Malgré un début de saison un petit peu compliqué sur le plan des résultats, Toyota reste confiante dans sa progression en WEC. Kazuki Nakajima, vice-président de Toyota Gazoo Racing Europe, revient pour Endurance Live sur les enseignements des premières manches du championnat WEC, la préparation des 24 Heures du Mans, l’engagement du constructeur dans le développement de l’hydrogène et des jeunes talents.
Ce début de saison est un peu décevant pour Toyota ?
« Oui et non. Si on regarde les résultats, ce n’est pas ce que nous voulions. Mais il y a des aspects que nous ne pouvons pas contrôler. En prenant en compte les résultats, en particulier au Qatar, la performance et l’exécution de l’équipe, nous sommes plutôt contents de ce que nous avons accompli. Au final, la clé est de maximiser ce que nous pouvons faire avec le potentiel de notre équipe. Nous faisons de bons progrès, même comparé à l’année dernière. Les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes, mais en ce qui concerne l’équipe, les opérations, le set-up, nous avançons. À Imola, nous avions encore des choses à apprendre et avons eu notamment des contacts et des pénalités. Nous avons aussi connu des soucis avec la gestion des pneus. Nous avons perdu de nombreuses positions, et peut-être une chance de monter sur le podium. Nous sommes cependant restés concentrés et avons fini dans les points. »
La force de Toyota. est vraiment son rythme de cours et sa stratégie afin de marquer des gros points ?
« Oui, ça l’est. Avec notre expérience, nous devons être plus forts. Nous devons nous concentrer sur les points : c’est un de nos côtés forts. »
Comment voyez vous la manche de Spa samedi ?
« Spa sera une course difficile en termes de performance pure. Mais comme au Qatar ou à Imola, nous voulons tirer le maximum de ce que nous avons et marquer autant de points que possible. Je suis sûr qu’il y a encore des choses à essayer. La stratégie ou même la gestion des pneus peut s’avérer complexe à Spa. Et avec la météo, on ne sait jamais. Il y aura peut-être une opportunité de faire la différence. »

Le Mans est l’objectif principal de l’année ? Surtout après vos deux deuxièmes places consécutives, très proches du vainqueur…
« Oui, cette fois, c’est le but. Notre objectif principal de l’année est de gagner Le Mans. Comme vous l’avez dit, nous avons terminé deux fois deuxièmes. Nous avons réalisé une très bonne course sur le plan de l’exécution. Mais quelque part, ça n’a pas suffi pour la victoire. Je pense que nous avons désormais la motivation pour dépasser ces difficultés. Nous sommes vraiment enthousiastes à l’idée de gagner Le Mans. En termes de passion et de motivation, je pense que nous sommes parmi les meilleurs. Nous avons la plus grande envie de le faire. »
Toyota est très impliqué dans le programme Hydrogène. L’année dernière, on a vu un prototype rouler en démonstration lors des 24 Heures du Mans. Où en est le programme actuellement ?
« Pour l’hydrogène, il y a encore beaucoup de difficultés. La principale est la réglementation. Il y a beaucoup d’aspects liés à la sécurité. Nous devons attendre que les règles soient bien définies pour pouvoir passer à l’étape suivante. En parallèle, nous poursuivons le développement. Le véhicule de course à Hydrogène est toujours en cours de développement au Japon. C’est un but important pour le futur. Nous attendons la règlementation, mais nous avançons. Nous mettons beaucoup d’efforts dans ce développement. »

On vous voit souvent sur les meetings suivre les jeunes pilotes de la Toyota Academy. C’est aussi un de vos rôles ?
« Oui, c’est un de mes casquettes importantes. L’année dernière, nous avions Ritomo (Miyata chez COOL Racing). Cette année, c’est Esteban (Masson qui roule pour le compte de VDS Panis Racing). Ils font tous partie du programme de développement pilote. Esteban, par exemple, fait une très bonne saison cette année. En 2024, il était en catégorie LMGT3 (vice champion ELMS avec Kessel Racing). C’était logique pour nous de l’intégrer dans notre programme. Toyota s’intéresse vraiment à faire progresser les jeunes talents, depuis les petites catégories jusqu’aux plus grandes. Nous avons la F1, l’Hypercar, les courses au Japon, etc. Nous avons beaucoup d’activités. Notre objectif est de maximiser les ressources de Toyota pour offrir aux jeunes les meilleures opportunités de développement. J’espère que, si un jour l’un de ces pilotes, y compris Esteban, accède à une catégorie supérieure dans l’univers Toyota, ce sera une réussite. Nous voulons créer un parcours, un modèle, pour accompagner les pilotes jusqu’au sommet. »

Êtes-vous satisfait du début de saison de la Lexus en LMGT3 en WEC ?
« L’année dernière a été très compliquée. La voiture était totalement nouvelle pour la série, avec tous les ajustements nécessaires. Il y a eu beaucoup de défis à relever. Sur la première moitié de la saison, il y a eu un énorme effort de l’équipe mais aussi de notre côté pour mettre tout ensemble. Maintenant, l’équipe fonctionne vraiment bien et opère à un très bon niveau. Avec un petit coup de pouce en termes de poids et de puissance, la voiture est aujourd’hui à son vrai niveau. »
Quand est ce que la nouvelle GT3 Lexus va sortir ?
« Je ne peux pas vous dire exactement quand, mais ce n’est pas un secret que nous mettons beaucoup d’efforts dans le développement de la nouvelle GT3, ainsi que dans les voitures de route. C’est un projet en cours. La catégorie GT3 est très importante pour Toyota. L’exemple d’Esteban sera, j’espère, un bon exemple pour les jeunes pilotes. La GT3, et même la GT4, peuvent représenter une bonne porte d’entrée dans notre programme de développement. »
