François Cevert : le rêve bleu de Matra et du Mans brisé en plein vol !

Pilote d’exception et symbole du renouveau du sport automobile français, François Cevert a marqué l’endurance par son élégance et sa précision. De Daytona au Mans, son passage chez Matra-Simca laissait présager un avenir triomphal au Mans. Le 6 octobre 1973, son destin s’est interrompu brutalement à Watkins Glen (en F1), stoppant net l’ascension d’un homme que beaucoup voyaient succéder à Jackie Stewart…et triompher au Mans.

Il aurait pu devenir champion du monde de Formule 1. Mais, François Cevert rêvait aussi d’endurance, de batailles à la tombée de la nuit sur la ligne droite des Hunaudières. Si son nom reste intimement lié à Tyrrell et à Jackie Stewart, son passage chez Matra entre 1970 et 1973 fut celui d’un pilote complet et rapide.

En 1970, Cevert rejoint l’aventure Matra-Simca, symbole du renouveau du sport automobile français. À seulement 26 ans, il découvre les courses d’endurance au volant de la Matra MS650, équipée du mythique V12 Matra. Dès sa première campagne, il participe aux 24 Heures de Daytona avec Jack Brabham (10ᵉ place) puis aux 12 Heures de Sebring avec Dan Gurney où il impressionne malgré des ennuis mécaniques. Au fil des épreuves, il apprend la gestion des courses longues qui sont symboles d’endurance. Sa rigueur et sa finesse séduisent Matra, qui voit en lui un pilote aussi rapide que discipliné

LUC JOLY / MPS AGENCY

Le Mans 1972 : la révélation

C’est en 1972 que Cevert révèle son vrai potentiel. Engagé aux 24 Heures du Mans avec Howden Ganley sur une Matra-Simca MS670 longue queue, il réalise une course exemplaire tout en étant rapide. Après une nuit marquée par la pluie et plusieurs neutralisations, Cevert et Ganley terminent deuxièmes, juste derrière la Matra victorieuse de Henri Pescarolo et Graham Hill. Cette performance fait de Cevert l’un des meilleurs ambassadeurs français. Sa gestion de la mécanique, son calme et son intelligence de course confirment son statut de futur meneur de Matra.

La saison 1973 consacre Cevert comme un véritable professionnel de l’endurance. Il dispute plusieurs manches du Championnat du monde des voitures de sport avec Matra, notamment Monza, Spa et Zeltweg, souvent en tandem avec Jean-Pierre Beltoise. Malgré plusieurs abandons mécaniques, il impressionne par sa vitesse pure et sa constance en relais. Jackie Stewart dira de lui plus tard : « François aurait été un pilote complet. Il comprenait la mécanique, respectait la voiture et savait quand attaquer. C’est ce que demande Le Mans. » (Source : Formula1.com)

©️ Matra Sports - Roland Roy

Matra prévoyait pour 1974 un programme renforcé avec François Cevert comme chef de file, tandis qu’il devait succéder à Jackie Stewart en F1.

Le 6 octobre 1973, lors des qualifications du Grand Prix des États-Unis à Watkins Glen, François Cevert perd la vie dans un terrible accident. Il avait 29 ans. Cette disparition met fin à un destin tout tracé : champion du monde potentiel en F1 et prétendant naturel à la victoire au Mans.

Pour Matra comme pour la France du sport automobile, la perte est immense. L’homme alliait talent et intelligence de course. Aujourd’hui, François Cevert reste une icône du sport automobile français. Son unique podium au Mans, son sens du pilotage et sa classe naturelle en font l’un des symboles de toute une époque. Il repose au Vaudelnay (Maine-et-Loire), non loin des routes où Matra écrivait sa légende bleue.

©️ DR : ACO / Le Mans

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