aller. On est plutôt prêts, honnêtement.”
Ca va être une grosse bataille en LMGT3 parce qu’il y a un gros plateau. Comment vous voyez ça ?
“Pour être honnête, j’essaie de faire mon job de mon côté, dans notre voiture. Après, la course se passera comme elle devra se passer. Pour être honnête, je ne préfère pas me concentrer sur les autres parce que ça passe vite, c’est une semaine compliquée. Il faut concentrer notre énergie sur nous, pas sur le reste. La course est longue, il peut se passer énormément de choses, on verra bien.”
