Jamie Chadwick est une pilote automobile britannique. Elle s’est fait connaître en remportant trois titres consécutifs en W Series (2019, 2021, 2022), une compétition 100 % féminine. Elle a également été pilote de développement pour l’écurie Williams en Formule 1 en 2019. En 2023, elle a intégré le championnat Indy NXT aux États-Unis où elle est restée pendant deux saisons. Considérée comme l’une des meilleures espoirs féminins du sport auto, elle a intégré cette saison l’équipe Genesis Magma Racing / IDEC Sport qui dispute l’ELMS et arrive au Mans en tête du championnat avec une 2e place à Barcelone (au général mais une victoire en LMP2) et une victoire au Castellet. La jeune femme va disputer ses premières 24 Heures du Mans et Endurance Live a pu la rencontrer !
Comment se sont fait les contacts entre vous, Genesis et IDEC ?
«Je cherchais des opportunités pour continuer ma carrière, et j’en ai eu une, celle de tester avec l’équipe d’IDEC en fin d’année. C’est une discipline dans laquelle je voulais aller et à partir de ce test, les choses ont évolué avec un programme qui est devenu par la suite le « programme Trajectoire » (qui vise à recruter des pilotes talentueux qui n’ont pas encore eu l’opportunité de courir en Hypercar dixit Cyril Abiteboul, le responsable du programme Genesis). C’est génial parce que nous sommes avec une équipe comme IDEC qui a vraiment de l’expérience dans ce championnat, qui y a eu beaucoup de succès mais nous avons aussi le support de type Hypercar avec Genesis. C’est vraiment cool. »
Ce sont vos premiers pas en Endurance. Que pensez-vous de ce genre de course ?
« J’apprécie vraiment, j’ai eu une petite expérience en GT4 et en Endurance (24 Heures de Silverstone 2015 avec une Aston Martin V8 Vantage GT4), mais c’était complètement différent. Premièrement, la voiture est incroyablement impressionnante, c’est un plaisir de piloter une LMP2. Ensuite, on se retrouve un peu au milieu de la meute dans les courses. Barcelone a été ma première expérience, c’était dingue, mais j’ai vraiment aimé. Certes, c’est un défi, il y a beaucoup de différents éléments, mais c’est aussi un plaisir. »
Et cette première expérience se termine par une victoire au bout de la 2e course, pas mal non ? Mais la course ne fut pas si facile…
« Tout à fait ! Je crois que le principal était de rester sur la piste. Ce qui a d’ailleurs été compliqué pour moi. Le départ n’était pas facile avec les slicks dans des conditions humides. On a dû accepter de reculer dans le peloton pour mettre les pneus pluie et essayer ensuite de revenir. Derrière, la stratégie a été impeccable et mes coéquipiers ont été incroyables.»
Quel premier bilan dressez-vous ?
« Le début de saison est très positif quand on regarde les résultats mais je pense que, personnellement, il me reste encore beaucoup de travail à faire. Je veux travailler et améliorer beaucoup de nouveaux éléments dans ce type de course. Le niveau est très relevé, on s’en rend compte rien qu’en regardant les noms des pilotes présents en ELMS. L’exécution a été incroyable depuis le début de l’année, l’équipe a fait un travail incroyable, mes coéquipiers aussi. Je suis très contente, et même si nous pouvons revoir nos attentes un peu à la hausse cette année, nous devons continuer à apprendre et à progresser. »
Avez-vous dû adapter votre style de conduite à cette voiture ?
« J’ai dû m’adapter, mes tendances naturelles étaient celles de monoplace, donc je suis déjà habituée à pas mal d’appui aéro, mais la manière dont la LMP2 se pilote avec le poids et la direction assistée est très différente. Elle est beaucoup plus rapide que ce que j’ai pu piloter jusqu’à présent. Mais comme je disais, la LMP2 est tellement agréable à conduire avec de grosses performances que c’est un plaisir. Je dois maintenant davantage me familiariser avec ce type de course, maximiser toutes les opportunités, avec le trafic, le carburant, les pneus. Je dois comprendre tout ça, mais étape par étape et progresser. »
Le grand moment est venu, les 24 Heures du Mans. Y pensez-vous ?
« Le Mans a été toujours été dans un coin de ma tête depuis le début de la saison, mais en même temps, je prends week-end après week-end. Je suis très excitée. Il va y avoir beaucoup de nouvelles choses. Cela va être une expérience incroyable, mais aussi avec beaucoup d’apprentissage. »
Avez-vous une préparation spéciale pour cette course ?
» Non, mais tout le travail effectué sur le simulateur va bien m’aider. Je pense que beaucoup de choses viennent de l’expérience et elle ne va s’acquérir qu’à travers la course. Nous sommes très heureux d’avoir André (Lotterer) comme coéquipier. C’est l’un des pilotes les plus expérimentés au Mans et il a remporté l’épreuve à plusieurs reprises. Je suis impatient de travailler avec lui et voir ce qu’il va nous apporter. »
Et l’année prochaine ? Serez-vous avec Genesis en Hypercar ?
« Je ne sais pas encore. Je voudrais continuer, bien entendu, mais aussi ajouter plus de programmes à ma saison. L’ELMS est un championnat génial cette année, mais j’aimerais faire plus de choses comme rouler en IMSA et d’autres choses. On verra où j’en serai à la fin de la saison. »
